Sale temps pour la société TNS Sofres. Elle vient d’être traduite devant les tribunaux français par le président du Mouvement Interafricain de Réflexion et d’Action (MIRA), qui a son siège social à Paris. La plainte a été déposée auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Paris par Maître Isabelle Coutant Peyre, avocate. C’est l’information donnée hier par Touré Mamadou, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée à Abidjan. Selon lui, Sofres, par ses sondages réalisés en Côte d’Ivoire et qui donnent tous Gbagbo vainqueur, a non seulement manipulé l’opinion mais violé le code électoral. Et s’est également rendu coupable de faux. En effet, le code électoral est bien clair sur la question. Il est interdit toute publication de sondages après l’affichage de la liste électorale provisoire. Toute chose que cette société n’a pas respectée. C’est pourquoi, le conférencier tient cette structure pour responsable des ‘’dégâts que pourraient entraîner les résultats de ses sondages sur lesquels Gbagbo se base pour faire un braquage électoral et opérer un passage en force.’’ En outre, dans la réalisation de ses sondages, SOFRES s’est attaché les services d’une autre société ivoirienne dénommée, ‘’Marketing Fields Force’’, avec pour numéro de registre de commerce (RC 64061). Touré Mamadou a fait savoir aux journalistes, documents à l’appui, que ce numéro de registre de commerce correspond plutôt à une autre entreprise appartenant à un certain Tohon Yohou Alphonse, exploitant un magasin de marchandises diverses. Cette structure avec laquelle SOFRES a fait de la sous-traitance n’a donc aucune base juridique ni légale. Elle n’existe pas. Le premier responsable du MIRA, face à cette situation, entend aussi saisir le tribunal de première instance d’Abidjan pour porter plainte contre ‘’Marketing Fields Force’’ et son Directeur général, Djahi Justin. La preuve de ce faux a d’ailleurs été apportée par un des employés de ladite société. Sous le couvert de l’anonymat, ce dernier a fait un témoignage dans lequel il reconnaît que les enquêtes d’opinion réalisées par TNS Sofres et Marketing Field Force, ne sont en réalité que pures manipulations. Morceaux choisis de ce témoignage : «(…) La 1ère vague a eu lieu, je crois, en juin 2009, ensuite septembre 2009 et novembre 2009, mais après cela on a dû suspendre un peu, compte tenu du fait qu’on n’arrivait pas à produire les mêmes résultats. C’est-à-dire que dès le départ où le 1er résultat proclamait Gbagbo vainqueur, il fallait produire les mêmes résultats tout le temps. Dès le départ, Gbagbo n’était pas vainqueur dans la mesure où il y a certains enquêteurs qui n’allaient pas sur le terrain comme on le laissait croire. Ils restaient, soit chez eux où ils répondaient ou remplissaient les formulaires eux-mêmes Et on ne respectait pas la méthodologie où il fallait aller sur le terrain et interroger les mêmes personnes. Donc automatiquement, les résultats de la 3ème vague montraient que Laurent Gbagbo n’était pas déclaré vainqueur puisque M. Decoligny nous a menacés de nous vider tous et de nous remplacer si on ne donnait pas les mêmes résultats pour les prochaines vagues. Donc dorénavant, nous devions faire en sorte que ce soit toujours Gbagbo qui gagne ce sondage, qui soit toujours vainqueur. Après Novembre, c’est en avril 2010 que nous devions relancer cette étude tout en respectant cette fois-ci la même méthodologie et rencontrant les mêmes personnes. C’est d’ailleurs ce que nous a recommandés M. Decoligny et M. Djahé Justin et certains ont été renvoyés et nous, nous avions eu la chance de continuer cette étude».
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET
