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Politique Publié le lundi 1 novembre 2010 | Le Patriote

Election présidentielle - Les enjeux d’un scrutin

Les Ivoiriens sont allés au vote hier. Les bureaux de vote ont été pris d’assaut très tôt le matin par les électeurs. Le scrutin, dans l’ensemble, s’est déroulé dans le calme et dans un bon esprit. Le peuple a parlé. Dans quelques heures, le monde entier saura ce qu’il aura arrêté. Mais au-delà des mots et des passions, il faut rappeler que le vote du dimanche dernier présente plusieurs enjeux. Le premier des enjeux est l’avenir de la Côte d’Ivoire. Depuis 10 ans, jamais le devenir de la Côte d’Ivoire n’a été aussi incertain. La grave crise qu’a traversée le pays l’a sérieusement ébranlé dans ses fondements, dans son existence en tant qu’Etat. Le scrutin du dimanche sonnera non seulement le retour de la Côte d’Ivoire en tant qu’Etat démocratique, dans le concert des Nations. Le deuxième enjeu est la légitimation des institutions de la République. Cette élection présidentielle permettra de renouveler les institutions républicaines qui ont perdu toute légitimité depuis 5 ans. Le renouvellement de la clé de voûte de ces institutions dès ce dimanche insufflera la dynamique nécessaire pour sortir la Côte d’Ivoire du vide juridique dans lequel elle est plongée depuis le 26 octobre 2005. Le troisième enjeu est d’ordre administratif. La Côte d’Ivoire n’est plus au travail. L’autorité a foutu le camp. Le pays de Félix Houphouët-Boigny depuis septembre 2002 ressemble à un « bateau ivre ». Dans l’administration comme dans le gouvernement, rien ne se fait dans les normes. Chacun fait ce qu’il veut. Les chefs ne sont plus respectés. Le directeur ne prend plus ses ordres auprès du ministre et ne lui obéit plus. Pis, les décisions du supérieur hiérarchique, si elles ne sont pas contestées, sont royalement ignorées. Au sein de la grande muette où la discipline est le principe sacro-saint, le bidasse peut discuter les ordres d’un officier pour peu qu’il a des entrées au palais présidentiel. Dans la partie septentrionale du pays, certes les préfets et sous-préfets sont de retour. Mais il faut l’étape des élections pour leur permettre d’entièrement exercer l’autorité que leur confère un Etat restauré. Le quatrième enjeu est d’ordre social. L’élection présidentielle du dimanche scellera pour de bon le retour de la paix en Côte d’Ivoire. C’est cette élection qui départagera tout le monde. A condition qu’on laisse la démocratie jouer jusqu’au bout. En outre, le retour de la paix permettra au nouveau président de se consacrer aux besoins réels des Ivoiriens que sont les soins médicaux adéquats et adaptés au niveau de vie des populations déshéritées et des lieux d’habitation décents. L’élection présidentielle, c’est le retour à un système éducatif performant, la reprise du développement. Mais pour cela, il faut un changement. Le cinquième enjeu est d’ordre politique. Le scrutin présidentiel du dimanche pourrait enterrer définitivement la crise la grave crise politique qui secoue la Côte d’Ivoire depuis près d’une décennie. Le nouveau président élu démocratiquement élu pourra donc s’attaquer aux derniers défis tels que l’unicité des caisses de l’Etat et la mise en place de la nouvelle armée. Au total, avec le scrutin du dimanche 31 octobre, la Côte d’Ivoire joue gros. Elle peut replonger dans le chaos comme repartie de plus belle. A ses fils de savoir négocier ce grand virage de son histoire. Mais il est clair qu’un jour nouveau se lèvera sur la Côte d’Ivoire. Car les Ivoiriens sont déterminés à fermer la parenthèse de sang et de pauvreté.

Jean-Claude Coulibaly

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