Le premier tour du scrutin présidentiel a donné depuis hier son verdict. Il y aura, contrairement au souhait des états-majors des partis politiques significatifs de l’échiquier ivoirien, un second tour. Ce deuxième round opposera le candidat du Rassemblement des Républicains, le docteur Alassane Dramane Ouattara au président sortant, Laurent Gbagbo. Au-delà du duel épique qui va se jouer entre ces deux hommes, il importe de souligner que c’est l’avenir de la Côte d’Ivoire qui est en jeu. Les Ivoiriens auront à choisir entre le changement et la continuité. Choisir entre le docteur Alassane Dramane Ouattara qui a déjà montré sa capacité de diriger la Côte d’Ivoire et un Laurent Gbagbo qui a démontré en l’espace d’une décennie qu’il ne peut rien apporter à la Côte d’Ivoire. En d’autres termes, il s’agit de sauver le pays de Félix Houphouët-Boigny du naufrage collectif. Pour ce faire, il faut faire preuve de dépassement. Il faut oublier les récriminations et autres états d’âme d’après élection. Les choses n’ont pas certes marché comme on le souhaitait pour le RHDP au cours de ce premier tour. Mais il ne faut pas perdre de vue l’objectif et le destin. Il est question de gérer ensemble la Côte d’Ivoire afin de la sortir de l’ornière. Il importe donc dès maintenant de resserrer les rangs et d’attaquer le terrain. Tout le monde y gagne. Car dans cette affaire, que recherche Laurent Gbagbo ? La légitimation de son pouvoir. Pour cela, il est prêt à tout. Il ne manquera pas comme il l’a fait au premier tour de débaucher et d’acheter les consciences à coup de millions. Mais une fois son objectif sera atteint, il est sûr qu’il reprendra, là où il l’avait laissé, sa politique de « refondation » qui a déjà causé assez de tort aux Ivoiriens. Laurent Gbagbo légitimé, c’est la Côte d’Ivoire des valeurs, du mérite et de la concorde telle que l’a rêvé Félix Houphouët-Boigny qui en pâtira. L’heure n’est plus aux débats stériles et à la dissertation sur le sexe des anges. L’heure est au pragmatisme et au réalisme. Il faut aller à l’essentiel. Et l’essentiel aujourd’hui, c’est barrer la route qui mène vers le pouvoir à Laurent Gbagbo. Il faut donc penser aux souffrances des Ivoiriens et sceller l’union sacrée autour du candidat du RHDP le mieux placé pour gouverner ensemble. Comme le prévoit la plate-forme des Houphouétistes et le programme commun de gouvernement signé le mois dernier. Cinq ans encore pour Laurent Gbagbo, c’est cinq de souffrances, de pauvreté, de gestion chaotique et de dictature. La Côte d’Ivoire ne mérite pas cela. Il faut donc s’unir pour la sauver.
JCC
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