Il est l’homme de toutes les contradictions. Au pouvoir, il se comporte comme un opposant. Après 10 ans passés au sommet de l’Etat, il entend se présenter comme un homme nouveau et neuf. A quelques petits jours de la présidentielle et après une décennie au sommet de l’Etat, il donne dans la surestimation de sa personne et dans la démagogie politique. Et pourtant, une simple analyse et un recours à une histoire récente vient le dépouiller de tous les qualificatifs qu’il s’attribue. Piteusement !
Gbagbo n’est pas un homme de paix
A le voir se présenter comme un actant de paix, les Ivoiriens tombent véritablement à la renverse. De même que c’est sa formation politique qui a introduit la violence dans le paysage national avec les heurts créées avec la restauration du Multipartisme, de même il est responsable de la guerre que la Côte d’Ivoire a connue en septembre 2002. C’est un lieu commun d’affirmer que c’est la prise de pouvoir de Laurent Gbagbo, dans les « conditions calamiteuses », selon son propos et les nombreux complots suscités pour embrigader la démocratie qui ont envoyé la guerre dans notre pays. Pendant ses dix ans de règne, l’opinion est assez avertie de ses fréquentes mises en mal de la paix et de l’unité nationale. On ne saurait passer sous silence, les piques qu’il lance régulièrement en direction de ses adversaires et des Ivoiriens. « Je n’ai peur de personne », « s’il n’y a pas d’élection, ça fait quoi » ou encore « mater sans réfléchir » sont autant de discours qui ne s’inscrivent nullement dans la recherche de la paix.
Gbagbo n’est pas un homme courageux
C’est habituel chez Laurent Gbagbo, cette idée de vouloir se faire passer pour un homme courageux. Comme si la bravoure et l’esprit de belligérance quasi permanente avait un rapport avec la bonne gouvernance et la gestion transparente des biens publics. A dire vrai, le candidat du FPI n’a jamais été un homme courageux. Notre histoire politique est bien trop récente pour subir des entorses. En 1983, au plus fort de la grève des enseignants, Gbagbo, pour fuir la colère d’Houphouët Boigny, a fui la Côte d’Ivoire pour s’installer en France, en passant par le Burkina Faso. Avec le nom d’emprunt d’Abdoulaye Cissé. Quel courage ! En 1988, à son retour sans gloire en Côte d’Ivoire, il n’a pas bronché quand Boigny lui a fait cette leçon de morale : « l’oiseau ne se fâche pas contre l’arbre ». En février 1992, après que la marche organisée par le FPI ait dégénéré, Laurent Gbagbo a pris ses jambes à son cou, pour se cacher dans un immeuble bien connu au Plateau, avant son arrestation. En décembre 99, lors du coup d’Etat du Général Robert Guéi, le camarade socialiste était tranquillement au frais à Libreville, au Gabon, chez le président Omar Bongo. Là encore, le brave n’est pas rentré directement à Abidjan. Il est plutôt descendu à Bouaké avant de rentrer dans la capitale économique. En octobre 2000 également, pendant qu’il lançait les enfants des autres dans les rues avec le « soulèvement populaire » contre la junte militaire, Laurent Gbagbo était paisiblement caché dans le coffre d’une voiture, selon les témoignages de ses lieutenants, Lida Kouassi Moïse et Sam l’africain. En septembre 2002, quand la guerre éclatait, Gbagbo était encore dehors, en Italie. Il n’est rentré qu’après la sécurisation d’Abidjan par les FANCI. Le courage a certainement changé de signification.
Pourquoi il n’est pas un enfant du peuple
Si dans l’opposition, les Ivoiriens pouvaient lui concéder ce titre, il va sans dire que depuis dix ans, Laurent Gbagbo est devenu une sorte de néo bourgeois, qui a oublié tous les discours faits à ses compatriotes. Pendant que ses concitoyens broient du noir, lui est devenu un nanti et n’a plus les mêmes préoccupations que les gouvernés. Alors que les Ivoiriens sont affamés, Gbagbo parade avec 100 milliards de fonds de souveraineté par an. Au même moment où les Ivoiriens sont poursuivis par la misère, l’ancien opposant clame haut et fort, sans prendre de gants et sans compassion pour les autres : « avant, on n’avait rien. Maintenant, on a un peu ». De plus, comment peut-on se prévaloir d’être un enfant du peuple et affamer, si ce n’est bombarder ses compatriotes ? Avec sa décennie catastrophique de pouvoir, Gbagbo est plutôt le bourreau de son pays.
Gbagbo, candidat du FPI et non des Ivoiriens
Les quatorze candidats qui brigueront dimanche le suffrage de leurs concitoyens sont tous de nationalité ivoirienne. Par ailleurs, ce sont bien les Ivoiriens qui se choisiront le chef à même de conduire leurs destinées pour les cinq années à venir. On comprend difficilement comment Laurent Gbagbo puisse se prévaloir du titre de « candidat des Ivoiriens ». A l’analyse, il ne s’agit que d’une campagne démagogique, comme le chef de la refondation n’a cessé de le faire durant ses dix ans aux affaires. De même que « tigre ne crie pas sa tigritude », de même, les évidences doivent sauter aux yeux. A la vérité, Gbagbo vit un drame intérieur, parce que c’est bien lui le candidat de l’étranger. Qui a bradé le terminal à conteneurs à une multinationale française ? Qui a confié la communication de sa campagne à une société française, quand Alassane Ouattara a donné la sienne à des jeunes Ivoiriens qui ont damé le pion à cette structure française payée à coût de milliards sur le budget national. Qui a commandé et commandité à plusieurs milliards de nos francs, de faux sondages à une entreprise française ? Qui a fait venir les Jack Lang et Guy Labertit, pour l’aider dans sa campagne ? Qui court à la télévision annoncer aux Ivoiriens que le président Français Nicolas Sarkozy lui a passé un coup de fil ? C’est bien notre très cher Laurent Gbagbo. Comme quoi, on ne peut pas tromper nos compatriotes, avec des slogans et des discours inopérants sur l’Indépendance acquise depuis le 7 août 1963. Le débat est vraiment ailleurs !
Gbagbo n’est pas un bâtisseur
Récemment au cours d’un meeting de campagne, Laurent Gbagbo a revendiqué un bilan qui a bien surpris nos compatriotes. Il se bombe la poitrine, en brandissant pour actifs, la construction de… monuments. En dix ans, il ne laisse à son peuple que des statues de mauvaise inspiration artistique, dont le seul mérite est d’obstruer la circulation. Pendant une décennie, l’homme qui revendiquait d’avoir « la Côte d’Ivoire utile » et d’avoir « maintenu l’Etat debout », n’a rien fait pour son pays. Dans l’imagerie populaire, il est l’homme des maquettes, des projets et des poses de première pierre. Tout ce qui a été bâti, ce ne sont que les résidences cossues des pontes du régime. A la vérité, il a plutôt détruit les acquis des régimes précédents et conduit son pays à la guerre à travers une exclusion massive de pans entiers de populations.
Gbagbo n’est pas un homme de parole
C’est sans nul doute avec le règne du candidat du FPI que les Ivoiriens ont commencé à ne plus croire aux hommes politiques. Tant Gbagbo s’est avéré comme l’homme de la roublardise, du double langage et de la duplicité. Que de paroles et de signatures reniées durant son règne ! Ce n’est certainement pas par hasard que ses compatriotes l’ont surnommé « le boulanger qui roule tout le monde dans la farine ». Quand il était dans l’opposition à ne gérer que « le ministère de la parole », selon la belle formule de Laurent Dona Fologo, que de promesses n’a-t-il pas faites aux Ivoiriens ? L’achat du kilogramme de cacao à 3000frs, la construction de 10 universités, l’Assurance Maladie Universelle et bien d’autres choses. En dix ans, les Ivoiriens n’ont rien vu. Ils ont plutôt vu l’émergence d’une néo bourgeoisie au cœur de la refondation.
Gbagbo n’est pas un enfant des élections
Depuis un bon moment, l’ancien opposant dit historique n’a de cesse de se présenter comme « un enfant des élections ». Là encore, il ne s’agit que d’une grosse énormité, en disharmonie avec la réalité. Les faits sont têtus. Laurent Gbagbo n’a fait qu’une seule et vraie élection, perdue lamentablement devant Houphouët Boigny en 1990. Ensuite, il s’est contenté du poste de député dans son village de Ouragahio, sûr d’être élu par ses parents, dans la dynamique de sa maxime véhiculé dans un de ses ouvrages : « la patrie, c’est le village ». En 1995, il n’est pas allé à la présidentielle, pour avoir lancé le mot d’ordre de « Boycott actif » des élections. En 2000, en complicité avec le général Robert Guéi, il a invalidé les candidatures de Ouattara et de Bédié qu’il ne voulait pas affronter. Par la suite, il a usé d’un « soulèvement populaire » et d’un bain de sang, avec le premier charnier de l’histoire de notre pays, pour s’installer au pouvoir avec l’aide d’une partie de l’armée. Un drôle d’enfant des élections, s’il en est !
Gbagbo n’est pas un homme d’Etat
De tous les présidents qui se sont succédé à la tête de la nation, il est indéniable que c’est Gbagbo qui a désacralisé le pouvoir justement sacré. Depuis dix ans, il n’a jamais pu être un homme d’Etat, se confinant dans un populisme déroutant et honteux pour l’image de la Côte d’Ivoire. C’est peu de dire que notre pays a eu le malheur d’avoir à sa tête un chef véritablement iconoclaste. L’année dernière, aux populations de Jacqueville qui lui réclamaient le pont promis, Gbagbo n’a pas hésité à leur brandir des liasses de billets de banques et dire sans sourciller : « l’argent est là ! » S’il ne tient pas un discours trivial qui amuse régulièrement la galerie, il insulte ses adversaires, là où ses concitoyens attendent qu’il leur propose un programme de développement et trouvent des solutions à leurs préoccupations. Ce n’est donc pas surprenant que son discours de campagne rime avec injures, violence verbale et lieux communs. Toujours en belligérance et utilisant le discours de la violence, il a terni l’image de notre pays dans le concert des nations. Ce n’est sans doute pas d’un tel homme que nos compatriotes ont besoin pour entrer dans la modernité et le progrès.
Gbagbo ne peut pas envoyer le pays de l’avant
En parcourant la ville d’Abidjan, il n’est pas rare de voir sur un des affiches du candidat Gbagbo, cette injonction au peuple ivoirien : « En avant » ! Si ne s’agissait pas de la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens auront ri, à se rouler par terre, tant le discours sonne faux. Laurent Gbagbo ne peut pas conduire la Côte d’Ivoire en avant. Non seulement il n’en a pas les capacités, mais bien plus sa décennie au pouvoir a consacré le grand recul de notre pays, qui faisait la fierté de l’Afrique. Sous son règne, la Côte d’Ivoire s’est effondré, écroulé même. Elle a totalement perdu son lustre d’antan. Tant Laurent Gbagbo et ses amis dits socialiste ont fragilisé l’unité nationale, pillé les richesses nationales et plongé la terre d’Eburnie dans la guerre. Il a défiguré, balafré et ruiné la Côte d’Ivoire, avec sa vague refondation qui a conspué les chances de ce beau pays, riche de sa diversité.
Gbagbo ne peut pas être l’homme de la situation
Assurément, Gbagbo veut certainement se surestimer et se donner de la contenance en se proclamant « l’homme de la situation ». Il est certainement l’homme d’une situation. Celle de la guerre, de la ruine nationale, de l’enrichissement illicite, d’un fonds de souveraineté de près de 100 milliards, l’homme sous le règne duquel des déchets toxiques ont été déversés à Abidjan et fait de nombreux morts et des malades à vie. Pour dire vrai, Gbagbo est le président qui n’a pas hésité à bombarder son peuple, à opposer les Ivoiriens les uns contre les autres, à se barricader derrière son armée, à créer des milices et à s’enfermer dans un discours réducteur soutenu par un patriotisme de mauvais aloi et des slogans qui ne nourrissent pas un peuple. A n’en point douter, Gbagbo est l’homme de la parenthèse de sang et de violence, à vite refermer pour la renaissance de la Côte d’Ivoire. En panne sèche d’initiatives et de programme, il ne peut que donner dans les diatribes et les outrages. Comme il nous en sert durant la campagne électorale. L’atmosphère de fin de règne a totalement troublé le chef de file de la refondation. C’est la leçon essentielle de cette campagne.
BN
Gbagbo n’est pas un homme de paix
A le voir se présenter comme un actant de paix, les Ivoiriens tombent véritablement à la renverse. De même que c’est sa formation politique qui a introduit la violence dans le paysage national avec les heurts créées avec la restauration du Multipartisme, de même il est responsable de la guerre que la Côte d’Ivoire a connue en septembre 2002. C’est un lieu commun d’affirmer que c’est la prise de pouvoir de Laurent Gbagbo, dans les « conditions calamiteuses », selon son propos et les nombreux complots suscités pour embrigader la démocratie qui ont envoyé la guerre dans notre pays. Pendant ses dix ans de règne, l’opinion est assez avertie de ses fréquentes mises en mal de la paix et de l’unité nationale. On ne saurait passer sous silence, les piques qu’il lance régulièrement en direction de ses adversaires et des Ivoiriens. « Je n’ai peur de personne », « s’il n’y a pas d’élection, ça fait quoi » ou encore « mater sans réfléchir » sont autant de discours qui ne s’inscrivent nullement dans la recherche de la paix.
Gbagbo n’est pas un homme courageux
C’est habituel chez Laurent Gbagbo, cette idée de vouloir se faire passer pour un homme courageux. Comme si la bravoure et l’esprit de belligérance quasi permanente avait un rapport avec la bonne gouvernance et la gestion transparente des biens publics. A dire vrai, le candidat du FPI n’a jamais été un homme courageux. Notre histoire politique est bien trop récente pour subir des entorses. En 1983, au plus fort de la grève des enseignants, Gbagbo, pour fuir la colère d’Houphouët Boigny, a fui la Côte d’Ivoire pour s’installer en France, en passant par le Burkina Faso. Avec le nom d’emprunt d’Abdoulaye Cissé. Quel courage ! En 1988, à son retour sans gloire en Côte d’Ivoire, il n’a pas bronché quand Boigny lui a fait cette leçon de morale : « l’oiseau ne se fâche pas contre l’arbre ». En février 1992, après que la marche organisée par le FPI ait dégénéré, Laurent Gbagbo a pris ses jambes à son cou, pour se cacher dans un immeuble bien connu au Plateau, avant son arrestation. En décembre 99, lors du coup d’Etat du Général Robert Guéi, le camarade socialiste était tranquillement au frais à Libreville, au Gabon, chez le président Omar Bongo. Là encore, le brave n’est pas rentré directement à Abidjan. Il est plutôt descendu à Bouaké avant de rentrer dans la capitale économique. En octobre 2000 également, pendant qu’il lançait les enfants des autres dans les rues avec le « soulèvement populaire » contre la junte militaire, Laurent Gbagbo était paisiblement caché dans le coffre d’une voiture, selon les témoignages de ses lieutenants, Lida Kouassi Moïse et Sam l’africain. En septembre 2002, quand la guerre éclatait, Gbagbo était encore dehors, en Italie. Il n’est rentré qu’après la sécurisation d’Abidjan par les FANCI. Le courage a certainement changé de signification.
Pourquoi il n’est pas un enfant du peuple
Si dans l’opposition, les Ivoiriens pouvaient lui concéder ce titre, il va sans dire que depuis dix ans, Laurent Gbagbo est devenu une sorte de néo bourgeois, qui a oublié tous les discours faits à ses compatriotes. Pendant que ses concitoyens broient du noir, lui est devenu un nanti et n’a plus les mêmes préoccupations que les gouvernés. Alors que les Ivoiriens sont affamés, Gbagbo parade avec 100 milliards de fonds de souveraineté par an. Au même moment où les Ivoiriens sont poursuivis par la misère, l’ancien opposant clame haut et fort, sans prendre de gants et sans compassion pour les autres : « avant, on n’avait rien. Maintenant, on a un peu ». De plus, comment peut-on se prévaloir d’être un enfant du peuple et affamer, si ce n’est bombarder ses compatriotes ? Avec sa décennie catastrophique de pouvoir, Gbagbo est plutôt le bourreau de son pays.
Gbagbo, candidat du FPI et non des Ivoiriens
Les quatorze candidats qui brigueront dimanche le suffrage de leurs concitoyens sont tous de nationalité ivoirienne. Par ailleurs, ce sont bien les Ivoiriens qui se choisiront le chef à même de conduire leurs destinées pour les cinq années à venir. On comprend difficilement comment Laurent Gbagbo puisse se prévaloir du titre de « candidat des Ivoiriens ». A l’analyse, il ne s’agit que d’une campagne démagogique, comme le chef de la refondation n’a cessé de le faire durant ses dix ans aux affaires. De même que « tigre ne crie pas sa tigritude », de même, les évidences doivent sauter aux yeux. A la vérité, Gbagbo vit un drame intérieur, parce que c’est bien lui le candidat de l’étranger. Qui a bradé le terminal à conteneurs à une multinationale française ? Qui a confié la communication de sa campagne à une société française, quand Alassane Ouattara a donné la sienne à des jeunes Ivoiriens qui ont damé le pion à cette structure française payée à coût de milliards sur le budget national. Qui a commandé et commandité à plusieurs milliards de nos francs, de faux sondages à une entreprise française ? Qui a fait venir les Jack Lang et Guy Labertit, pour l’aider dans sa campagne ? Qui court à la télévision annoncer aux Ivoiriens que le président Français Nicolas Sarkozy lui a passé un coup de fil ? C’est bien notre très cher Laurent Gbagbo. Comme quoi, on ne peut pas tromper nos compatriotes, avec des slogans et des discours inopérants sur l’Indépendance acquise depuis le 7 août 1963. Le débat est vraiment ailleurs !
Gbagbo n’est pas un bâtisseur
Récemment au cours d’un meeting de campagne, Laurent Gbagbo a revendiqué un bilan qui a bien surpris nos compatriotes. Il se bombe la poitrine, en brandissant pour actifs, la construction de… monuments. En dix ans, il ne laisse à son peuple que des statues de mauvaise inspiration artistique, dont le seul mérite est d’obstruer la circulation. Pendant une décennie, l’homme qui revendiquait d’avoir « la Côte d’Ivoire utile » et d’avoir « maintenu l’Etat debout », n’a rien fait pour son pays. Dans l’imagerie populaire, il est l’homme des maquettes, des projets et des poses de première pierre. Tout ce qui a été bâti, ce ne sont que les résidences cossues des pontes du régime. A la vérité, il a plutôt détruit les acquis des régimes précédents et conduit son pays à la guerre à travers une exclusion massive de pans entiers de populations.
Gbagbo n’est pas un homme de parole
C’est sans nul doute avec le règne du candidat du FPI que les Ivoiriens ont commencé à ne plus croire aux hommes politiques. Tant Gbagbo s’est avéré comme l’homme de la roublardise, du double langage et de la duplicité. Que de paroles et de signatures reniées durant son règne ! Ce n’est certainement pas par hasard que ses compatriotes l’ont surnommé « le boulanger qui roule tout le monde dans la farine ». Quand il était dans l’opposition à ne gérer que « le ministère de la parole », selon la belle formule de Laurent Dona Fologo, que de promesses n’a-t-il pas faites aux Ivoiriens ? L’achat du kilogramme de cacao à 3000frs, la construction de 10 universités, l’Assurance Maladie Universelle et bien d’autres choses. En dix ans, les Ivoiriens n’ont rien vu. Ils ont plutôt vu l’émergence d’une néo bourgeoisie au cœur de la refondation.
Gbagbo n’est pas un enfant des élections
Depuis un bon moment, l’ancien opposant dit historique n’a de cesse de se présenter comme « un enfant des élections ». Là encore, il ne s’agit que d’une grosse énormité, en disharmonie avec la réalité. Les faits sont têtus. Laurent Gbagbo n’a fait qu’une seule et vraie élection, perdue lamentablement devant Houphouët Boigny en 1990. Ensuite, il s’est contenté du poste de député dans son village de Ouragahio, sûr d’être élu par ses parents, dans la dynamique de sa maxime véhiculé dans un de ses ouvrages : « la patrie, c’est le village ». En 1995, il n’est pas allé à la présidentielle, pour avoir lancé le mot d’ordre de « Boycott actif » des élections. En 2000, en complicité avec le général Robert Guéi, il a invalidé les candidatures de Ouattara et de Bédié qu’il ne voulait pas affronter. Par la suite, il a usé d’un « soulèvement populaire » et d’un bain de sang, avec le premier charnier de l’histoire de notre pays, pour s’installer au pouvoir avec l’aide d’une partie de l’armée. Un drôle d’enfant des élections, s’il en est !
Gbagbo n’est pas un homme d’Etat
De tous les présidents qui se sont succédé à la tête de la nation, il est indéniable que c’est Gbagbo qui a désacralisé le pouvoir justement sacré. Depuis dix ans, il n’a jamais pu être un homme d’Etat, se confinant dans un populisme déroutant et honteux pour l’image de la Côte d’Ivoire. C’est peu de dire que notre pays a eu le malheur d’avoir à sa tête un chef véritablement iconoclaste. L’année dernière, aux populations de Jacqueville qui lui réclamaient le pont promis, Gbagbo n’a pas hésité à leur brandir des liasses de billets de banques et dire sans sourciller : « l’argent est là ! » S’il ne tient pas un discours trivial qui amuse régulièrement la galerie, il insulte ses adversaires, là où ses concitoyens attendent qu’il leur propose un programme de développement et trouvent des solutions à leurs préoccupations. Ce n’est donc pas surprenant que son discours de campagne rime avec injures, violence verbale et lieux communs. Toujours en belligérance et utilisant le discours de la violence, il a terni l’image de notre pays dans le concert des nations. Ce n’est sans doute pas d’un tel homme que nos compatriotes ont besoin pour entrer dans la modernité et le progrès.
Gbagbo ne peut pas envoyer le pays de l’avant
En parcourant la ville d’Abidjan, il n’est pas rare de voir sur un des affiches du candidat Gbagbo, cette injonction au peuple ivoirien : « En avant » ! Si ne s’agissait pas de la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens auront ri, à se rouler par terre, tant le discours sonne faux. Laurent Gbagbo ne peut pas conduire la Côte d’Ivoire en avant. Non seulement il n’en a pas les capacités, mais bien plus sa décennie au pouvoir a consacré le grand recul de notre pays, qui faisait la fierté de l’Afrique. Sous son règne, la Côte d’Ivoire s’est effondré, écroulé même. Elle a totalement perdu son lustre d’antan. Tant Laurent Gbagbo et ses amis dits socialiste ont fragilisé l’unité nationale, pillé les richesses nationales et plongé la terre d’Eburnie dans la guerre. Il a défiguré, balafré et ruiné la Côte d’Ivoire, avec sa vague refondation qui a conspué les chances de ce beau pays, riche de sa diversité.
Gbagbo ne peut pas être l’homme de la situation
Assurément, Gbagbo veut certainement se surestimer et se donner de la contenance en se proclamant « l’homme de la situation ». Il est certainement l’homme d’une situation. Celle de la guerre, de la ruine nationale, de l’enrichissement illicite, d’un fonds de souveraineté de près de 100 milliards, l’homme sous le règne duquel des déchets toxiques ont été déversés à Abidjan et fait de nombreux morts et des malades à vie. Pour dire vrai, Gbagbo est le président qui n’a pas hésité à bombarder son peuple, à opposer les Ivoiriens les uns contre les autres, à se barricader derrière son armée, à créer des milices et à s’enfermer dans un discours réducteur soutenu par un patriotisme de mauvais aloi et des slogans qui ne nourrissent pas un peuple. A n’en point douter, Gbagbo est l’homme de la parenthèse de sang et de violence, à vite refermer pour la renaissance de la Côte d’Ivoire. En panne sèche d’initiatives et de programme, il ne peut que donner dans les diatribes et les outrages. Comme il nous en sert durant la campagne électorale. L’atmosphère de fin de règne a totalement troublé le chef de file de la refondation. C’est la leçon essentielle de cette campagne.
BN