Aussitôt, les bureaux de vote fermés et les urnes éventrées, les échauffourées ont commencé dans la région de Bouaflé. Des cadres du parti au pouvoir reprochent aux militants de l’opposition de n’avoir pas voté leur candidat, Laurent Gbagbo.
Alors que l'éventualité d'un second tour entre les candidats Ouattara et Gbagbo se précise, des partisans de Bédié sont violentés à Bouaflé.
Leur crime, avoir voté contre le candidat de La majorité présidentielle au scrutin du dimanche. Pour certains cadres du Fpi à Bouaflé, cela mérite le bannissement. A Blanfla, gros bourg nouvellement érigé en commune, distant d'une vingtaine de kilomètres de Bouaflé en partance pour Sinfra, les populations Baoulés, qui y vivent depuis des lustres, l'ont appris à leurs dépends, mardi. Elles ont été violentées par leurs tuteurs Gouros. "Au début, nous n'avions pas pris les menaces au sérieux. Mais, dès qu'on a eu la certitude que des jeunes surexcités ont le soutien de certains cadres du Fpi, on a dû prendre des dispositions", a confié, hier, à la presse, dame N’Guessan Solange, la quarantaine environ.
Entourée par ses quatre enfants qui portaient encore les stigmates de leur longue marche pour rallier la ville via des sentiers parfois dangereux, explique-t-elle, c'est le hall de la bibliothèque de la direction des écoles évangéliques qui les accueillirent. Au nombre d'une centaine, majoritairement des femmes et des enfants, ces populations baoulés n'en revenaient toujours pas.
Alors que des agents de la Croix-Rouge s'activaient à les recenser, la jeune dame présente les quelques effets qu'ils ont pu emporter dans leur fuite. Quelques ustensiles de cuisine, des effets vestimentaires, tous rangés à la va-vite dans de vieux pagnes.
«Les hommes sont restés là-bas», poursuit Solange. Pour certainement veiller sur le village et surtout le cacao qu'ils ont produit et attendent de vendre. Selon plusieurs témoins, c'est l'ancien député Zaha Bi qui serait l'instigateur de ces troubles. Farouche irréductible du Fpi dans la localité. Plusieurs membres de sa formation politique joints au téléphone ont condamné son acte. Pour nombre d'entre eux, "si Gbagbo lui-même a digéré sa défaite à Gagnoa ce n'est pas Zaha Bi qui fera tourner la terre dans l'autre sens". Réaction identique du côté des responsables locaux du Pdci. "Bouaflé ne vaut que par toutes les populations qui la composent. Nous, responsables politiques, avons intérêt à préserver la cohésion qui existe entre les peuples ici à Bouaflé", a souligné M. Kouassi Victor. Le calme est revenu hier en début de matinée après que le Préfet du département, Aliali Kouadio, a déployé les forces de l'ordre dans ledit village. Lui non plus n’a pas caché son embarras. Il a promis que tout serait "rapidement" mis en œuvre afin que ces populations regagnent leurs plantations. Mais, d'ici là, les chefs traditionnels, eux, craignant d'éventuels crises post-scrutin travaillent à réintégrer ses populations dans des familles d'accueil à Bouaflé.
Inza D.Kader
Correspondant Régional
Alors que l'éventualité d'un second tour entre les candidats Ouattara et Gbagbo se précise, des partisans de Bédié sont violentés à Bouaflé.
Leur crime, avoir voté contre le candidat de La majorité présidentielle au scrutin du dimanche. Pour certains cadres du Fpi à Bouaflé, cela mérite le bannissement. A Blanfla, gros bourg nouvellement érigé en commune, distant d'une vingtaine de kilomètres de Bouaflé en partance pour Sinfra, les populations Baoulés, qui y vivent depuis des lustres, l'ont appris à leurs dépends, mardi. Elles ont été violentées par leurs tuteurs Gouros. "Au début, nous n'avions pas pris les menaces au sérieux. Mais, dès qu'on a eu la certitude que des jeunes surexcités ont le soutien de certains cadres du Fpi, on a dû prendre des dispositions", a confié, hier, à la presse, dame N’Guessan Solange, la quarantaine environ.
Entourée par ses quatre enfants qui portaient encore les stigmates de leur longue marche pour rallier la ville via des sentiers parfois dangereux, explique-t-elle, c'est le hall de la bibliothèque de la direction des écoles évangéliques qui les accueillirent. Au nombre d'une centaine, majoritairement des femmes et des enfants, ces populations baoulés n'en revenaient toujours pas.
Alors que des agents de la Croix-Rouge s'activaient à les recenser, la jeune dame présente les quelques effets qu'ils ont pu emporter dans leur fuite. Quelques ustensiles de cuisine, des effets vestimentaires, tous rangés à la va-vite dans de vieux pagnes.
«Les hommes sont restés là-bas», poursuit Solange. Pour certainement veiller sur le village et surtout le cacao qu'ils ont produit et attendent de vendre. Selon plusieurs témoins, c'est l'ancien député Zaha Bi qui serait l'instigateur de ces troubles. Farouche irréductible du Fpi dans la localité. Plusieurs membres de sa formation politique joints au téléphone ont condamné son acte. Pour nombre d'entre eux, "si Gbagbo lui-même a digéré sa défaite à Gagnoa ce n'est pas Zaha Bi qui fera tourner la terre dans l'autre sens". Réaction identique du côté des responsables locaux du Pdci. "Bouaflé ne vaut que par toutes les populations qui la composent. Nous, responsables politiques, avons intérêt à préserver la cohésion qui existe entre les peuples ici à Bouaflé", a souligné M. Kouassi Victor. Le calme est revenu hier en début de matinée après que le Préfet du département, Aliali Kouadio, a déployé les forces de l'ordre dans ledit village. Lui non plus n’a pas caché son embarras. Il a promis que tout serait "rapidement" mis en œuvre afin que ces populations regagnent leurs plantations. Mais, d'ici là, les chefs traditionnels, eux, craignant d'éventuels crises post-scrutin travaillent à réintégrer ses populations dans des familles d'accueil à Bouaflé.
Inza D.Kader
Correspondant Régional