Le candidat Albert Mabri Toikeusse propose une loi destinée à décourager la transhumance politique. En tant que responsable du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), qu’en pensez ?
Mon point de vue est que chacun est libre d’aller où il veut. Mais je pense aussi que chacun a une dignité à défendre devant sa famille et ses semblables. Refusez de souffrir et aller sécher son habit là où le soleil brille, me paraît absolument scandaleux. Même en politique, il y a une morale, une éthique à respecter. Je ne peux pas comprendre qu’un homme politique vogue au gré de son simple estomac. Certaines personnes les appellent des militants alimentaires. D’autres disent qu’ils n’ont pas de personnalité. D’autres encore se convainquent qu’ils sont irresponsables et indignes de la nation. Pour ma part, j’observe que la transhumance politique est une pratique dangereuse. Aussi bien pour le parti ou le groupement politique qui reçoit que pour l’ensemble du pays. C’est dégoûtant quand on quitte son parti parce qu’il n’est pas en position de force économique pour aller faire la courbette et demander l’aumône à l’adversaire. C’est pourquoi, il me semble que la meilleure manière de faire, c’est d’enseigner la culture politique aux transhumants qui se comportent de la sorte. Autant dire qu’en lieu et place d’une votation de loi, il faut préconiser le civisme et promouvoir la bonne formation politique de la population. D’où la nécessité d’un colloque. Mais en cas de résistance, il faut simplement ignorer ces mange-mil comme on les appelle vulgairement.
Les ignorer ? Ils sont souvent élus sous une bannière. Et quand ils vont, ils ne renoncent pas à leur mandat et pénalise le parti dans les représentations. Cette manière de faire pose tout de même un problème…
Je suis entièrement d’accord avec vous. Vu sous cet angle, « le caméléonnage » pose effectivement un problème. En principe, pour respecter l’éthique, les transhumants doivent rétrocéder leur mandat au parti qui leur a permis d’être élus. Il est abject d’emporter la couronne alors qu’on n’est plus membre du royaume. Je pense que le président Albert Mabri Toikeusse a raison ; il doit être soutenu dans ce combat. Et je souscris que le législateur prenne une loi pour encadrer tout ça. Il y va de la crédibilité de notre jeune démocratie.
Entretien réalisé par Lanciné Bakayoko
Mon point de vue est que chacun est libre d’aller où il veut. Mais je pense aussi que chacun a une dignité à défendre devant sa famille et ses semblables. Refusez de souffrir et aller sécher son habit là où le soleil brille, me paraît absolument scandaleux. Même en politique, il y a une morale, une éthique à respecter. Je ne peux pas comprendre qu’un homme politique vogue au gré de son simple estomac. Certaines personnes les appellent des militants alimentaires. D’autres disent qu’ils n’ont pas de personnalité. D’autres encore se convainquent qu’ils sont irresponsables et indignes de la nation. Pour ma part, j’observe que la transhumance politique est une pratique dangereuse. Aussi bien pour le parti ou le groupement politique qui reçoit que pour l’ensemble du pays. C’est dégoûtant quand on quitte son parti parce qu’il n’est pas en position de force économique pour aller faire la courbette et demander l’aumône à l’adversaire. C’est pourquoi, il me semble que la meilleure manière de faire, c’est d’enseigner la culture politique aux transhumants qui se comportent de la sorte. Autant dire qu’en lieu et place d’une votation de loi, il faut préconiser le civisme et promouvoir la bonne formation politique de la population. D’où la nécessité d’un colloque. Mais en cas de résistance, il faut simplement ignorer ces mange-mil comme on les appelle vulgairement.
Les ignorer ? Ils sont souvent élus sous une bannière. Et quand ils vont, ils ne renoncent pas à leur mandat et pénalise le parti dans les représentations. Cette manière de faire pose tout de même un problème…
Je suis entièrement d’accord avec vous. Vu sous cet angle, « le caméléonnage » pose effectivement un problème. En principe, pour respecter l’éthique, les transhumants doivent rétrocéder leur mandat au parti qui leur a permis d’être élus. Il est abject d’emporter la couronne alors qu’on n’est plus membre du royaume. Je pense que le président Albert Mabri Toikeusse a raison ; il doit être soutenu dans ce combat. Et je souscris que le législateur prenne une loi pour encadrer tout ça. Il y va de la crédibilité de notre jeune démocratie.
Entretien réalisé par Lanciné Bakayoko