Avant la proclamation des résultats de la présidentielle, les Forces Nouvelles s’illustrent de la mauvaise manière qu’il soit en cette période cruciale de l’histoire de la C’ôte d’Ivoire. Hier, les éléments de Vavoua, armes aux poings, paradaient dans tout le département et avaient bouclé tous les grands axes d’accès et de sortie de la ville. De sorte que les populations ne pouvaient ni entrer ni sortir de Vavoua et étaient contraintes de rester terrées chez elles. “Ici l’atmosphère qui avait prévalu pendant le scrutin n’est plus la même et actuellement personne ne peut sortir du périmètre”, révèle un habitant de Pélezi joint hier par téléphone aux alentours de 11 h. Selon des sources très sûres, certaines personnes, qui tentaient de se rendre à Daloa pour y effectuer des courses, ont été contraintes sous la menace des armes des éléments des FN de rebrousser chemin. Ce mouvement d’humeur des ex-rebelles, qui a débuté lundi, n’est pas un fait du hasard. Dans toute la sous-préfecture de Vavoua, le patron du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Dramane Ouattara, a été battu à plate couture par le candidat Laurent Gbagbo. Mieux, le candidat de LMP a globalement remporté le scrutin présidentiel dans le département. Une défaite de Dramane Ouattara dans la zone de l’ex-chef de guerre Koné Zakaria paraît donc inacceptable et invraisemblable aux yeux de ces éléments. Etant donné que l’ex-chef de guerre clamait haut et fort que les Forces Nouvelles ont pris les armes achetées par le patron du Rdr afin de l’installer au pouvoir. Ce cinglant désaveu des populations de Vavoua à l’endroit de Dramane Ouattara qui occupe la 3ème place après Laurent Gbagbo et Henri Kona Bédié dans la sous-préfecture n’est donc pas du tout du goût des éléments des Forces Nouvelles. Après le scrutin de dimanche, les populations ont essuyé le courroux des éléments des Fn de Vavoua. Les ex-combattants, prétextant avoir été envoyés par la Commission électorale indépendante (CEI), ont tenté, selon nos sources, de s’emparer des urnes pour les convoyer jusqu’à Vavoua. Mais les populations qui savaient que ceux-ci n’étaient pas habilités à le faire se sont farouchement opposées à cette démarche. Il n’en fallait pas plus pour les ex-rebelles de se ruer sur les populations pour les battre proprement. Lundi, au moment où les uns et les autres s’employaient à centraliser les résultats à la CEI, les FN en armes ne faisaient qu’exhiber leurs armes, créant ainsi la psychose et la panique au sein de la population qui pourtant a voté tranquillement dimanche dernier à l’occasion de la présidentielle.
Vincent Deh
Vincent Deh