Le directeur régional-Abobo de la Compagnie ivoirienne d’électricité, Dosso Mamadou, explique les causes des coupures d’électricité qui surviennent les soirs dans des quartiers d’Abobo.
Des quartiers n’ont-ils pas été privés d’électricité pendant le comptage des voix de l’élection présidentielle ?
Hier, (mardi) toutes les commissions électorales locales se sont retrouvées au lycée moderne d’Abobo qui se trouve dans la zone du grand marché. Le lycée moderne est relié au réseau d’Abobo 2. Avant-hier (lundi) nuit, ils étaient en plein travaux de comptage quand il y a eu une coupure d’électricité. Heureusement, nous y avions installé un groupe électrogène. C’est une disposition préventive que nous avions prise. Quand nous avons constaté qu’il y avait des rumeurs qui disaient que nous arrêtions volontairement la fourniture d’électricité, nous avons multiplié les rencontres avec les populations et avec les organisateurs locaux de l’élection. Nous sommes des commerçants quand il y a coupure d’électricité, nous perdons de l’argent. Le 31 octobre, nous étions obligés de demander à un de nos gros clients à savoir la société Filtisac d’arrêter carrément son usine pour permettre à toute la population d’Abobo de pouvoir suivre la télévision sans problème. Nous allons mener des actions d’envergure pour réduire, au maximum, les désagréments au cas où il y a un second tour.
Quelles sont les causes de cette situation ?
Depuis le lancement de la campagne électorale, nous avons constaté sur trois de nos départs (réseau d’alimentation électrique), une montée exponentielle des charges. Un réseau électrique doit être chargé à 100%. Au-delà, il y a problème. Dans notre jargon, on dit que le réseau est en limite de capacité. A Abobo, nous avons 5 départs : PK 18, Abobo 1, Abobo 2, Abobo 3 et Dokui. Globalement, nous avons un problème de charge sur les départs qui alimentent certains quartiers. Le réseau de PK 18 dessert des zones comme Belleville, Biabou et un quartier qu’on appelle ‘’désert’’. Abobo 2 dessert la zone où se trouvent Sagbé et ‘’Derrière rails’’. Abobo 1 va dans les zones de Bokabo, Anokoua, Gouetto. Ce sont des quartiers difficilement accessibles, même pendant la journée. Malheureusement, à partir d’une certaine heure, des personnes s’ adonnent à une fraude massive d’électricité.
C’est-à-dire ?
Ces fraudeurs vont jusqu’à grimper sur nos supports pour faire des alimentations directes. Ils n’alimentent pas qu’une seule personne, mais plusieurs.
Est-ce une nouvelle pratique ?
Elle a toujours existé. Mais ses effets sont beaucoup plus ressentis dans cette période en raison de la campagne électorale où tout le monde suit à la télévision aux mêmes heures. Du coup, la demande normale est devenue forte. Et, lorsque la demande frauduleuse s’y ajoute, les installations du réseau sont débordées. Avant la période sensible, nous essayions de traquer ces fraudeurs en faisant des opérations massives de déconnexion de leurs branchements anarchiques. Ce qui soulageait le réseau. Mais, depuis le début de la campagne, tout est devenu sensible. Pour des raisons de sécurité, nous n’osons pas nous aventurer dans ces zones à certaines heures. Trois de mes collaborateurs ont déjà été bastonnés par les populations là-bas, et nos véhicules y ont été endommagés.
Les vrais abonnés de ces quartiers ont-ils cette information ?
Je peux dire oui. Parce que depuis le début de ces coupures, nous menons une campagne de communication envers ces populations. Nous avons rencontré les habitants des différents quartiers. Nous avons rencontré les différents chefs pour leur expliquer ce qui se passe et leur demander de nous aider à lutter contre la fraude.
Quelle a été leur réaction ?
Elle a été positive. A un moment donné, on sentait que les charges avaient baissé. Ils nous ont permis de réduire les connections frauduleuses. Mais vous savez que des personnes qui ont cette pratique comme activité principale, ne peuvent pas l’arrêter tout de suite.
Qu’attendez-vous concrètement des chefs ?
Dissuader les fraudeurs ou nous alerter chaque fois qu’ils constatent un branchement frauduleux.
Pourquoi ne sollicitez-vous pas les forces de défense et de sécurité ?
Nous les sollicitons très souvent. Quand il y a une coupure à une certaine heure, nous sommes obligés de nous rendre sur place pour déconnecter les branchements frauduleux et rétablir l’alimentation. Pour ces opérations, nous nous faisons accompagner par les agents des forces de l’ordre. Comme je l’ai dit, si on n’arrêtait pas l’alimentation des quartiers où il y a des surcharges, ce serait plus grave.
Pourquoi ?
Ce n’est pas un délestage, mais c’est pour une protection de nos ouvrages que nous le faisons. Si nous ne le faisons pas, c’est tout Abobo qui va être privée d’électricité.
Interview réalisée par Cissé Sindou
Des quartiers n’ont-ils pas été privés d’électricité pendant le comptage des voix de l’élection présidentielle ?
Hier, (mardi) toutes les commissions électorales locales se sont retrouvées au lycée moderne d’Abobo qui se trouve dans la zone du grand marché. Le lycée moderne est relié au réseau d’Abobo 2. Avant-hier (lundi) nuit, ils étaient en plein travaux de comptage quand il y a eu une coupure d’électricité. Heureusement, nous y avions installé un groupe électrogène. C’est une disposition préventive que nous avions prise. Quand nous avons constaté qu’il y avait des rumeurs qui disaient que nous arrêtions volontairement la fourniture d’électricité, nous avons multiplié les rencontres avec les populations et avec les organisateurs locaux de l’élection. Nous sommes des commerçants quand il y a coupure d’électricité, nous perdons de l’argent. Le 31 octobre, nous étions obligés de demander à un de nos gros clients à savoir la société Filtisac d’arrêter carrément son usine pour permettre à toute la population d’Abobo de pouvoir suivre la télévision sans problème. Nous allons mener des actions d’envergure pour réduire, au maximum, les désagréments au cas où il y a un second tour.
Quelles sont les causes de cette situation ?
Depuis le lancement de la campagne électorale, nous avons constaté sur trois de nos départs (réseau d’alimentation électrique), une montée exponentielle des charges. Un réseau électrique doit être chargé à 100%. Au-delà, il y a problème. Dans notre jargon, on dit que le réseau est en limite de capacité. A Abobo, nous avons 5 départs : PK 18, Abobo 1, Abobo 2, Abobo 3 et Dokui. Globalement, nous avons un problème de charge sur les départs qui alimentent certains quartiers. Le réseau de PK 18 dessert des zones comme Belleville, Biabou et un quartier qu’on appelle ‘’désert’’. Abobo 2 dessert la zone où se trouvent Sagbé et ‘’Derrière rails’’. Abobo 1 va dans les zones de Bokabo, Anokoua, Gouetto. Ce sont des quartiers difficilement accessibles, même pendant la journée. Malheureusement, à partir d’une certaine heure, des personnes s’ adonnent à une fraude massive d’électricité.
C’est-à-dire ?
Ces fraudeurs vont jusqu’à grimper sur nos supports pour faire des alimentations directes. Ils n’alimentent pas qu’une seule personne, mais plusieurs.
Est-ce une nouvelle pratique ?
Elle a toujours existé. Mais ses effets sont beaucoup plus ressentis dans cette période en raison de la campagne électorale où tout le monde suit à la télévision aux mêmes heures. Du coup, la demande normale est devenue forte. Et, lorsque la demande frauduleuse s’y ajoute, les installations du réseau sont débordées. Avant la période sensible, nous essayions de traquer ces fraudeurs en faisant des opérations massives de déconnexion de leurs branchements anarchiques. Ce qui soulageait le réseau. Mais, depuis le début de la campagne, tout est devenu sensible. Pour des raisons de sécurité, nous n’osons pas nous aventurer dans ces zones à certaines heures. Trois de mes collaborateurs ont déjà été bastonnés par les populations là-bas, et nos véhicules y ont été endommagés.
Les vrais abonnés de ces quartiers ont-ils cette information ?
Je peux dire oui. Parce que depuis le début de ces coupures, nous menons une campagne de communication envers ces populations. Nous avons rencontré les habitants des différents quartiers. Nous avons rencontré les différents chefs pour leur expliquer ce qui se passe et leur demander de nous aider à lutter contre la fraude.
Quelle a été leur réaction ?
Elle a été positive. A un moment donné, on sentait que les charges avaient baissé. Ils nous ont permis de réduire les connections frauduleuses. Mais vous savez que des personnes qui ont cette pratique comme activité principale, ne peuvent pas l’arrêter tout de suite.
Qu’attendez-vous concrètement des chefs ?
Dissuader les fraudeurs ou nous alerter chaque fois qu’ils constatent un branchement frauduleux.
Pourquoi ne sollicitez-vous pas les forces de défense et de sécurité ?
Nous les sollicitons très souvent. Quand il y a une coupure à une certaine heure, nous sommes obligés de nous rendre sur place pour déconnecter les branchements frauduleux et rétablir l’alimentation. Pour ces opérations, nous nous faisons accompagner par les agents des forces de l’ordre. Comme je l’ai dit, si on n’arrêtait pas l’alimentation des quartiers où il y a des surcharges, ce serait plus grave.
Pourquoi ?
Ce n’est pas un délestage, mais c’est pour une protection de nos ouvrages que nous le faisons. Si nous ne le faisons pas, c’est tout Abobo qui va être privée d’électricité.
Interview réalisée par Cissé Sindou