"J`ai voté pour la paix", lance Adèle Doba, tout sourire, en sortant d`un bureau de vote à Abidjan. Comme de nombreux Ivoiriens, elle s`est levée tôt dimanche pour donner un président à la Côte d`Ivoire et tourner la page d`une décennie de crise.
Dans tous les quartiers de la métropole ivoirienne (un tiers des quelque 5,7 millions d`inscrits), les électeurs se sont pressés devant les bureaux de vote avant même l`ouverture à 07H00 locales (et GMT) du scrutin présidentiel, le premier depuis 2000, fébrilement attendu après six reports depuis 2005.
Dans une ambiance bon enfant, les Abidjanais attendent calmement leur tour, sous l`oeil vigilant des forces de l`ordre. Mais dans la matinée certains centres ont mis du temps à ouvrir leurs portes.
Adèle Doba, mère de famille, a "voté pour le président sortant", populaire dans l`immense quartier de Yopougon. Laurent Gbagbo est "à même d`assurer un bon avenir pour mes six enfants", dit-elle, convaincue.
Monique Kanga veut aussi oublier la guerre déclenchée par le coup d`Etat manqué de 2002 et la crise qui a déchiré et appauvri le pays.
"Je suis contente parce qu`on va avoir la paix, nos enfants vont avoir du travail", déclare la vieille femme, qui a pu entrer en priorité dans son bureau de Koumassi, un autre quartier populaire.
Casquette vissée sur la tête, l`informaticien Jules Ahoré est "très ému". Il vient de glisser son bulletin dans l`urne dans le quartier chic et verdoyant de Cocody. "Je me sens libre, c`est comme si j`étais à l`église et que je venais de prendre la communion..."
Mais dans le bureau où trônent le président et ses assesseurs, tous en chasubles orange-blanc-vert, les couleurs nationales, son voisin Georges Etranny, connu des Ivoiriens pour ses livres et sa musique, est moins serein.
"Les Africains nous ont habitués à des après-élections tendues. Nous faisons un premier pas mais il faut croiser les doigts pour que les résultats arrivent et que chacun accepte le verdict", avance-t-il.
A Bouaké (centre), fief de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui contrôle le nord du pays depuis 2002, c`est aussi jour de fête. Rues quasi-vides, commerces fermés: des milliers de personnes se sont donné rendez-vous dans les écoles aménagées en lieux de vote.
"Maintenant on est libéré, je pense que la Côte d`Ivoire va se retrouver", s`exclame Azita Bamba, une commerçante venue avec ses six enfants.
"Ici à Bouaké on a trop souffert, on est dans l`insécurité, on ne mange pas bien et nos frères ne trouvent pas de travail", se lamente-t-elle. Mais la jeune femme a foi dans son champion, l`ex-Premier ministre Alassane Dramane Ouattara ("ADO"), candidat pour la première fois et grand opposant avec l`ex-président Henri Konan Bédié. "Avec +ADO+, tout ça va changer".
Pour Lassina Touré, chauffeur de 35 ans, ce scrutin marque un tournant pour les "dioulas". Ces ressortissants du nord majoritairement musulman s`estiment stigmatisés depuis des années, car soupçonnés d`être étrangers. Sur fond de querelle de l`"ivoirité", leur sort est depuis longtemps au coeur des tourments du pays.
"Cette élection va ramener ma dignité perdue, parce qu`on nous a volé notre dignité", assène-t-il froidement.
"Avant, quand tu dis que tu t`appelles Touré, Koné ou Bamba, on dit que tu n`es pas ivoirien. Mais en accomplissant mon acte civique aujourd`hui, j`ai retrouvé ma citoyenneté".
Dans tous les quartiers de la métropole ivoirienne (un tiers des quelque 5,7 millions d`inscrits), les électeurs se sont pressés devant les bureaux de vote avant même l`ouverture à 07H00 locales (et GMT) du scrutin présidentiel, le premier depuis 2000, fébrilement attendu après six reports depuis 2005.
Dans une ambiance bon enfant, les Abidjanais attendent calmement leur tour, sous l`oeil vigilant des forces de l`ordre. Mais dans la matinée certains centres ont mis du temps à ouvrir leurs portes.
Adèle Doba, mère de famille, a "voté pour le président sortant", populaire dans l`immense quartier de Yopougon. Laurent Gbagbo est "à même d`assurer un bon avenir pour mes six enfants", dit-elle, convaincue.
Monique Kanga veut aussi oublier la guerre déclenchée par le coup d`Etat manqué de 2002 et la crise qui a déchiré et appauvri le pays.
"Je suis contente parce qu`on va avoir la paix, nos enfants vont avoir du travail", déclare la vieille femme, qui a pu entrer en priorité dans son bureau de Koumassi, un autre quartier populaire.
Casquette vissée sur la tête, l`informaticien Jules Ahoré est "très ému". Il vient de glisser son bulletin dans l`urne dans le quartier chic et verdoyant de Cocody. "Je me sens libre, c`est comme si j`étais à l`église et que je venais de prendre la communion..."
Mais dans le bureau où trônent le président et ses assesseurs, tous en chasubles orange-blanc-vert, les couleurs nationales, son voisin Georges Etranny, connu des Ivoiriens pour ses livres et sa musique, est moins serein.
"Les Africains nous ont habitués à des après-élections tendues. Nous faisons un premier pas mais il faut croiser les doigts pour que les résultats arrivent et que chacun accepte le verdict", avance-t-il.
A Bouaké (centre), fief de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui contrôle le nord du pays depuis 2002, c`est aussi jour de fête. Rues quasi-vides, commerces fermés: des milliers de personnes se sont donné rendez-vous dans les écoles aménagées en lieux de vote.
"Maintenant on est libéré, je pense que la Côte d`Ivoire va se retrouver", s`exclame Azita Bamba, une commerçante venue avec ses six enfants.
"Ici à Bouaké on a trop souffert, on est dans l`insécurité, on ne mange pas bien et nos frères ne trouvent pas de travail", se lamente-t-elle. Mais la jeune femme a foi dans son champion, l`ex-Premier ministre Alassane Dramane Ouattara ("ADO"), candidat pour la première fois et grand opposant avec l`ex-président Henri Konan Bédié. "Avec +ADO+, tout ça va changer".
Pour Lassina Touré, chauffeur de 35 ans, ce scrutin marque un tournant pour les "dioulas". Ces ressortissants du nord majoritairement musulman s`estiment stigmatisés depuis des années, car soupçonnés d`être étrangers. Sur fond de querelle de l`"ivoirité", leur sort est depuis longtemps au coeur des tourments du pays.
"Cette élection va ramener ma dignité perdue, parce qu`on nous a volé notre dignité", assène-t-il froidement.
"Avant, quand tu dis que tu t`appelles Touré, Koné ou Bamba, on dit que tu n`es pas ivoirien. Mais en accomplissant mon acte civique aujourd`hui, j`ai retrouvé ma citoyenneté".