L’ambiance était électrique, hier après-midi, à l’école primaire Abobodoumé Lagune, dans la commune d’Attécoubé. Quatre individus auraient pu être lynchés dans cette commune, n’eût-été l’intervention des forces de sécurité et d’une autorité judiciaire de la place alertée. Des informations recueillies, à notre arrivée, quelques minutes après les faits, c’est aux environs de 16h30 que les individus dont les identités ne nous ont pas été révélées, se sont signalés à Abobodoumé, dans le centre susmentionné. Ces derniers, arborant des tee-shirts portant le logo de la Commission électorale indépendante (CEI),et à bord d’un véhicule bâchée, se présentent comme des agents de ladite institution ayant reçu la mission de sillonner la commune de Yopougon pour récupérer les urnes en vue du comptage manuel. Ils précisent avoir été envoyés par ‘’un grand’’ dont ils taisent le nom, afin de convoyer les urnes récupérées au siège de la CEI. Curieuse procédure pour les agents électoraux sur place, notamment le président du bureau de vote à qui ils s’adressent, qui saisit aussitôt le président local de la CEI. Comment peut-on vouloir récupérer des urnes avant la fermeture des bureaux de vote prévue pour 17 h et sans qu’il n’y ait eu les procès verbaux à transmettre à la Commission centrale ? Soumis à un interrogatoire serré sur le but de leur mission, deux des 4 larrons sentant l’étau se resserrer autour d’eux, prennent leurs jambes à leurs cous. Ils sont très vite rattrapés par la foule remontée, qui menace de les brûler vifs, eux et le véhicule à bord duquel ils sont arrivés. Les 4 voleurs d’urnes vont devoir leur salut à l’arrivée de l’autorité, qui a voulu garder l’anonymat, mais également à la gendarmerie d’Attécoubé, qui les a arrêtés et conduit directement à la brigade de la Cité Fairmont où ils étaient détenus au moment où nous passions sur les lieux. Aux dernières nouvelles, le Parquet d’Abidjan saisi, le cas de ces individus a été confié à la Brigade de recherche de la Gendarmerie nationale pour mener les enquêtes et éclairer l’opinion. Une affaire qui pourrait déboucher sur de grands déballages. Surtout que les témoins font état d’accointances des malfrats arrêtés avec le représentant d’une grande formation politique de l’opposition qu’ils auraient contacté avant d’entrer en action.
F.D.BONY
F.D.BONY