Editorial : Aux urnes, Citoyens

Une élection ouverte et inclusive. Une campagne électorale relativement civilisée, malgré quelques couacs déplorables. Le 31 octobre est bien là. C’est juste dans 24 heures. Reportée à plusieurs reprises, l’élection présidentielle qui devra donner à la Côte d’Ivoire, un Président légitime, aura lieu, selon toute vraisemblance, demain dimanche. Quelques problèmes logistiques sèment encore le doute dans les esprits, comme le retrait des cartes d’identité et cartes d’électeur et la mise en œuvre effective du plan de sécurisation du CCI. Cependant, aucun Ivoirien ne doute de cette échéance qui devrait se tenir non seulement pour respecter le calendrier donné, mais surtout par obligation. Car, le pays en a besoin. La Côte d’Ivoire est bloquée depuis une dizaine d’années. Plus aucun investissement sérieux, plus d’infrastructures pour améliorer les conditions de vie des citoyens, environ quatre millions de jeunes qui sont au chômage, surtout, un taux de pauvreté de plus de 48% de la population. Aujourd’hui, l’Ivoirien gagne moins de 15.000 Fcfa par mois. Bien évidemment, les indicateurs sont alarmants. Sortis, apparemment de cette période d’irresponsabilité, de manipulation et d’intoxication qui les ont conduits à la division et à la déchirure du tissu social, les Ivoiriens ont compris que le développement ne peut s’accommoder de ces vices qui ont gouverné notre société, ces dix dernières années. Il faut donc passer à autre chose. Après la légitimation des institutions de la République, c’est un vaste chantier de réconciliation et de développement qui attend les futures autorités. C’est dire, alors, combien le bulletin de vote que chacun des 5.700.000 électeurs tiendra entre ses mains, est important. Du choix que chacun opérera, dépendra l’avenir de la Côte d’Ivoire. Il faudra non seulement se déplacer en masse afin de conférer à cette élection un caché populaire, mais surtout faire le bon choix. Les Ivoiriens ont écouté l’ensemble des candidats. Ils les ont vus à l’œuvre. En dehors de quelques candidats, nouveaux venus dans le quotidien des Ivoiriens, mais qui ont un poids anecdotique sur la scène politique, ils ont vu à l’œuvre la majorité des candidats à divers niveaux de la gestion de la chose publique. Chef d’Etat, Premier ministre, ministres et Directeurs généraux, chacun a une histoire, un bilan qu’il a essayé de défendre. Mais aussi, et surtout, un projet pour le pays, dont le programme de gouvernement annonce la réalisation. Le bon choix reste celui qui aura été le plus cohérent de tous les candidats. Il ne s’agit pas, en effet, de tenir des promesses ou de dénoncer les tares du pays. Il faut le faire, mais aussi et surtout le candidat idéal ou, à tout le moins, le meilleur des candidats, c’est celui qui propose, chiffre son programme et dit comment il compte le financer. Quand on se pose ces questions, le choix est vite fait. Nous ne nous autorisons pas à donner d’autres indications à nos compatriotes qui, sans aucun doute, ont bien observé. A l’heure du choix, il suffira, chers compatriotes, de bien savoir séparer le bon grain de l’ivraie. Aux urnes donc, Citoyens.