x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 2 novembre 2010 | Nord-Sud

Election du dimanche : Victoire

© Nord-Sud Par Emma
Présidentielle 2010 : Le taux de participation est très élevé
Dimanche 31 octobre 2010. Abidjan. Photo: des électeurs dans un bureau de vote à Koumassi
Les résultats provisoires de la présidentielle du dimanche dernier sont attendus aujourd’hui. Quel que soit le vainqueur, il dirigera une nouvelle Côte d’Ivoire.

5,7 millions d’Ivoiriens étaient appelés aux urnes le dimanche dernier. Après 15 ans d’attente pour certains et 10 pour d’autres, ils n’ont pas boudé leur plaisir. Massivement, ils sont allés dans les bureaux de vote pour choisir celui des 14 candidats qui les dirigera jusqu’en 2015.

Une présidentielle historique ! Pas seulement à cause du taux de participation qui pourrait dépasser les 70%. Non plus parce que, pour la première fois, tous les dinosaures de l’après Houphouët ont pu s’affronter à la loyale. Sans incident majeur.

La présidentielle du dimanche marque, sans conteste, un tournant pour le pays. 50 ans après l’indépendance, c’est une nouvelle Côte d’Ivoire qui sortira des urnes. Quel que soit le vainqueur.
Le pays de l’hospitalité a affronté, et su surmonter ses démons, notamment la question identitaire. La distribution de la nouvelle carte nationale d’identité, à 5,9 millions de personnes, témoigne de ce saut qualitatif. Et, l’on peut en déduire qu’une nouvelle flambée identitaire paraît hypothétique. Le pays vient donc de poser un jalon capital vers la construction d’une nation.

Une nouvelle Côte d’Ivoire, une nouvelle mentalité. Le nouvel esprit qui sortira des urnes est empreint de confiance en soit. Très symboliques de ce point de vue, les traditionnelles relations chaleureuses avec Paris céderont, sans doute, la place à des relations moins complexées. Les péripéties de la crise ont remodelé les rapports entre les deux pays. D’une certaine manière, le principe d’un partenariat moins condescendant, défendu par Laurent Gbagbo face à la France de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy, aura été une graine fertile dans la conscience de la nouvelle génération.

C’est par ailleurs, en toute logique, que les Ivoiriens sortent de cette crise plus confiants en eux-mêmes et en leur pays. Car, ils ont prouvé qu’ils pouvaient se parler et surmonter leurs divergences. Certes, il peut être prématuré de voir sortir des urnes un ‘’éléphant démocratique’’, qui rivaliserait avec les pays de la sous région, régulièrement cités en exemple.

Mais, il reste acquis que la première économie de l’Uemoa revendique, désormais, la place qui devait être la sienne depuis 1990. Une nouvelle ère démocratique, plus libérée des pesanteurs ethniques pourrait en découler.

Par leur bulletin glissé dans l’urne dimanche, les Ivoiriens ont, d’une certaine manière, tourné définitivement la page de la succession chaotique du père de l’indépendance, Félix Houphouët-Boigny. Les héritiers d’hier, coalisés au sein du Rhdp, ont croisé le fer avec l’opposant historique. Les compteurs ont été remis à zéro. Tout laisse croire que l’un des deux prétendants au fauteuil, en 1993, sera face à Gbagbo, pour un deuxième tour, tout aussi historique que le premier.
Guillaume Soro symbolise, à l’évidence, ce passage de témoin, entre la Côte d’Ivoire de papa et celle qui aspire à la modernité. De mars 2007 à octobre 2010, le secrétaire général des Forces nouvelles a fait montre d’une ténacité et d’un esprit de dialogue sur lesquels peu de personnes auraient parié. Le rôle d’arbitre qu’il a choisi de jouer jusqu’au bout, malgré les calomnies, a fini par rassembler la Côte d’Ivoire autour de l’urne. Comme pour dire que le pays peut rebondir. Il suffit d’y croire, et d’oser briser les tabous.

Kesy B. Jacob
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ