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Politique Publié le mercredi 3 novembre 2010 | L’expression

La chute de Bédié dans le Moyen Comoé (5.358) - Les militants de base indexent les coupables

Des observateurs de la scène politique locale disent ne pas être surpris par la débâcle du Pdci Rda, parti doyen à Abengourou. Selon eux, la défaite était prévisible. Les langues se délient…
Laurent Gbagbo : 22. 474 voix obtenues, soit 46,84%. Henri Konan Bédié: 16.366 voix obtenues, soit 34,11%... Le scrutin présidentiel du 31 octobre hantera pendant longtemps encore les militants du Pdci Rda d’Abengourou. Et pour cause. Considéré depuis un demi-siècle comme un des bastions imprenables du parti doyen, Abengourou vient de basculer à gauche, dans le camp de La majorité présidentielle. Les militants de base perdent leur latin face à ce qu’ils considèrent comme une déculottée. Et depuis les langues se délient pour indexer les hommes par qui « le scandale » est arrivé. La défaite du Pdci dans le Moyen Comoé est dans toutes les conversations, dans les ménages et dans les différents QG des partis politiques. « Comment cela a-t-il pu arriver ? », s’interroge-t-on dans les rangs des partisans de Bédié encore groggy. En face, le ministre Assoa Adou, directeur de campagne de Laurent Gbagbo et Ettien Amoikon, fédéral Fpi savourent leur victoire.
Des observateurs de la scène politique locale disent ne pas être surpris par cette débâcle du parti doyen. « Elle était prévisible », confie une source. Déjà en 2009, lors de la visite de Bédié à Abengourou, des secrétaires de section se sont sentis frustrés par les organisateurs qui leur auraient refusé une audience avec leur parti lors de sa tournée dans la délégation Pdci Rda d’Abengourou. Ces secrétaires voulaient saisir l’occasion pour exprimer au président Bédié le projet du découpage de la délégation départementale : la délégation 1 avec les sous- préfectures d’Anuassué, Amélékia et Yakassé Feyassé ; la délégation 2 avec Niablé, Zaranou et Ebillasokro et la troisième délégation qui comprend Abengourou commune et les villages environnants. L’objectif recherché par ce découpage, estiment-ils, était le souci de gagner en efficacité en menant une action de proximité afin de faire ombrage au principal adversaire, le Fpi qui ne cessait de répéter que « le serpent n’est pas mort ». Pour relever ce défi, les cadres locaux avaient reçu des consignes très strictes de la part du troisième vice président du Fpi, Simone Ehivet Gbagbo, en tournée dans la région en 2008 : faire la promotion des militants, notamment les plus jeunes. Le délégué départemental du Pdci, Boa Thiémélé Edjampan, était parvenu à calmer l’ardeur des secrétaires de section et colmater les brèches. Mais un autre mal rongeait le parti plus que cinquantenaire : le manque de financement des activités qui entraîne la mauvaise occupation du terrain. Assoa Adou ne pouvait rêver meilleur occasion. Lui qui avait annoncé en 2007 à Ebillasokro sa volonté de « célébrer les funérailles du Pdci Rda aux élections présidentielles ». C’est, on peut le dire, mission accomplie après la chute de N’Zuéba dans le Moyen Comoé. La base ne décolère pas contre la direction de campagne locale de son parti. Pour Amani Kouadio Joseph, secrétaire de section Agnikro extension, « Ce vote est un vote sanction contre nos responsables locaux qui ont négligé la jeunesse. Beaucoup de nos militants ont voté pour le candidat de La majorité présidentielle ou pour le Rdr pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis de leur direction. Le Pdci n’a pas su retenir les jeunes cadres qui ont été débauchés soit par Lmp soit par le Rdr. C’est le cas de Boa Bonzou aujourd’hui au Rdr, Anoh N’Guessan Gilbert qui est parti au Fpi. Il est inconcevable que les sous-préfectures de Zaranou et d’Ebillasokro tombent dans le camp de Lmp ! » « Ils sont assis sur l’argent, ils ne veulent pas décaisser les fonds pour qu’on travaille sur le terrain », a déploré un autre militant sous le couvert de l’anonymat. Un avis que partage K. Achille, jeune fonctionnaire. « Quand on leur demande de donner l’argent, ils jouent les avares. Comme toujours, nous, les jeunes, n’avons pas été suffisamment associés à la campagne. Nous avons tourné tout juste un peu et cela s’est arrêté là. Les temps ont changé mais nos dirigeants sont restés nostalgiques du passé », accuse-t-il. Pour de nombreux militants, le Pdci n’a pas entrepris une véritable campagne de proximité. Pire, les cadres, chargent-ils, ont mis sur la touche les jeunes. « Notre directeur de campagne a eu l’attitude de quelqu’un qui se retrouve en terrain conquis. Fort malheureusement, l’adversaire, grâce à une bonne lecture, a redoublé d’effort en allant à la rencontre de toutes les cibles. Les jeunes ont été mis en contribution avec pour chef de file, Mian Augustin. Le secrétaire général de la Fesci appelé en renfort par Assoa Adou a joué à fond la carte de la mobilisation en constituant une équipe de jeunes pour aller à la conquête de leurs camarades à traves tout le département. Pendant ce temps, la jeunesse du Pdci, faute de moyen, était réduite en spectatrice », révèle-t-il. Les leaders locaux avec à leur tête Boa Thiémélé Edjampan, encore sous le choc de la défaite du dimanche 31 octobre de leur parti dans le Moyen Comoé, sont injoignables.

Bomo Ange
Correspondant régional
Lég : La défaite infligée par le Fpi au Pdci à Abengourou continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive.
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