x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 4 novembre 2010 | Soir Info

Présidentielle 2010 : Gbagbo – Ado : Le duel à mort - Bédié, les raisons d’une débâcle

© Soir Info
Laurent GBAGBO et Alassane OUATTARA au 2eme tour de l`election présidentielle 2010 en Cote d`Ivoire
Laurent Gbagbo, le président sortant est arrivé sans surprise en tête de l’élection présidentielle du 31 octobre 2010 comme le prévoyait une série de sondages réalisés par l’institut français Tns-Sofres. Mais la grande surprise est venue de la déroute électorale du président du parti cinquantenaire Henri Konan Bédié et de la montée en flèche du patron du Rassemblement des républicains (Rdr) Alassane Dramane Ouattara (Ado). Après la publication officielle des résultats de l’élection présidentielle du dimanche 31 octobre 2010, Gbagbo est en tête avec 38,30 % suivi de Ado 32,08 % et Bédié ferme la marche des trois ténors de la politique ivoirienne avec seulement 25,24%. Si Ado et Bédié sont restés vainqueur surtout dans leurs bastions traditionnels, il n’en est pas de même pour le champion de la Lmp qui a glané de précieuses victoires en dehors de ses zones de prédilection. Le président-candidat a gagné dans
plusieurs départements antérieurement acquis au Pdci de Bédié, comme le N’Zi Comoé (Arrah, Bongouanou, M’Batto) de la région du Sud-comoé (Grand Bassam, Aboisso, Tiapoum), du Moyen-Comoé (Béttié, Abengourou) et dans le Zanzan (Koun-Fao, Tanda). Mieux, Gbagbo Laurent a une popularité et une notoriété nationale plus élevée en particulier dans la région des Lagunes et dans le district d’Abidjan qui détient à elles seules le tiers de l’électorat total. Ainsi le candidat de La majorité présidentielle gagne largement à Grand Lahou, Bingerville, Marcory, Attécoubé, Plateau, Songon, Yopougon, Dabou, Jacqueville, Sikensi, Cocody, Koumassi, Port-bouët. En définitive, Gbagbo est le grand vainqueur du district d’Abidjan. Sa force, c’est qu’il a su contenir la montée du Rdr dans les principales villes du pays. Dans les grandes communes du pays, Alassane Dramane Ouattara a en effet, empoché de précieux points tout en
gardant inviolables ses bastions du nord. Ainsi Ado confirme la réputation de « phénomène de ville et du nord » du Rdr. Avouons que le mentor des républicains doit son score à une formidable campagne de séduction et de communication. Il a été le plus offensif sur le terrain des médias et de la communication avec pour objectif d’effacer l’image de « parrain des putschs et de la rébellion » qu’on lui colle à tort ou à raison. En plus, l’alliance entre des houphouétistes (Pdci, Rdr, Udpci et Mfa) a été exploitée à fonds par Ouattara pour se réhabiliter auprès des Ivoiriens. Quant à Bédié Konan Aimé Henri, il a été la grande déception de ce scrutin présidentiel. On lui reproche sa trop grande suffisance et son âge avancé. Tout cela lui a joué de sales tours. En fait, Bédié n’a pas su profiter de la majorité sociologique théorique du vieux parti. Pendant la campagne, il s’est montré indolent, parfois
agressif. Moins proactifs que les deux autres grands de la politique ivoirienne, il n’a pas su anticiper sur les événements pour redresser la barre. Bédié, trop sûr de lui, a sous estimé ses adversaires. Erreur politique grave ! Au fond, la base du Pdci-Rda n’a jamais véritablement compris et accepté l’alliance avec le Rdr que certains pontes de ce parti cinquantenaire ont qualifié de contre-nature. En plus, Bédié s’est toujours adossé sans effort sur ses bastions où point où dans ces zones il n’a cherché à battre véritablement campagne. Pas plus qu’il n’a cherché à gagner d’autres zones en dehors de ses bastions traditionnels. En outre, le refus de l’ex-chef de l’Etat de débattre en direct à la télévision pendant 90 mn en dehors de son cadre habituel a été une grosse méprise de sa part. A 76 ans, Bédié a ainsi donné raison à ses détracteurs qui affirmaient qu’il était « vieux et
dépassé ». Ainsi, Bédié tout comme Francis Vangah Wodié du PIT, tous deux atteints par la limité d’âge, sont hors course pour la suite. On doit même affirmer sans risque de se tromper que les Ivoiriens ont décidé de les mettre ainsi à la retraite politique. Le duel continue par contre pour Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara qualifiés pour le deuxième tour.

Les chances des deux candidats

Premier au premier tour, Gbagbo part favori avec moins de retard à combler sur son rival. Toutefois les calculs arithmétiques d’Alassane Ouattara et ses alliées du Rhdp lui sont théoriquement favorables. Mais en Afrique, la politique est faite de surprise et de revers de toutes sortes. Une alliance politique n’est valable que pour un temps et des circonstances donnés. La réalité c’est qu’il s’établit parfois un hiatus entre la base et le sommet. En clair les jeux sont ouverts. Le candidat de Lmp peut se réjouir de l’existence d’un vivier électoral urbain, jeune et surtout plurisectoriel qui lui est apparemment favorable. On peut aussi noter avec sérieux le fait qu’au premier tour, l’électorat traditionnel du Pdci a voté pour Gbagbo Laurent. Mais tout dépendra de la capacité des candidats à nouer et à dénouer les alliances et à séduire l’électorat indécis. Un duel à mort en perspective. En tout cas, un
dernier face à face avant la retraite politique.

Amos Béonaho
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ