ABIDJAN - Les autorités électorales de Côte d'Ivoire ont commencé lundi à dépouiller les bulletins de vote déposés la veille dans les urnes, au premier tour d'une élection présidentielle censée tourner la page d'une décennie de crise.
Le scrutin, prévu initialement en 2005 dans le premier pays exportateur de cacao, s'est déroulé sans incident majeur et sur fond de mobilisation importante.
Le chef de la mission de l'Onu, Y. J. Choi, a évoqué un taux de participation supérieur à 80%.
Il a rencontré le président Laurent Gbagbo et ses deux principaux adversaires de ce premier tour, l'ex-chef d'Etat Henri Konan Bédié et l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, pour s'assurer qu'ils respecteraient bien le verdict des urnes.
"Qui aurait pu imaginer que la participation atteindrait de tels sommets? Nous parlons d'une participation supérieure même à 80% et sans incident majeur", a dit Y. J. Choi après avoir rencontré Laurent Gbagbo dans sa résidence de Cocody, un quartier d'Abidjan.
La commission électorale s'est donné trois jours pour annoncer les résultats d'un scrutin.
NUITS ÉLECTORALES
La plupart des observateurs pronostiquent quant à eux un second tour, fixé au 28 novembre.
Le premier tour du scrutin, repoussé à six reprises en cinq ans, s'est résumé à une triangulaire entre le président sortant Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié, chassé du pouvoir par un coup d'Etat fin 1999, et Alassane Ouattara, qui n'avait pu se présenter à la précédente élection pour cause de "nationalité douteuse".
Les trois candidats ont salué le déroulement du scrutin, qui s'est tenu dans le calme alors que 5,7 millions d'Ivoiriens étaient appelés aux urnes.
Chacun des camps a organisé des "nuits électorales" pendant lesquelles ils ont comptabilisé publiquement les résultats envoyés par leurs représentants dans les 20.000 bureaux de vote installés pour l'élection.
Mais les candidats devraient s'abstenir d'annoncer quoi que ce soit avant la commission électorale.
"Je ne vois pas comment un parti politique ou un candidat pourrait défier la volonté que le peuple ivoirien a si clairement exprimée. Dans le cadre très précis de mon mandat de certification (des résultats de la consultation), je ferai en sorte que cette volonté prévale", a dit Y. J. Choi lors d'une conférence de presse.
TRANSFERT DES URNES SOUS LA HOULETTE DE l'ONU
A Paris, le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu lundi par téléphone avec les trois principaux candidats pour les féliciter du bon déroulement du scrutin. "Il les a encouragés à continuer d'agir avec le même sens des responsabilités jusqu'au terme du processus électoral", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
Pour un observateur international, "le défi est aujourd'hui le suivant: le verdict populaire sera-t-il respecté par la classe politique ? Tout dépend maintenant de la façon dont la commission électorale gèrera les choses".
Les urnes en provenance des bureaux de vote devaient être transférées à Abidjan, la capitale économique, par les soins des quelque 9.500 casques bleus de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci). Ces derniers vont en outre procéder à leur propre audit des opérations de dépouillement.
Yakouba Bamba, porte-parole de la commission électorale, a fait état de retards dans le transfert des urnes vers les centres régionaux mais des mesures ont été prises pour pallier ces problèmes.
"Les candidats seront-ils en mesure de faire preuve d'autant de respect que celui dont les électeurs ont jusqu'ici témoigné ?", s'interroge de son côté le quotidien "Fraternité matin", lundi, jour férié en Côte d'Ivoire. "C'est la principale source d'inquiétude qu'ont la population ivoirienne et les observateurs.
"Il appartient désormais à tous les Ivoiriens, et notamment aux candidats de premier plan, de montrer aux organisations régionales et internationales qu'ils peuvent sortir de cette crise avec plus de maturité, de sagesse et de calme pour affronter les véritables problèmes de développement", conclut l'éditorialiste.
Jean-Stéphane Brosse, Jean-Loup Fiévet et Bertrand Boucey pour le service français
par David Lewis et Tim Cocks
Le scrutin, prévu initialement en 2005 dans le premier pays exportateur de cacao, s'est déroulé sans incident majeur et sur fond de mobilisation importante.
Le chef de la mission de l'Onu, Y. J. Choi, a évoqué un taux de participation supérieur à 80%.
Il a rencontré le président Laurent Gbagbo et ses deux principaux adversaires de ce premier tour, l'ex-chef d'Etat Henri Konan Bédié et l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, pour s'assurer qu'ils respecteraient bien le verdict des urnes.
"Qui aurait pu imaginer que la participation atteindrait de tels sommets? Nous parlons d'une participation supérieure même à 80% et sans incident majeur", a dit Y. J. Choi après avoir rencontré Laurent Gbagbo dans sa résidence de Cocody, un quartier d'Abidjan.
La commission électorale s'est donné trois jours pour annoncer les résultats d'un scrutin.
NUITS ÉLECTORALES
La plupart des observateurs pronostiquent quant à eux un second tour, fixé au 28 novembre.
Le premier tour du scrutin, repoussé à six reprises en cinq ans, s'est résumé à une triangulaire entre le président sortant Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié, chassé du pouvoir par un coup d'Etat fin 1999, et Alassane Ouattara, qui n'avait pu se présenter à la précédente élection pour cause de "nationalité douteuse".
Les trois candidats ont salué le déroulement du scrutin, qui s'est tenu dans le calme alors que 5,7 millions d'Ivoiriens étaient appelés aux urnes.
Chacun des camps a organisé des "nuits électorales" pendant lesquelles ils ont comptabilisé publiquement les résultats envoyés par leurs représentants dans les 20.000 bureaux de vote installés pour l'élection.
Mais les candidats devraient s'abstenir d'annoncer quoi que ce soit avant la commission électorale.
"Je ne vois pas comment un parti politique ou un candidat pourrait défier la volonté que le peuple ivoirien a si clairement exprimée. Dans le cadre très précis de mon mandat de certification (des résultats de la consultation), je ferai en sorte que cette volonté prévale", a dit Y. J. Choi lors d'une conférence de presse.
TRANSFERT DES URNES SOUS LA HOULETTE DE l'ONU
A Paris, le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu lundi par téléphone avec les trois principaux candidats pour les féliciter du bon déroulement du scrutin. "Il les a encouragés à continuer d'agir avec le même sens des responsabilités jusqu'au terme du processus électoral", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
Pour un observateur international, "le défi est aujourd'hui le suivant: le verdict populaire sera-t-il respecté par la classe politique ? Tout dépend maintenant de la façon dont la commission électorale gèrera les choses".
Les urnes en provenance des bureaux de vote devaient être transférées à Abidjan, la capitale économique, par les soins des quelque 9.500 casques bleus de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci). Ces derniers vont en outre procéder à leur propre audit des opérations de dépouillement.
Yakouba Bamba, porte-parole de la commission électorale, a fait état de retards dans le transfert des urnes vers les centres régionaux mais des mesures ont été prises pour pallier ces problèmes.
"Les candidats seront-ils en mesure de faire preuve d'autant de respect que celui dont les électeurs ont jusqu'ici témoigné ?", s'interroge de son côté le quotidien "Fraternité matin", lundi, jour férié en Côte d'Ivoire. "C'est la principale source d'inquiétude qu'ont la population ivoirienne et les observateurs.
"Il appartient désormais à tous les Ivoiriens, et notamment aux candidats de premier plan, de montrer aux organisations régionales et internationales qu'ils peuvent sortir de cette crise avec plus de maturité, de sagesse et de calme pour affronter les véritables problèmes de développement", conclut l'éditorialiste.
Jean-Stéphane Brosse, Jean-Loup Fiévet et Bertrand Boucey pour le service français
par David Lewis et Tim Cocks