La Commission électorale indépendante (Cei), seule structure habilitée à proclamer officiellement les résultats provisoires de l’élection présidentielle de dimanche, traîne encore les pas, loin derrière la rumeur. En effet, pendant que les résultats les plus invraisemblables inondent le pays, les responsables de la Cei prennent leur temps. « C’est pour venir encore parler des résultats de l’étranger », s’est plaint un confrère, après deux heures d’attente entre les second et troisième résultats de la diaspora donnés dans la matinée. Ce qui accentue son courroux, c’est que ces chiffres ne représentent que 0,05 % de l’électorat. Bien avant 18h, seuls les résultats de 15 pays étrangers étaient connus (Etats-Unis, Tunisie, Canada, Sénégal, Maroc, Italie, Suisse, Espagne, Gabon, Ghana, Mali, Afrique du Sud, Danemark, Allemagne, Belgique). Selon Auguste Miremont, secrétaire permanent de la structure dirigée par Youssouf Bakayoko, les résultats du pays tardent, car il faut vérifier les chiffres reçus. Faire les totaux, calculer à nouveau les pourcentages afin d’examiner leur conformité. Ensuite, il faut appeler les collaborateurs sur place pour confirmer ces chiffres. Aussi, pense-t-il, que l’application du double comptage des voix (manuel et électronique), retarde l’échéance de proclamation des résultats. Juste après leur passage sur le plateau de proclamation, les responsables de la Cei sont retournés dans leurs bureaux. Les observateurs nationaux et internationaux, les journalistes, les cameramen et les représentants des partis politiques occupent les longues heures d’attente à discuter, à calculer les premières tendances et à spéculer. De nombreuses personnes présentes depuis la veille, se laissent emporter dans les bras de Morphée. Conscients que les résultats en leur possession ne sont rien devant ceux des différentes régions du pays. Dont beaucoup étaient attendus au cours de la deuxième nuit électorale.
Sanou A.
Sanou A.
