Pour être sûr de remplir aujourd'hui le stade Houphouët-Boigny pour son meeting de clôture, non seulement le candidat Gbagbo a usé de ses prérogatives de président pour décréter ce jour férié, chômé et payé (en prenant l'argent dans les poches des Ivoiriens), mais en plus, il a mis la main à la poche pour réquisitionner plusieurs cars de transport afin de convoyer les militants de son parti sur Abidjan. Hier, des dizaines de cars de la compagnie " UTB " ont été envoyés à Bocanda chercher les militants qui sont arrivés la nuit tombante. Il en est de même pour ceux de Divo, Lakota, Bodokro (chez le ministre Amani N'guessan), à Dimbokro (chez N'zi Paul David). A 19 heures, l'espace " Ficgayo " de Yopougon était occupé par plusieurs cars en provenance de Gagnoa et de Daloa et transportant des centaines de sympathisants du candidat de la Lmp. Les milliers de militants convoyés de l'intérieur du pays ont tous passé la nuit, hier, à Abidjan et se retrouveront ce matin au stade qui sera certainement plein à craquer. Laurent Gbagbo qui a vu hier (un jour ouvré) l'adversaire qu'il craint comme la peste remplir le stade avec uniquement ses militants d'Abidjan, ne tient absolument pas à subir une humiliation s'il ne parvenait pas à remplir le même stade malgré le jour férié qu'il a décrété. Devant le public nombreux qu'il trouvera dans le stade, il ne se privera certainement pas d'esquisser quelques curieux pas de danse. Pourvu qu'il ne se produise aucun drame comme la dernière fois à Yopougon où un policier est mort écrasé par la chute de la clôture et plusieurs militants grièvement blessés. Il n'y a eu aucune demande d'enquête comme après le drame du stade Houphouët-Boigny, l'année dernière. Et aussi aucune larme de crocodile…
PAUL KOUDOU
PAUL KOUDOU