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Politique Publié le lundi 1 novembre 2010 | L’Inter

Yopougon: Le manque de sticker crée la suspicion - Des individus dont un Guinéen interpellés

17h30. Le centre de vote de la Brigade anti-émeute (BAE) de Yopougon ferme ses bureaux. L'heure est au décompte et à la recherche de témoins pour ce décompte. L'atmosphère est tendue et cela se lit sur tous les visages, aussi bien ceux des votants, des agents électoraux que des forces de l'ordre commis à la sécurisation du scrutin. Revenons sur une journée tendue, qualifiée de journée de tous les dangers en Côte d'Ivoire. Groupe scolaire Gandhi, à Yopougon Toit rouge, il est 11h quand nous y mettons les pieds. Là, nous constatons un attroupement monstre. Les visages sont graves et certaines langues se délient. « Depuis le matin, il n'y a pas de sticker (marque d'authentification du bulletin de vote) et c'est maintenant que les gens de la CEI sont arrivés. Donc c'est maintenant qu'on pourra voter », nous fait savoir un votant, qui comme d'autres, s'est rendu au centre de vote avant 6h du matin. Peu de temps avant notre arrivée, le président du centre a été molesté par des jeunes qui l'accusaient de garder les stickers par devers lui. La police présente sur les lieux n'a pas hésité à le mettre à la disposition du commissariat du 19ème arrondissement pour une question de sécurité. Les rangs se sont dressés et le vote a pu commencer effectivement. Quelques heures plus tard, le cap est mis sur le centre de vote de la BAE. C'est le même constat. Un attroupement, et il manque toujours les stickers d'authentification des bulletins de vote. Les partisans des plus gros candidats, ceux qui se sont affichés, se regardent en chiens de faïence. Là encore, la plupart des votants se plaignent. Un certain Diarrassoubou aurait aussi gardé par devers lui les stickers. Il a lui aussi été conduit dans le même commissariat. Au centre Gloris, toujours au Toit rouge, le problème est le même. On vote avec des bulletins non stickés. La solution trouvée pour pallier ce défaut, c'est que les présidents de centre de vote sont autorisés à signer au verso des bulletins. Collège Les Phalènes, la situation ne diffère pas et la suspicion gagne du terrain. Les uns accusent les autres de vouloir frauder. Moussa Sako, visiblement militant d'un parti de l'opposition, affirme avoir été brimé par quatre individus proches du camp présidentiel. « Ils disent que je suis Malien. Ils m'ont envoyé au 19ème arrondissement. De 9h à 15h, ils m'ont gardé là-bas. Blé Goudé est arrivé avec la RTI. Après des négociations, et l'aide des avocats du RDR, ils m'ont laissé », nous indique M. Sako, votant au centre Gloris. A Niangon, le constat est le même. Ce qu'il faut noter, c'est que les problèmes qui ont émaillés le scrutin, n'ont rien enlevé à l'engouement. L'on a pu voir des Ivoiriens se mobiliser pour aller voter pour leurs candidats. On aurait dit la ruée vers les urnes. Même si certains, découragés par les problèmes rencontrés, sont rentrés tranquillement chez eux. Des volontaires, armés de mégaphones, passaient dans les quartiers pour inviter tous ceux qui n'avaient pas voté à aller le faire parce que la situation était réglée. Jusqu'à 17h, la sensibilisation continuait. Un Guinéen, qui s'était présenté à un bureau de vote du centre du Groupe scolaire Sogéfiha 4, au Camp militaire, a été appréhendé par la police et conduit au commissariat. Au total, il faut se satisfaire de la tenue de cette élection globalement dans le calme à Yopougon. Pourvu qu'il prévale un climat davantage apaisé lors du dépouillement des bulletins et de la proclamation des résultats.

Hervé KPODION
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