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Politique Publié le samedi 30 octobre 2010 | Le Nouveau Réveil

Dernière lettre ouverte au chef de l’Etat sortant : Epître d`adieux au Palais à Laurent Gbagbo !

Laurent, je te tutoie de nouveau, dans un courrier offert à la curiosité du public. J'avais cru que je n'aurais plus à le faire pour le reste de notre vie et de nos relations pleines de sous-entendus, de malentendus, de non attendus et d'énigmes ; mais le destin en ayant décidé autrement, je me soumets à son injonction car ses ordres sont ceux de l'Histoire. Souviens-toi en effet, Laurent : le 30 octobre 2000, j'avais adressé au nouveau locataire du palais présidentiel que tu étais alors, une lettre ouverte intitulée ''Epître d'espoir à Laurent Gbagbo''. Elle avait été publiée dans les colonnes du quotidien ''L'Aurore'' que dirigeait alors M. Auguste Miremont. J'avais ressenti l'écriture de cette épître comme un devoir de Mémoire, comme un acte mémorable aussi, enfin comme une mission d'éclaireur (pour la tâche qui t'attendait) et de veilleur (pour ce qui pourrait advenir) sous ton règne. Dix ans après, jour pour jour, me voici face au même appel, tyrannique, lancinant et tragique comme l'étreinte dernière que se donnent ceux qui partent pour ne plus se revoir ni plus revenir.
Hier, j'ai relu la première épître que je t'avais adressée ; et je me suis surpris à découvrir ce que j'avais écrit dix années en arrière, pour toi. Je t'ai, par exemple, ramené cette belle citation extraite d'un discours de John Kennedy : " De ceux qui reçoivent beaucoup, on exigera beaucoup. Et, lorsque, dans un avenir plus ou moins lointain, la Haute cour de l'Histoire siégera pour juger chacun de nous, elle décidera si, durant les brèves heures qui nous étaient imparties, nous avons fidèlement servi notre Etat, rempli notre office, assumé nos fonctions ".
Vois aujourd'hui, Laurent, comment lumineuse était (et est) cette citation, après les dix années de pouvoir présidentiel que tu viens de t'offrir. ''De ceux qui reçoivent beaucoup, on exigera beaucoup'', dit Kennedy. En dix années de pouvoir, mesures-tu, Laurent, ce que tu as reçu de ce pays, de ce peuple patient, indolent même et d'une rare tolérance aux dérives de ses dirigeants ? Mesures-tu surtout le poids de tes manquements sur le présent et l'avenir de ce pays qui t'aura pourtant tant donné ? Pour le faire, il importe sans doute que je t'aide à te rappeler ce que ce pays t'a donné.

Ce que tu as reçu

1 - La confiance
Au-delà du legs classique (infrastructures, institutions, prestige, capital humain, richesses, etc.), ce peuple t'a donné sa confiance. C'est le cadeau le plus grand qu'un peuple puisse offrir à son dirigeant. Et ce peuple t'a donné sa confiance depuis tes années de lycées (où tu réussissais à rallier tes petits camarades à tes frondes contre l'administration) jusqu'à cette décennie qui t'a vu au pouvoir. Qu'as-tu fait de cette confiance, Laurent ? Le constat est là : tu as trahi les attentes de ce peuple que tu t'es plu à berner. Et je m'en vais te dire comment tu as trahi la Côte d'Ivoire.
On cherchait un chef, Laurent, un vrai, après la disparition du prestigieux Houphouët que tu n'as eu de cesse d'offenser durant ton (long) ministère d'opposant irascible aux yeux duquel rien de ce que cet homme avait fait n'était bon. On cherchait donc un chef, Laurent ; tu n'auras été pour nous qu'un guerrier, un personnage belliqueux, un apôtre de la violence, de l'affrontement ; un farouche adepte de la guerre, pour nourrir tes fantasmes puérils d'homme courageux, de combattant et de résistant.
Le courage, ton fameux courage, parlons-en, Laurent. Dis-moi un peu : pourquoi as-tu fui, en 1982, pour aller te cacher en France pendant près de sept ans ? ''Pour des raisons sécuritaires, car ma vie était en danger'', as-tu dit. Moi, je te réponds : pendant que tu te terrais en France, hors de portée de la colère d'Houphouët, n'y avait-il pas d'opposant ici, en Côte d'Ivoire ? Oui, Laurent, oui, il y en avait. Tu sais leurs noms (j'en fais partie), et j'épuiserais mes pages à les citer, tous. Si toi, le fuyard, se qualifie aujourd'hui de courageux, de quels qualificatifs désignera-t-on ceux d'entre nous (dont moi) qui sommes restés ici, sur place, pour résister au pouvoir d'Houphouët ? Lequel d'entre nous a-t-il été tué par le régime d'Houphouët ? Aucun. Vois-tu donc Laurent, quand on a fui une colère aussi terrible que soit celle d'un Houphouët (qui fut pourtant loin d'être un chef criminel), quand on a abandonné le champ de combat et qu'on s'est tenu loin, très loin de la répression, pendant sept ans, pour écrire quelques livres au ton dénonciateur, on ne se targue pas d'être un homme courageux !
Le courage, ce fameux courage ! Voyons, Laurent : où t'a-t-on capturé, en février 1992 ? Dans l'entrepôt d'un immeuble, au Plateau, dit-on. Que faisais-tu en cet endroit, toi le preux, le courageux, le brave ? Tu fuyais la répression policière suite aux actes posés par tes militants hystériques que tu avais gonflés à bloc pour cette marche insurrectionnelle. Tu avais donc abandonné l'armée de tes militants ; et, après avoir détalé comme un forban pourchassé, tu es allé te cacher en cet endroit où tu fus capturé. Et c'est cela ton courage ? Il n'y eut aucun mort au cours de cette gigantesque marche, Laurent ; pas un seul mort, parce que Félix Houphouët-Boigny, le chef d'alors de ce pays, avait su éduquer les militaires ivoiriens à ne pas tirer sur des foules qui ne font que manifester, sans armes.
Ne pas tirer sur les foules sans armes, ne pas tirer sur des manifestants, Laurent. Peut-on en dire autant sous ton règne ? Pourquoi, sous ta régence, aucune manifestation ne peut avoir lieu sans effusion de sang ? Pourquoi fais-tu tirer sur la foule, Laurent ? Pourquoi tues-tu les enfants de Côte d'Ivoire ? Houphouët nous a-t-il tués, nous ses opposants ? Nous qui avons écrit mille et une proses infectes sur lui, sa famille, son parti politique le Pdci-Rda ? Dis-moi Laurent : pourquoi n'éprouves-tu aucune peur à faire tuer ? S'il y a bien une chose, une seule à propos de laquelle tu peux revendiquer un statut d'homme courageux, c'est bien dans la propension et l'habilité aux crimes. Mais je ne crois que ce soit là des marques absolument honorables de courage.
Ton courage, Laurent, ce courage ! Septembre 2002. Dis-moi, Laurent, dans le fond, quel courage y avait-il à regagner Abidjan où les combats étaient finis ? Abidjan hyper sécurisé par l'armée française (qui a protégé ''ton'' fauteuil), Abidjan sécurisé aussi par ce qui restait des Fanci ? Tous ces Ivoiriens qui sont restés à Abidjan, à l'abri des affrontements (qui avaient lieu au front) sont-ils donc des hommes courageux pour être restés à Abidjan ?
Ton courage, Laurent, ce courage ! 2002-2007. Il t'a fallu cinq ans pour te rendre dans les zones sous contrôle de la rébellion, escorté par des milliers de chars et de soldats en armes ! De 2002 à 2005, et pour te rassurer, le Premier ministre Seydou Diarra s'était pourtant rendu à plusieurs reprises dans ces zones qu'on disait dangereuses ; Djédjé Mady, de même. Et cela, sans aucune escorte militaire. Charles Konan Banny qui a succédé à Seydou Diarra en 2005 s'était, à son tour, rendu à plusieurs reprises dans ces zones où il a même passé des séjours, pour négocier la paix avec la rébellion et te rassurer, afin que tu y effectues une visite pour voir comment vivent les populations assiégées. Mais tu ne l'as pas fait. Je te comprends : tu avais peur ! Il t'a fallu cinq années pour t'y rendre, toi le preux qui prétend être aux côtés de ton peuple dans les moments difficiles ! Cinq années d'hésitation et de préparation ! Les populations de Man et de Bouaké (sous contrôle de la rébellion) ne font-elles pas partie du peuple de Côte d'Ivoire ? Où étais-tu de 2002 à 2007 ? Pourquoi n'as-tu jamais effectué une visite, une seule, à ces populations, alors que les affrontements s'étaient tus depuis juillet 2003 ? Par peur, peur d'être tué, Laurent. Peur, la peur ! Dans le fond, tu n'es qu'un gros peureux, un vrai poltron.
Ton courage, Laurent, ton fameux courage. Kléber, parlons-en. Dis-moi pourquoi tu as accepté d'être humilié à Kléber où Dominique de Villepin t'a traité de moins que rien. Pourquoi as-tu accepté, sans aucune résistance, de donner les ministères de la Sécurité et de la Défense à la rébellion, et ce, contre la position d'Henri Konan Bédié qui lui, a eu le courage de dire, en face, à Dominique de Villepin, qu'il était hors de question de céder ces ministères de souveraineté nationale à des rebelles ? Pourquoi as-tu cédé, toi Laurent, là où on attendait que tu dises fermement " NON " ? Pourquoi as-tu fait le pitre en face de Dominique de Villepin ? La réponse est là, pauvre, désespérante, triste : tu as accepté tout cela pour que M. De Villepin et Jacques Chirac, en retour à ton obéissance servile, protègent ''ton'' fauteuil présidentiel.
Voilà donc ton courage, Laurent ! Par cette couardise, tu as hypothéqué les chances de libération du pays. Oui, Laurent, à Kléber, nous attendions de toi, le courageux, que tu refuses courageusement cette humiliation qu'on infligeait à la Côte d'Ivoire. Je revois encore aujourd'hui ton large sourire, ce sourire ''banania'' de nègre sous-fifre, sous la pluie, au sortir des négociations de Kléber ; ces négociations de la capitulation et de la honte dont tu semblais pourtant satisfait, après avoir subi, sans AUCUNE protestation, tant d'humiliation de la part de M. de Villepin !!! Et c'est toi qui racontes aujourd'hui sur nos écrans de télé que tu es un homme courageux, toujours aux côtés de son peuple dans les moments de difficultés ?

2 - La patience, la fortune
On cherchait un guide, un sage, Laurent. Tu n'auras été finalement qu'un chef de bande, nourri de la culture de la rue : l'injure à la bouche, la ruse, la roublardise et la bagarre furent tes armes, quand nous attendions de toi, éclairage, profondeur de la pensée et noblesse dans le comportement. La résistance à la guerre (quelle guerre d'ailleurs ?) devient dès lors ton argument de campagne préféré. Résistance ! N'as-tu pas honte, Laurent, de parler de résistance face à une petite armée de dozos et de déserteurs des Fanci qui, en quelques jours, ont occupé près du tiers du territoire national dont nous t'avons confié la garde ? Résistance ! Est-ce cela que nous attendions de toi ? Non, Laurent, dans la perspective stricte de la gestion de cette ''guerre'', les Ivoiriens n'attendait pas de toi que tu résistes, mais que tu triomphes de l'ennemi. Or, en huit années d'improvisation militaire, tu as été incapable de libérer les territoires occupés, trahissant ainsi la Constitution ivoirienne.
Peuple patient, les Ivoiriens l'auront été pour toi, Laurent. Souviens-toi que dès qu'arrivés au pouvoir, vous avez sollicité une trêve d'un an afin qu'on vous laisse travailler en paix pour le bonheur de l'homme ivoirien. Cette trêve vous a été donnée. Qu'en avez-vous fait ? C'est au cours de cette trêve que tes militants et collaborateurs ainsi que les hauts dignitaires du régime ont commencé à détourner les deniers publics et à se construire qui, des résidences riches, qui des palais princiers. Nominations fantaisistes, culte de la fête et des mariages spectaculaires, déclarations saugrenues et irresponsables sur les capacités de frappe de notre armée, etc.
En deux années, sans rencontrer aucune opposition (l'opposition vous a même offert la présidence de l'Assemblée nationale afin de vous faciliter la tâche au Parlement), qu'avez-vous fait, toi et ton régime, pour ce pays ? Même la fameuse AMU (Assurance Maladie universelle) le point fétiche de votre projet de société, n'a pu connaître un début d'exécution. Qui vous a empêchés de mettre en place l'AMU (que vous êtes supposés avoir mûri quand vous étiez dans l'opposition) ? Au cours de ces deux premières années (près de la moitié du mandat constitutionnel donc), qui vous a empêchés de poser les premières pierres des écoles et universités que vous avez promises à ce peuple ? Personne.
La rébellion, loin d'affaiblir ton pouvoir, l'a plutôt consolidé en t'attirant des élans de sympathie populaire comme rarement un dirigeant de notre pays en a eu. Qu'en as-tu fait, Laurent ? Qu'as-tu fait de toutes ces énergies vagabondes et gratuites, volontaires, ces bras, ces cerveaux, ces mains, ces cœurs qui sont venus s'offrir à toi… pour la Côte d'Ivoire ? Rien, Laurent ; rien d'autre que les utiliser comme matériau de propagande populiste ; rien d'autre que de t'en servir comme instruments d'affirmation de ton étoile, pour ta légende personnelle.
Pour solliciter le suffrage des Ivoiriens durant ton ministère d'aspirant au fauteuil présidentiel, Tu t'es réclamé du statut de fils de pauvre. Ce peuple t'a alors donné le pouvoir afin que tu fasses reculer le spectre de la misère qui avilit et humilie. Il t'a donné le pouvoir afin que les fils de pauvres, grâce à la politique que tu promettais de mettre en place, puissent s'instruire (par l'école gratuite), se soigner (par la construction d'hôpitaux), trouver du travail (par la mise en place d'une politique hardie de l'emploi), etc.
Mais qu'as-tu fait du pouvoir, Laurent ? Une foire aux fainéants, un banquet pour voleurs, criminels, menteurs ; une arène de propagande populiste, une ''agoraphonie'' pour bavardage insipide. Ton règne aura été pour ce peuple, celui de toutes les désespérances, de tous les rendez-vous manqués avec la bonne gouvernance. Ton règne est celui de la ''gbagbocitoze'' ! Une maladie redoutable et mortelle.
Mais ma plus grande colère contre toi demeure l'assassinat des Intelligences de ce pays par le sabotage de l'école devenue sous ton règne d'enseignant, une foire aux cancres. En dix années de règne tempétueux, bruyant, folklorique (comme toutes les régences nègres), tu as réalisé l'exploit d'abrutir près de la moitié de la jeunesse de ce pays : nos écoles et universités se caractérisent par la mal instruction et la sous instruction. Sous le prétexte de la guerre (une guerre que tu as habilement suscitée, favorisée puis prolongée), tu as détruit ce qui constitue l'espoir et l'avenir d'une Nation : sa jeunesse. Giga maquis enfumés et bruyants comme antichambres de l'enfer, démultiplication des lieux de prostitutions, insalubrité choquante des espaces civils, scolaires et universitaires, crimes impunis en milieu estudiantin, promotion de la culture de la violence au sein de la jeunesse, culte de l'alcool, de l'enrichissement illicite et rapide, etc. Quels autres crimes pourrait-on ajouter à cette liste (déjà accablante) qui suffirait à te conduire mains et pieds liés au tribunal de l'Histoire, pour hauts manquements au peuple de Côte d'Ivoire ?
Tu voulais la richesse par le pouvoir politique, Laurent. On te l'a donnée. Tu en as fait des moyens d'oppression et d'avilissement des Ivoiriens. L'argent t'a fait perdre la raison, Laurent. L'argent, les moyens de l'Etat, le Trésor public. Vois tout ce que tu injectes aujourd'hui dans cette campagne électorale : le tiers de cette somme aurait certainement suffi à créer des emplois pour les jeunes gens, équiper des hôpitaux, construire des écoles, réhabiliter quelques infrastructures urbaines, etc. Comment des citoyens de pays sous-développés comme les nôtres peuvent-ils injecter tant d'argent dans une campagne électorale ? Un politique américain (George Washington, je crois) a dit ceci : " L'homme politique cherche à former des générations et à bâtir une Nation ; le politicien cherche à gagner des élections ". Cette citation situe parfaitement ton personnage : un schizophrène du pouvoir, prêt à tout pour gagner des élections. Triste !

Le temps de
la chute est arrivé
Gagner des élections ! A quoi cela pourrait-il te servir, Laurent ? A jouir (encore) des fastes de la régence et du pouvoir de transgression que permet l'accession à un haut poste, en Afrique ! Gagner cette élection ! A quelle fin, pour quel idéal, Laurent, quand, en 10 années de règne, tu as achevé de nous convaincre de ton incompétence à gérer un Etat moderne ?…
On cherchait un homme d'Etat instruit des exigences que requiert la construction d'une nation productive. Tu ne fus qu'un roitelet nègre assoiffé de louanges et de servilisme infect et démodé. Récemment, j'ai eu le déplaisir de voir et écouter l'un des nouveaux flagorneurs que vous venez de recruter. Une figure connue en Côte d'Ivoire. Son seul mérite dans ce pays a été d'avoir réussi à épouser une fille d'Houphouët et à diriger une équipe de football ! C'est cela ses diplômes, ses faits d'armes, ses références. Dans une vidéo de propagande, je l'ai vu et écouter te chanter cette belle louange qui te procure tant d'ivresse maladive : te comparer à Houphouët, dire de toi que tu es son plus fidèle héritier ! Houphouët, l'homme que tu détestas, insultas, cherchas inlassablement à humilier. Laurent, si tu étais un homme sérieux, tu interdirais à quiconque de ce pays de faire de toi un disciple d'Houphouët ; parce que cela signifie clairement que tu as échoué, car ton programme politique était de faire autrement qu'Houphouët que tu détestais.
Et puis, je m'en vais te le dire tout net : tu ne peux pas être comme Houphouët, Laurent ; tu ne peux pas être comme cet homme prestigieux, intelligent, sérieux, travailleur, inspiré, respecté, sage, instruit. Oui, INSTRUIT, car Houphouët était un homme cultivé et instruit. Rien qu'à écouter des discours (non écrits) d'Houphouët, et à écouter les tiens (le langage de l'universitaire que tu es), on mesure le fossé d'élégance, de savoir et de culture qui vous sépare. Et tu devrais même avoir honte qu'Houphouët sache s'exprimer mieux que toi, l'universitaire, au langage encombré de fautes aussi insolites que ridicules...
Rappelles-toi, Laurent, ce que je t'ai dit il y a 10 ans, à propos du vertige du trône : " Le pouvoir grise (…) méta-morphose (…). La célébrité, la puissance, le pouvoir tracent le chemin qui mène vers les cimes qui, elles, préparent à une chute plus brutale ". Et, sur ce chapitre, j'avais conclu ceci : " Laurent, tu sais aussi le grand boulevard qui mène à la décadence. Au plus fort de la tentation, je forme l'espoir qui tu puisses trouver les ressorts moraux, mystiques et intellectuels qui te détourneront du mal ". Tous ce discours a été vain, Laurent : tu as cédé à la griserie du pouvoir ; tu as renoncé à résister à la tentation du mal. Tu as souillé le pouvoir par la tricherie, le vol, la corruption, le mensonge, la propagation de la misère alentour et, pis, le CRIME. Et le résultat est là, aujourd'hui, implacable, triste, désolant et grave : la profonde déception qui habite ce peuple désabusé et révolté par ton incompétence et tes graves inconduites.
Le temps de la sanction est à présent arrivé, Laurent, fils de Mama ; et sache que ni l'argent (notre Trésor public) que tu distribues ici et là pour acheter un électorat, ni les menaces de tes tueurs de l'ombre ne t'éviteront la chute brutale qui sera la tienne au soir de ce 31 octobre 2010 qui signera indiscutablement la fin de ton règne brouillon, violent et improductif…
" Si je tombe, vous tombez aussi ", as-tu dit aux généraux de notre armée nationale. Laurent, tu devais avoir honte de tenir de tels propos irresponsables et antirépublicains ! Comment peux-tu dire de telles paroles offensantes à l'endroit d'officiers de si haut rang ? Une armée républicaine ne peut être au service d'un individu. Et ni l'Etat ni la République ne s'arrêteront après toi.
Pour la grande majorité des Ivoiriens, il ne fait aucun doute que tu as démérité. Non, je ne crois pas que tu aies été de mauvaise foi, Laurent ; je crois, bien au contraire, que ce ne sont ni l'intention, ni l'envie de ''faire bien'' qui te manquent. Ce qui te manque, c'est la capacité de le faire. Non, Laurent, rends-toi à l'évidence : tu n'es pas fait pour diriger un pays aussi sérieux que la Côte d'Ivoire. Tu n'as jamais voulu apprendre les rudiments de l'Administration dont tu ne sais vraiment rien. Opposant, tu l'as été, et opposant, tu l'es resté. En tout et pour tout, tu es réellement incapable de réaliser que diriger demande de la sagesse et une armature éthique…
Laurent, à présent, il ne reste plus que 48 heures pour que sonne, ENFIN, la fin des errances et des aventures politiques brumeuses dans lesquelles tu as engagé notre pays depuis une décennie de verbiage offensif et offensant. Au fond de toi-même, tu sais combien tu as déçu ce peuple. L'heure de ton départ a donc sonné. Mais je te connais suffisamment pour savoir que jamais tu n'accepteras le verdict des urnes. Dos Santos (ton maître d'Angola), Mugabe et Kigbaki t'ont appris qu'en Afrique, un président sortant peut refuser de sortir, utiliser l'armée pour tirer sur la foule, semer désastre et mort alentour et se maintenir au pouvoir en proposant la formation d'un Gouvernement d'Union nationale. Quelle misérable trouvaille politique… pour Nègres inconscients et obnubilés par le pouvoir !
Tu sais tout cela, Laurent, et je sais que tu vas jouer à fond cette carte, car tu as conscience de ce qui t'attend au sortir de cette élection que tu vas perdre : le Tpi, ou la potence de l'Histoire, sous le regard implacable du peuple ivoirien dont tu as tant abusé. A l'approche de ce jour fatidique, je te souhaite d'avoir le temps (après le ballet des flagorneurs de la cour), de repasser rapidement dans ta mémoire le film de tes 10 années de règne anarchique et criminel pour comprendre ceci : aucun peuple sérieux ne peut se permettre de reconduire un dirigeant improductif et dangereux comme toi. Un conseil donc : accepte de partir du palais présidentiel dans l'élégance du grand perdant. Accepte la défaite évidente qui t'attend. C'est la dernière porte que l'Histoire t'ouvre pour te permettre une possible réhabilitation après la tourmente que nous a servie ton régime nocif.
Fin de règne donc pour toi, Gbagbo Laurent, fils de Mama ! La Côte d'Ivoire est en route pour la IIIè République. Ce sera, inévitablement, l'œuvre des vrais héritiers d'Houphouët. Ceux du Rhdp. Le grand jour est donc proche pour la réhabilitation de la Mémoire du Grand homme que tu as salie. Et ce sera ainsi, pour que soit rétablie la légalité républicaine rompue imprudemment un mauvais jour du 24 décembre 1999, sous tes soins. Que tu sois donc défait afin que justice soit faite !
Par Tiburce Koffi,
écrivain
(00225) 0211-1011/ tiburce_koffi@yahoo.fr



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