Blanfla, village situé à 12 kilomètres de Bouaflé (axe Bouaflé-Sinfra), connaît depuis le lundi 1er novembre 2010 quelques moments de troubles. Et pour cause, les populations autochtones, gouro accusent les allogènes baoulé dont la plupart vient de Béoumi, Bocanda et de Didiévi, d'avoir fait baisser le pourcentage de leur mentor Koudou Laurent Gbagbo en votant le candidat du parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié. Ainsi le jour de la Toussaint et celui de la commémoration des morts ont failli tourner au vinaigre pour ce peuple venu à la recherche de terres fertiles. Car n'eût été l'interposition des forces de défense et de sécurité commises par le préfet de région, préfet du département de Bouaflé, M. Alliali Kouadio, afin de dissuader les fauteurs de troubles, le pire serait arrivé. Face donc aux assauts répétés des autochtones qui veulent coûte que coûte en découdre avec les populations allogènes, ceux-ci ont pris la sage décision de mettre à l'abri leurs progénitures et leurs épouses. C'est ainsi que dans la soirée de mardi 02 novembre, femmes, enfants et quelques jeunes ont quitté le village pour la ville à pied pour bon nombre et à vélos pour certains. C'est donc près d'une centaine de personnes que la délégation Pdci de Bouaflé, à travers son chargé des élections, Victor Taucla Kouassi, assisté de M. Gbosso Vincent et bien d'autres, ont nourri et hébergé à la direction centrale de l'Association des écoles évangéliques de Côte d'Ivoire (AEECI). Trouvé sur place hier mercredi, Attioua Yao Jacques, étudiant en criminologie, qui conduit ses parents en ville, relate ici les faits " c'est le lundi 1er novembre dernier que les Gouro sont venus attaquer les Baoulé sous prétexte que c'est à cause d'eux que Gbagbo n'a pas eu beaucoup de voix. Alors ils décident à ce que tous les Baoulé quittent le village de Blanfla qui est à 12 kilomètres de Bouaflé. Ils sont arrivés à 13 heures pendant que les parents étaient aux champs. C'est ainsi qu'ils se sont pris aux femmes qui sont restées au village. Cassant les postes radio et boissons que celles-ci vendaient avant de menacer de revenir dans les jours qui viennent. Les parents alertés ont pris des dispositions afin de parer à toute éventualité. La nuit du lundi à mardi a été relativement calme car une veillée d'armes a été organisée par nos parents. C'est donc hier (Ndlr mardi 2 novembre), au moment où tout le monde pensait que le calme était revenu pour de bon que nos frères gouro sont revenus à la charge. Alerté, le préfet de Bouaflé a fait venir des gendarmes qui ont réussi à les dissuader. Juste après le retour des hommes en armes en ville, ceux-ci ont remis le couvert. Et ont continué de proférer les menaces d'expulsion de nos parents. C'est donc pour sauver la vie de leurs enfants et épouses que les parents nous ont demandé de regagner la ville. Voilà comment nous nous sommes retrouvés dans ce centre… " Face à ces comportements moyenâgeux, qui méritent d'être proscrits des mentalités en ce 21ème siècle, le directeur des Ecoles AEECI, Gbango Kouadio, l'hôte du jour des déplacés, a appelé les uns les autres à s'approprier la recommandation souhaitée par tous à savoir aller à des élections apaisées "C'est aux environs de 20 heures que j'ai été joint par mon directeur des ressources humaines. Et ce, pour me dire que M. Taucla Kouadio Victor avait besoin de nos services. Car suite à la proclamation des résultats, nos frères de Blanfla ont été chassés de leur base. Alors nous les avons accueillis dans notre salle de réunion jusqu'à ce qu'un dénouement heureux soit trouvé. Ce qu'il y a lieu d'indiquer, c'est que nous prônons tous des élections apaisées. C'est donc la même recommandation que nous réitérons après la proclamation des résultats. Nous devons rester sereins car c'est la Côte d'Ivoire qui gagne. Celui qui gagnera ces élections sera le président de toute la Côte d'Ivoire. Donc on n'a pas à chasser qui que ce soit dans une zone" a-t-il signifié. Dans la même veine, des appels au calme et à l'apaisement M. Taucla Kouassi Victor, chargé des élections dans le département de Bouaflé pour le Pdci, a invité les populations de la cité de la Marahoué à préserver la cohésion sociale "Nous avons reçu certains déplacés qui sont venus des campements et qui ont marché près de 15 kilomètres pour arriver à Bouaflé. Nous les avons accueillis, nous les avons hébergés et nous leur avons trouvé de la nourriture. Ce que je voudrais dire à l'ensemble de la population de Bouaflé, c'est de chercher à préserver la cohésion. Elle existe déjà puisque Bouaflé est un grand carrefour, nous cohabitons de façon harmonieuse et il ne faut pas détruire le tissu social qui est très important. Bouaflé ne vaut que par ces populations qui composent ce département. Donc je souhaite que tous les hommes politiques, de tous bords, de tous niveaux, comprennent qu'on ne peut construire Bouaflé qu'ensemble. Il faut éviter de faire une chasse à l'homme qui est tout à fait inutile parce que nous sommes condamnés à vivre ensemble. Car aujourd'hui en 2010, il n'est pas imaginable qu'un peuple qui vit dans cette région soit chassé. Et donc j'appelle tous les hommes politiques à la retenue et surtout à la recherche de la cohésion… " Vivement que les vieux démons de la violence quittent l'esprit des uns et des autres et que la démocratie dont viennent de faire preuve les populations de Soubré, Saïoua, Issia, Gagnoa…par le vote d'Henri Konan Bédié tout comme à l'Est et au Sud où le mentor de la refondation a fait plier ses adversaires fasse tache d'huile. Que cette élection historique, saluée par le monde entier ne soit pas entachée par une violence qui pourrait avoir des conséquences graves.
Le préfet Alliali Kouadio lance un appel au calme
Face à la situation malencontreuse qu'ont vécue les populations allogènes et autochtones de Blanfla, suite à la proclamation des résultats de l'élection présidentielle dans ledit village, le premier responsable administratif de la région de la Marahoué et du département de Bouaflé, Alliali Kouadio, a agi promptement afin d'enrayer tout débordement. Après avoir circonscrit le feu qui, selon ses dires, est éteint définitivement, le garant moral de l'administration dans la région a lancé un appel au calme en ces termes "La panique s'est emparée de tout le monde. Elle s'est généralisée au plan national et nous n'avons pas été épargnés. Les populations ont eu peur et elles se sont déplacées. Mais finalement, on s'est rendu compte qu'il y a eu plus de peur que de mal. Il n'y a pas eu d'agressions physiques. Donc les populations sont prêtes à retourner et elles le feront incessamment. Avec l'aide de l'ancien député Zaha Bi, les choses se sont arrangées. A Bouaflé, je voudrais rassurer les gens, il n'y a pas eu de violence politique sur les allogènes. Donc qu'elles se tranquillisent. Il y a eu une peur qui s'est emparée de la Côte d'Ivoire et c'est cette même peur qu'on a vécue ici. C'est donc par mesure de précaution que certaines populations ont quitté leur campement mais elles n'ont pas subi d'agressions physiques… "
Jean Paul Loukou
depuis Bouaflé
Le préfet Alliali Kouadio lance un appel au calme
Face à la situation malencontreuse qu'ont vécue les populations allogènes et autochtones de Blanfla, suite à la proclamation des résultats de l'élection présidentielle dans ledit village, le premier responsable administratif de la région de la Marahoué et du département de Bouaflé, Alliali Kouadio, a agi promptement afin d'enrayer tout débordement. Après avoir circonscrit le feu qui, selon ses dires, est éteint définitivement, le garant moral de l'administration dans la région a lancé un appel au calme en ces termes "La panique s'est emparée de tout le monde. Elle s'est généralisée au plan national et nous n'avons pas été épargnés. Les populations ont eu peur et elles se sont déplacées. Mais finalement, on s'est rendu compte qu'il y a eu plus de peur que de mal. Il n'y a pas eu d'agressions physiques. Donc les populations sont prêtes à retourner et elles le feront incessamment. Avec l'aide de l'ancien député Zaha Bi, les choses se sont arrangées. A Bouaflé, je voudrais rassurer les gens, il n'y a pas eu de violence politique sur les allogènes. Donc qu'elles se tranquillisent. Il y a eu une peur qui s'est emparée de la Côte d'Ivoire et c'est cette même peur qu'on a vécue ici. C'est donc par mesure de précaution que certaines populations ont quitté leur campement mais elles n'ont pas subi d'agressions physiques… "
Jean Paul Loukou
depuis Bouaflé