Le scrutin présidentiel ne s’est pas déroulé sans heurt dans l’Hexagone. Au point où des électeurs en colère ont fait voler en éclats des matériels de vote.
Urnes brisées, bureaux de vote fermés, électeurs désorientés et en colère, cafouillages indescriptibles. Le scrutin qui s’est déroulé, à Paris dimanche, a connu de sérieuses perturbations au point que quatre bureaux de vote ont dû fermer dans la journée. Il s’agit de ceux de Saint-Denis, d’Aubervilliers, de Nanterre et de Sevran-Beaudottes. Selon les informations recueillies dans la plupart des bureaux de vote sillonnés, la perturbation était essentiellement due à la perte (?) par la Cei-France des cartes de nombreux militants de l’opposition et à des changements inopinés dans la répartition des électeurs dans Paris et sa banlieue. Au boulevard Suchet (XVIe arrondissement de Paris) où nous nous sommes rendus aux alentours de 10heures, le vote n’avait pas encore démarré. La tension était à son comble. Un important dispositif policier était déployé sur place pour éviter des troubles. Les représentants des partis politiques d’opposition protestaient vivement contre le désordre orchestré par la Commission électorale locale. Selon Michel Attoumgbré du Pdci, le président de la Cei-France, Mamadou Sylla aurait décidé unilatéralement de chambouler la répartition des bureaux de vote. A Nanterre, au groupe scolaire Joliot Curie, les bureaux de vote étaient déjà fermés lorsque nous arrivions sur les lieux, peu avant midi. Nous avions le temps de constater des restes d’urnes brisées sur le sol que deux agents de nettoyage s’attelaient à mettre à la poubelle. Une poignée d’électeurs attendait encore sur place, sans trop espérer. A Bagneux, où nous nous sommes rendus aux alentours de 13h, une foule importante s’était massée devant les bureaux de vote. Dans les locaux de l’ancienne mairie, le scrutin se déroulait sans anicroche dans les bureaux de vote 16,17 et 18. La représentante du Rdr, Maguy Kouko, nous accoste pour nous exposer ses préoccupations. D’après ses explications, il y aurait une politique de deux poids-deux mesures envers les électeurs. Ceux du Rdr qui n’avaient pas reçu leurs cartes mais qui avaient une attestation d’inscription sur le listing de la Cei ont été refoulés. C’est le cas de Koné Nagounon qui nous signifiait quelques minutes après son mécontentement. A Aubervilliers où nous nous sommes également rendus, le scrutin a été interrompu à la mi-journée. Un groupe de militants du Rhdp (Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix) qui n’avaient pas reçu leurs cartes ont brisé les urnes pour protester contre l’empêchement à eux fait de prendre part au scrutin. En face du bureau de vote, une trentaine de policiers français assuraient la sécurité des lieux. Dans l’ensemble, les témoignages concordent sur un point fondamental : la mauvaise organisation de l’élection par la Cei-France dont les membres étaient constamment à couteaux tirés entre eux. Jusqu’au jour-J, deux listes différentes de bureaux de vote circulaient au point de dérouter les uns et les autres. Conséquence : de nombreux électeurs ont préféré regagner leurs domiciles que de parcourir de longues distances, un dimanche hivernal où la fréquence des transports en commun est irrégulière.
Quant à la question des cartes d’électeurs perdues ou volées, le mystère demeure. On attend des précisions de la Cei. Toutes nos tentatives pour joindre hier le premier responsable de la Cei-France se sont avérées infructueuses.
Karim Wally à Paris
Urnes brisées, bureaux de vote fermés, électeurs désorientés et en colère, cafouillages indescriptibles. Le scrutin qui s’est déroulé, à Paris dimanche, a connu de sérieuses perturbations au point que quatre bureaux de vote ont dû fermer dans la journée. Il s’agit de ceux de Saint-Denis, d’Aubervilliers, de Nanterre et de Sevran-Beaudottes. Selon les informations recueillies dans la plupart des bureaux de vote sillonnés, la perturbation était essentiellement due à la perte (?) par la Cei-France des cartes de nombreux militants de l’opposition et à des changements inopinés dans la répartition des électeurs dans Paris et sa banlieue. Au boulevard Suchet (XVIe arrondissement de Paris) où nous nous sommes rendus aux alentours de 10heures, le vote n’avait pas encore démarré. La tension était à son comble. Un important dispositif policier était déployé sur place pour éviter des troubles. Les représentants des partis politiques d’opposition protestaient vivement contre le désordre orchestré par la Commission électorale locale. Selon Michel Attoumgbré du Pdci, le président de la Cei-France, Mamadou Sylla aurait décidé unilatéralement de chambouler la répartition des bureaux de vote. A Nanterre, au groupe scolaire Joliot Curie, les bureaux de vote étaient déjà fermés lorsque nous arrivions sur les lieux, peu avant midi. Nous avions le temps de constater des restes d’urnes brisées sur le sol que deux agents de nettoyage s’attelaient à mettre à la poubelle. Une poignée d’électeurs attendait encore sur place, sans trop espérer. A Bagneux, où nous nous sommes rendus aux alentours de 13h, une foule importante s’était massée devant les bureaux de vote. Dans les locaux de l’ancienne mairie, le scrutin se déroulait sans anicroche dans les bureaux de vote 16,17 et 18. La représentante du Rdr, Maguy Kouko, nous accoste pour nous exposer ses préoccupations. D’après ses explications, il y aurait une politique de deux poids-deux mesures envers les électeurs. Ceux du Rdr qui n’avaient pas reçu leurs cartes mais qui avaient une attestation d’inscription sur le listing de la Cei ont été refoulés. C’est le cas de Koné Nagounon qui nous signifiait quelques minutes après son mécontentement. A Aubervilliers où nous nous sommes également rendus, le scrutin a été interrompu à la mi-journée. Un groupe de militants du Rhdp (Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix) qui n’avaient pas reçu leurs cartes ont brisé les urnes pour protester contre l’empêchement à eux fait de prendre part au scrutin. En face du bureau de vote, une trentaine de policiers français assuraient la sécurité des lieux. Dans l’ensemble, les témoignages concordent sur un point fondamental : la mauvaise organisation de l’élection par la Cei-France dont les membres étaient constamment à couteaux tirés entre eux. Jusqu’au jour-J, deux listes différentes de bureaux de vote circulaient au point de dérouter les uns et les autres. Conséquence : de nombreux électeurs ont préféré regagner leurs domiciles que de parcourir de longues distances, un dimanche hivernal où la fréquence des transports en commun est irrégulière.
Quant à la question des cartes d’électeurs perdues ou volées, le mystère demeure. On attend des précisions de la Cei. Toutes nos tentatives pour joindre hier le premier responsable de la Cei-France se sont avérées infructueuses.
Karim Wally à Paris