La France, dont les ressortissants et les intérêts ont été malmenés dans le pays, suit avec la plus extrême attention le scrutin présidentiel ivoirien de dimanche. Laurent Gbagbo, qui se maintient au pouvoir illégalement depuis cinq ans, veut se succéder à lui-même.
Si tout se déroule comme prévu, certains hiérarques du Parti socialiste vont bientôt fêter une victoire à l’élection présidentielle… en Côte d’Ivoire. Le député PS des Landes, Henri Emmanuelli, vient en effet de clamer qu’il souhaitait que le chef de l’Etat ivoirien sortant, Laurent Gbagbo, « soit réélu », alors qu’il remet son mandat en jeu ce dimanche.
Passons sur le caractère surréaliste de la déclaration. Gbagbo, qui ce maintien au pouvoir depuis cinq ans hors de tout cadre légal, a encore pour certains, à Paris, le bon goût d’être à la tête d’un parti membre de l’Internationale socialiste et de cultiver d’autres liens plus « fraternels ».
Officiellement, la France n’a pas de candidat favori, comme s’est senti obligé de le préciser récemment le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant. Mais en fait, l’élection présidentielle ivoirienne est scrutée de très près à Paris. Aujourd’hui, quelque 12.000 ressortissants français vivent et travaillent en Côte d’Ivoire. Ils étaient 10.000 de plus jusqu’en 2004, lorsque de très violents affrontements ont opposé l’armée nationale aux militaires tricolores présents dans le pays. La France maintient toujours un important dispositif militaire de plus de 900 hommes, principalement dans le cadre de l’opération Licorne. Leur mission est, initialement, de maintenir une paix – toujours précaire et armée – entre les forces gouvernementales et les groupes rebelles du nord.
Neuf militaires français tués
En 2004, encore, Gbagbo avait fait bombarder la base militaire française de Bouaké, tuant neuf soldats. Réplique immédiate, Jacques Chirac, alors président, avait ordonné la destruction totale de l’aviation ivoirienne.
Depuis, les relations entre les deux pays restent tendues mais plus à couteaux tirés. L’élection présidentielle qui doit se dérouler ce dimanche est un acte important de la réconciliation. Ce scrutin, très attendu, oppose, pour la première fois, outre le sortant, l’ancien président Henri Konan Bédié, chassé du pouvoir en 1999, et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara. Les résultats seront suivis avec autant d’attention à Abidjan qu’à Paris.
Philippe Cohen-Grillet
Si tout se déroule comme prévu, certains hiérarques du Parti socialiste vont bientôt fêter une victoire à l’élection présidentielle… en Côte d’Ivoire. Le député PS des Landes, Henri Emmanuelli, vient en effet de clamer qu’il souhaitait que le chef de l’Etat ivoirien sortant, Laurent Gbagbo, « soit réélu », alors qu’il remet son mandat en jeu ce dimanche.
Passons sur le caractère surréaliste de la déclaration. Gbagbo, qui ce maintien au pouvoir depuis cinq ans hors de tout cadre légal, a encore pour certains, à Paris, le bon goût d’être à la tête d’un parti membre de l’Internationale socialiste et de cultiver d’autres liens plus « fraternels ».
Officiellement, la France n’a pas de candidat favori, comme s’est senti obligé de le préciser récemment le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant. Mais en fait, l’élection présidentielle ivoirienne est scrutée de très près à Paris. Aujourd’hui, quelque 12.000 ressortissants français vivent et travaillent en Côte d’Ivoire. Ils étaient 10.000 de plus jusqu’en 2004, lorsque de très violents affrontements ont opposé l’armée nationale aux militaires tricolores présents dans le pays. La France maintient toujours un important dispositif militaire de plus de 900 hommes, principalement dans le cadre de l’opération Licorne. Leur mission est, initialement, de maintenir une paix – toujours précaire et armée – entre les forces gouvernementales et les groupes rebelles du nord.
Neuf militaires français tués
En 2004, encore, Gbagbo avait fait bombarder la base militaire française de Bouaké, tuant neuf soldats. Réplique immédiate, Jacques Chirac, alors président, avait ordonné la destruction totale de l’aviation ivoirienne.
Depuis, les relations entre les deux pays restent tendues mais plus à couteaux tirés. L’élection présidentielle qui doit se dérouler ce dimanche est un acte important de la réconciliation. Ce scrutin, très attendu, oppose, pour la première fois, outre le sortant, l’ancien président Henri Konan Bédié, chassé du pouvoir en 1999, et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara. Les résultats seront suivis avec autant d’attention à Abidjan qu’à Paris.
Philippe Cohen-Grillet