C’est-à-dire dimanche… L’information fait la une de la presse guinéenne, à l’instar du site d’information Guinée Direct : « la CENI propose le 31 octobre pour le second tour de la présidentielle ! » Proposition faite mardi par le tout nouveau président de la Commission électorale, le général malien Siaka Sangaré.
Alors, la réaction des deux candidats : « du côté de l'Alliance Arc-en-ciel, Alpha Condé a accepté la date, souligne Guinée Direct, tout en souhaitant que le décompte des voix se fasse manuellement, étant donné que des ordinateurs ont été volés à la CENI. Cependant, constate le site d’information, Cellou Dalein Diallo, a souligné que la date du 31 octobre était très proche. Le leader de l’UFDG, arrivé en tête du premier tour du scrutin le 27 juin dernier, souhaiterait que les plaies de ses militants soient pansées, avant d'aller au vote. (…) Le vin n'est donc pas complètement avalé, commente Guinée Direct. Puisqu’il ne s'agit que d’une proposition de date, tout le monde attend désormais le décret du général Sékouba Konaté convoquant à nouveau les Guinéens aux urnes. »
En attendant, un « calme précaire » règne dans le pays, constate pour sa part Guinée Conakry Infos, autre site d’information. « Les rues ne sont pas occupées par des blocs de pierres. La fumée de pneus incendiés ne pollue pas l’atmosphère dans les quartiers dits chauds (…). La circulation est quasiment normale, les petits bana-bana pistent les clients sans sous… (…) Mais cette image ne pas doit faire illusion, prévient Guinée Conakry Infos. Certes, l’accalmie est palpable, mais celle-ci est précaire. On sent une certaine appréhension. Une tension en gestation. C’est comme le grand bouillonnement qui précède l’éruption volcanique. (…) Dans les quartiers, à la crainte de certains citoyens, poursuit le site d’information, répondent les menaces et les accusations d’autres. Dans les cafés, les débats aux forts accents de passion politico-ethniques ont remplacé les discussions autour du football et des résultats de loterie. »
Il tarde donc aux Guinéens d’être enfin fixés sur la tenue de ce second tour…
Electronique et… manuel !
En Côte d’Ivoire, on votera bien dimanche… Là, c’est le premier tour de l’élection présidentielle. Et pour mettre un terme à la polémique sur le comptage électoral, le Premier ministre Guillaume Soro, en visite mardi à Ouagadougou, a annoncé que la Commission électorale indépendante ferait deux comptages à la fois : électronique et manuel. Les propos de Guillaume Soro sont rapportés par la presse burkinabé, notamment par le quotidien Le Pays : « si les deux comptages concordent parfaitement à tous points de vue, il n’y a pas de meilleure transparence pour cette élection », a-t-il affirmé. Et puis, le Premier ministre ivoirien a aussi annoncé que « la distribution des cartes d’électeurs et d’identité était à 90% terminée à Abidjan et à 80% dans le reste du pays. (…) Le vendredi 29 a été décrété chômé et payé », a-t-il également signalé. Et Guillaume Soro de lancer un appel à ses compatriotes, remarque Le Pays : « retirez vos cartes et rendez-vous massivement aux urnes le 31 octobre ! »
La voie de la modernité
Au Mali, « l’autoroute qui va tout changer » : c’est le grand titre du quotidien L’Essor. Et il est vrai qu’il s’agit là « d’un des plus importants projets routiers jamais réalisés dans le pays ». C’est l’autoroute Bamako-Ségou. « Les travaux ont été officiellement lancés ce mardi 26 octobre 2010», constate le journal, en présence du président ATT et des autorités chinoises qui financent le projet. Cette « future autoroute d’une longueur totale de 227 km, précise L’Essor, comprendra une chaussée de deux fois deux voies de 3 m 50 de large chacune, un terre-plein central et une bande d’arrêt d’urgence de part et d’autre. L’ensemble sera revêtu en béton bitumineux d’une épaisseur de 7 cm. La route comprendra également 12 ouvrages d’art dont 10 ponts et un échangeur. Le démarrage effectif des travaux est prévu pour mars 2011 », pour une mise en service en 2015.
L’Essor rappelle que la route actuelle a été construite en 1979 pour une durée de vie de vingt ans. Une route qui, « en dépit de l’entretien courant dont elle bénéficie chaque année, ne peut plus supporter le trafic qui, selon les estimations, passera à 3000 véhicules par jour à l’horizon 2015 », précise encore le quotidien malien.
Alors toute la presse malienne se félicite bien sûr de l’aboutissement de ce projet, notamment Le Républicain. « Pour le Mali qui gagne » : c’est le titre de l’éditorial du journal qui affirme qu’il s’agit là « d’un investissement des plus structurants en raison de l’importance stratégique de l’axe et de la région de Ségou qui jouera un rôle de plus en plus grand dans la sécurité alimentaire du pays. C’est un projet sans précédent dans notre pays et rare en Afrique. Nous l’applaudissons des deux mains. » Et Le Républicain de rendre hommage au président ATT, car « tout est parti de lui », affirme-t-il. ATT, qui remarque encore le journal, ne sera plus là dans cinq ans pour couper le ruban, ce sera en effet son successeur…
Par Frédéric Couteau