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Économie Publié le mercredi 27 octobre 2010 | Nord-Sud

Campagne électorale : Affiches, banderoles, tee-shirts / La belle saison des imprimeurs-sérigraphes

© Nord-Sud
Affiches publicitaires pour la campagne présidentielle 2010
This picture taken on October 23, 2010 in Abidjan shows posters featuring Ivorian President Laurent Gbagbo (R), former President Henri Konan Bedie (L) and former prime minister Alassane Ouattara (back) ahead of the October 31 presidential elections. President Laurent Gbagbo, former president Henri Konan Bedie, and former prime minister Alassane Ouattara will confront each other for the first time after dominating Ivorian politics for years in the presidential election on October 31.
En complément de la télévision, de la radio, de l’internet et de la presse, les affiches jouent un rôle dans la chaîne de l’information et de la propagande politique. En cette période de fièvre électorale, les opérateurs de l’imprimerie et de la sérigraphie se frottent les mains.

Abidjan, comme le reste des villes de l’intérieur, chante au rythme de la campagne électorale. En cette période de bouillonnement populaire, les activités d’impression sur textile, de sérigraphie et de calligraphie sont en vogue. Près d’une quinzaine de candidats, c’est déjà une demande considérable. Certes, quelques candidats ont choisi d’importer une partie de leurs tissus imprimés mais la grande majorité a recours à la piste locale. Ainsi, les sérigraphes travaillent désormais jour et nuit pour satisfaire les nombreuses commandes de tee-shirts, de banderoles, d’affiches et autres imprimés de propagande, généralement à l’effigie des postulants au palais présidentiel.

En vogue…

La sérigraphie a le vent en poupe. C’est un procédé d’impression utilisant un écran de soie qui laisse passer l’encre à travers certaines mailles (celles qui n’ont pas été obstruées d’après le motif à reproduire). Il est capable d’imprimer sur de nombreuses matières : papier, carton et tissus, mais aussi plastiques, métal, bois, verre ou céramique. Sur le terrain, «les grands candidats» ont mis de gros moyens pour inonder les artères et les lieux publics de leurs effigies. Chaque opérateur du secteur gagne pour son compte. Au niveau industriel, la conjoncture est très favorable et les choses se passent à merveille. Par exemple, chez ImpriTours, en zone portuaire, la direction générale a procédé à d’importants investissements en vue de multiplier les capacités opérationnelles de ses unités de production. «On savait que ce secteur allait connaître une embellie avec les élections perlées qui s’annoncent. Nous avons anticipé à l’effet d’améliorer notre offre de service», souligne un dirigeant. En effet, ajoute le directeur technique, Benoît Salaire, l’usine a acquis de nouveaux équipements de pointe. Désormais, elle se décompose en deux grandes branches : une branche purement graphique permettant l’impression d’affiches, d’autocollants et qui utilise aujourd’hui des machines de haute qualité d’impression et de grande vitesse (de l’ordre de 4000 feuilles à l’heure pour le papier) ; une branche industrielle permettant l’impression directe d’objets très divers comme les CD, les bouteilles plastiques, les bouteilles en verre, etc. Avec la forte demande, elle utilise aussi des machines de haute technologie (commandes numériques) et de haute cadence (jusqu’à 6000 objets/heure), plus ou moins adaptées à la forme des objets. Selon M. Salaire, il existe également des machines semi-automatiques disposant de systèmes d’encrage et de raclage automatiques tandis que, sur les machines automatiques, la mise en place et l’enlèvement des objets ou des feuilles sont complètement mécanisés. «Grâce à ces technologies, nos clients sont satisfaits et les commandes abondent», reconnaît le responsable commercial, Hervé Pigalle, soulignant que l’unité travaille à faire face à la concurrence des multinationales. Mais à côté de ces grosses boîtes, il y a aussi l’autre pan de l’industrie locale, composée essentiellement par des ateliers artisanaux. Ces petites maisons, bien que détenues par de jeunes gens qui se sont formés sur le tas, tirent leur épingle du jeu. Pour la plupart, elles fournissent un travail de qualité aux clients. «Nous sommes contents parce qu’ils ont honoré tous les engagements que nous avons contractés avec eux. Et puis, les prix sont acceptables. On peut compter sur eux », vante Lucien Konan, client et membre de la Majorité présidentielle. A l’imprimerie «La Lyonnaise» située à Yopougon-Rue princesse, où l’on confirme que la demande s’est fortement accrue, de grandes affiches du candidat Laurent Gbagbo sont en confection. «Il y a un grand engouement dans les commandes », affirme un technicien sans vouloir s’aventurer dans les chiffres. Effectivement, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’atelier logé au rez-de-chaussée d’un immeuble, les travailleurs sont à l’œuvre et ils semblent ne pas avoir du temps pour échanger avec les passants. Mais, à «Image d’art», à Marcory, le patron se montre plus ouvert. La ferveur, les mouvements humains, les ronronnements des machines, tout porte à croire qu’on est dans une mine d’or.

Des écueils tout de même

D’ailleurs, Akmel Mélèdje ne le nie pas. «La clientèle est devenue extrêmement vaste puisqu’elle est composée d’acheteurs souhaitant se procurer des vêtements publicitaires pour leurs candidats ou de leur évènement », se convainc-t-il. En effet, outre les travaux classiques d’imprimerie, il fabrique des vêtements personnalisés. L’activité consiste à individualiser des vêtements avec le nom ou le logo des candidats à des fins de marketing. Akmel Mélèdje vient de recruter 15 nouvelles personnes pour faire face à la demande. Le site qu’il occupe comporte deux ateliers. L‘un dédié à la calligraphie, l’autre à l’impression en sérigraphie sur textile. «Quand Dieu vous accorde quelque chose, il faut avoir l’humilité de le reconnaître. Sinon, il vous châtiera. Mon chiffre d’affaires est en nette croissance. Je reçois des commandes qui peuvent monter à 100 millions Fcfa. Si on pouvait organiser des élections tous les deux mois », émet-il le vœu. Il envisage de créer un portail électronique pour capter de nouveaux clients. Pour lui, l‘avantage se situe au niveau du gain de temps dans les contacts avec le client, principalement au niveau du devis. En fait, l‘application de catalogue en ligne va permettre au client de choisir le type de produit publicitaire, la forme de l’écusson, de la broderie ou du dessin à imprimer, dans un délai-record. Avec le bénéfice espéré sur ce type de produits, M. Mélèdje veut faire grimper son chiffre d’affaires d’au moins 25 %. Malgré ce frémissement historique, les opérateurs économiques locaux font face à de nouveaux écueils. Ils éprouvent, en effet, beaucoup de difficultés pour s’approvisionner en matières premières, notamment la soie et l’encre quadrichromie. Ces produits viennent généralement d’Afrique du Sud, en ce qui concerne l’encre, et d’Asie pour la soie. Arouna Traoré, gérant de l’imprimerie «Afaco », située à Treichville, fait observer qu’avec la forte demande sur le marché, il arrive qu’il y ait une rupture des stocks de ces intrants. Ce qui peut freiner l’exécution de certaines commandes. Ecœurant mais pas de quoi se prendre la tête. Les imprimeurs voient la vie en rose.

Lanciné Bakayoko
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