Korhogo /Affaire « on a tiré sur l’hélico d’Issa Malick » : Les faits écartent la thèse de l’attentat

Dès qu’elles ont appris hier que depuis Abidjan, des confrères faisaient écho d’une information selon laquelle le mercredi dernier, on aurait tiré sur l’avion de Dr Issa Malick, le DNC de Gbagbo pour attenter à sa vie, les autorités locales, notamment celles des Forces Nouvelles, en l’occurrence, le commandant du 4è groupement d’instruction militaire, le commandant Fofié Kouakou Martin et le délégué général Soro Kanigui Mamadou se sont rendus sur les lieux des faits. Avec eux, le préfet de région Daouda Ouattara, et deux collaborateurs : le secrétaire général de la préfecture Famy René et le sous-préfet Kouadio Eugène. Il est 13h45 lorsque la délégation arrive sur les lieux. Elle arrive à point nommé pour voir une équipe de militaires, visiblement des pilotes mécaniciens qui transportent une pale d’hélice d’hélicoptère. Des échanges entre les autorités et les mécaniciens dont le colonel Diarassouba et le lieutenant Doua Guédé Théophile, il ressort que l’hélicoptère venu de Yamousoukro a atterri à l’aérodrome en présence des passagers qui attendaient pour l’emprunter. Comme cela est de pratique avant chaque nouvel envol, un contrôle de routine s’impose. C’est au cours de ce contrôle que les pilotes découvrent un trou de part et d’autre à l’extrémité d’une des pales de l’hélice de l’hélio. Le verdict est net. L’engin ne peut pas prendre l’air avec cette hélice trouée. C’est un autre hélico qui viendra chercher le DNC de Gbagbo. Quelle est l’origine de ce creux dans la pale de l’hélice ? Les hypothèses sont nombreuses à écouter ceux qui ont échangé. De la balle d’arme à feu à un objet pointu frappé avec une force inouïe, tout est possible. Toujours est-il que les constats laissent voir un trou de taille à laisser passer jusqu’à deux doigts. Une telle taille est de l’avis de tous les présents qui s’y connaissent en armement d’un diamètre presque trop grand. Sur la question d’une dénotation qui pouvait confirmer la thèse de l’arme à feu, le lieutenant Doua, qui était de l’équipe qui a conduit l’hélico de Yamoussoukro à Korhogo est formel : « nous ne savons pas ce qui a causé ce trou. Mais à aucun moment nous n’avons entendu un coup de feu ». De même, l’équipe de l’ONUCI en garde de l’aérodrome dit n’avoir rien entendu. Ces propos concordants qui dégagent à priori tout acte d’attentat sur le sol korhogolais ont rassuré les autorités des forces Nouvelles dont le délégué général selon qui : « s’il est établi qu’il s’agit d’une balle, nous pouvons affirmer que cela n’est pas arrivé à Korhogo puisqu’ici personne n’a entendu un coup de feu. Par ailleurs, nous ne pouvons pas dire que c’est Malick qui était visé puisqu’il n’était pas à bord. » Pour le préfet, « A l’approche des élections, pour apaiser les populations, faut éviter de donner des informations alarmistes »

Mack Dakota, Correspondant