Premier tour de l’élection présidentielle Laurent Gbagbo invite ses adversaires au respect de la loi

Laurent Gbagbo a invité, hier, ses adversaires politiques à respecter la loi que les Ivoiriens se sont librement donné en matière d’élection présidentielle. “Je voudrais dire, à l’endroit des 13 autres candidats, de respecter la loi. Il ne faut pas que les candidats ivoiriens se donnent en spectacle en allant proclamer, chacun, ses résultats. On a une loi qui est claire. C’est la Commission électorale indépendante (Cei) qui est, seule, habilitée à proclamer les résultats provisoires. Après elle, le Conseil constitutionnel proclamera les résultats définitifs. Si nous respectons la loi et que nous nous en tenons aux prescriptions de la loi, il n’y aura pas de difficultés en Côte d’Ivoire”, a lancé le candidat de La majorité présidentielle. Laurent Gbagbo qui venait, à 13 h précises, d’accomplir son devoir civique au bureau de vote n°03 à l’EPP Le jardin de la Riviera de l’Inspection de l’enseignement primaire de Cocody 2, était accompagné de son épouse Simone Ehivet Gbagbo. Elle-même député de la circonscription d’Abobo. C’est l’ancien président Henri Konan Bédié qui a ouvert le bal des candidats à l’élection présidentielle du dimanche dernier. Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) est arrivé pour accomplir son devoir civique au bureau de vote n°02, au Lycée Sainte Marie, à Cocody, à 9 h 37. Mais il le fera sans son épouse Henriette Bédié, venue avec lui, qui ne retrouvait pas encore son bureau de vote. Toutefois, il s’est dit satisfait et serein quant à l’issue du vote. “Je crois qu’on se sentira soulagé après tant d’années passées sans élection. Ces élections se déroulent dans le calme, nous en sommes satisfaits. Je suis serein. Je viens d’accomplir mon devoir civique, je suis satisfait”, a-t-il déclaré à la presse. Avant d’appeler tous ses partisans à sortir massivement pour voter jusqu’à la fermeture des bureaux de vote. Il a surtout souhaité que le scrutin présidentiel se déroule dans la paix. Quant au président du Rassemblement des Républicains Alassane Dramane Ouattara qui a également voté au Lycée Sainte Marie, au bureau de vote n°07, il a indiqué que le dimanche 31 octobre 2010 est un grand jour pour la Côte d’Ivoire. “Nous attendions ces élections depuis de nombreuses années. Enfin, ce premier tour va se tenir. Bien attendu, nous souhaitons que cela se passe dans la paix et qu’on aboutisse au changement dont les Ivoiriens ont besoin”, a dit le mentor du Rdr. Il a aussi saisi l’occasion pour féliciter les forces de l’ordre pour l’encadrement des électeurs. Partout dans le pays, dira-t-il, on me signale que les choses se passent bien. “Donc bonne chance à notre pays. Et j’espère que ce soir (Ndlr : hier soir), je pourrais dire aux uns et aux autres qu’Alassane Ouattara a gagné pour le grand changement en Côte d’Ivoire”, a-t-il lancé aux journalistes avant de quitter les lieux. Des problèmes mineurs signalés C’est par milliers que les Ivoiriens sont sortis pour désigner, par devoir civique, leur président de la République dans les urnes. Malgré quelques petits problèmes techniques, le vote s’est déroulé, dans l’ensemble, dans le calme. Si au niveau du District d’Abidjan, des bureaux de vote ont notamment ouvert avec beaucoup de retard dans certains centres de Yopougon et de Cocody, ce n’était pas partout le cas sur toute l’étendue du territoire national. A la Bae, dans le quartier de Yopougon, les électeurs ont failli en découdre avec des responsables locaux de la Cei qui bloquaient le vote parce qu’ils n’avaient pas encore de stickers à mettre sur les bulletins de vote. Des problèmes similaires ont été signalés aux Rosiers à Cocody. A Ouragahio, dans la sous-préfecture d’origine du candidat Laurent Gbagbo et à Abobo, des bulletins de vote, déjà estampillés Alassane Ouattara, ont été découverts. Idem à Tanda et à Bondoukou où des bulletins ont également été découverts estampillés respectivement Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Mais dans tous les cas, les problèmes ont vite été circonscris et réglés. La sécurisation du scrutin présidentiel était surtout de mise. Les Forces de défenses et de sécurité (Fds) patrouillaient tranquillement à travers les artères de la ville d’Abidjan. Plusieurs éléments des forces impartiales de l’Onuci étaient aussi bien visibles dans les grands carrefours. Le général de division Abdul Hafiz, commandant des forces onusiennes en Côte d’Ivoire, pouvait alors se réjouir que l’élection se passe dans un environnement paisible. Les forces onusiennes étaient, en effet, en soutien au Centre de commandement intégré (Cci) et ses unités mixtes. “Ici, nous avons déployé partout des patrouilles intensives. Ce qui est important, c’est de voir s’il y a une situation sécuritaire. Et nous constatons que la situation sécuritaire existe déjà. Je suis satisfait”, a précisé le général Abdul Hafiz. Beaucoup de choses avaient, en effet, été dites sur l’organisation de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens viennent de montrer au monde entier qu’ils peuvent régler, eux-mêmes, les problèmes qui minent leur pays. Ce premier tour de l’élection présidentielle en est une preuve palpable. Mais croisons les doigts pour que ce qui a bien commencé, se termine également bienn Robert Krassault