L'attente des résultats de l'élection présidentielle 2010 est une épreuve dont beaucoup se souviendront longtemps à Abengourou. Sur le visage des populations, l'inquiétude, l'anxiété et la fatigue sont visibles. Si les commerces ont ouvert, il n'en demeure pas moins vrai que chacun reste sur ses gardes. Ici, chaque camp prétend détenir la victoire. Les uns faisant des annonces plus que surréalistes quand d'autres plus modestes disent s'en tenir à la CEI. Justement, le retard dans l'annonce des résultats de l'élection par cette structure redouble le stress des électeurs qui, fatigués par deux semaines de campagnes et deux nuits blanches veulent connaître leur Président le plus tôt. L'absence d'informations fiables et officielles laisse le champ libre à toutes les folles rumeurs. Au QG de campagne du RDR, l'impatience et la nervosité sont palpables. Le DDC, Cissé Daouda Salif, s'est remis à la cigarette. Il grille cigarettes sur cigarettes pour tenter sans succès de noyer son stress. Le premier responsable de la campagne d'ADO à Abengourou a élu domicile en ce lieu. Il ne mange ni dort pratiquement plus, même s'il ne doute pas du succès de son candidat. "Je ne me fie pas aux rumeurs. Je m'en tiens aux résultats de la CEI. Je suis sûr et certain que mon candidat fera un très bon score. Je reste confiant même s'il faut admette que l'anxiété et le stress sont là. La fête est pour tout à l'heure"avoue-t-il. Les jeunes toujours présents ne sont pas moins fatigués mais pour rien au monde, ils ne veulent manquer l'annonce des résultats au siège du RDR où une télévision est constamment allumée. A la CEI, le Président régional, Daouda Touré, peut maintenant s'accorder une heure de sommeil lui qui a vécu dans une angoisse particulière, ces deux derniers jours. Les derniers résultas d'Agnibilékrou ont été proclamés et sont acheminés depuis 11 h à Abidjan par l'ONUCI et le superviseur Damana Pickas. En attendant, les populations de la cité de la Paix s'apprêtent à vivre une autre nuit blanche pour fêter leur Président. La dernière? On verra bien.
Armand Déa, Correspondant
Armand Déa, Correspondant