La présidentielle a eu lieu, depuis dimanche, mais en attendant les résultats, la ville de Gagnoa a du mal à retrouver ses esprits. Dans la mesure où les activités économiques sont encore au ralenti. Le quartier commerce, la rue sénégalaise, habituellement animés, sont restés déserts, hier. Les commerçants, par mesure de prudence, ont libéré leurs magasins du contenu pour l’entreposer en lieu sûr. Les marchandises sont mises dans de gros cartons pour ensuite se retrouver dans des pousse-pousse, puis stockées en des endroits indiqués par son propriétaire. Selon des informations, les commerçants qui n’ont pas la possibilité de déplacer leurs affaires, ont pris attache avec des vigiles pour surveiller les étales. Mais, ce service à un prix : 5.000 Fcfa par vendeur. Certains boutiquiers ont renforcé leur sécurité par des portes métalliques. Du côté des ménagères, les provisions sont faites de sorte qu’en cas de difficultés, la famille ait de quoi manger. Sacs de riz, tubercules d’igname, régime de bananes et biens d’autres denrées alimentaires constituaient le lot du panier des maîtresses de maison. Les principales artères de la cité du Fromager ont perdu leur ambiance ordinaire. Les taxis-villes qui, d’habitude, cassaient le tympan avec leurs klaxons, se faisaient rares. Côté gastronomie, les lieux de restauration étaient tous fermés. Sur la voie principale du quartier Babré, seule une vendeuse de riz et de placaly (manioc bouilli et pilé) offrait ses services aux gourmets. Mais, pas pour longtemps. A 9 heures déjà, le dernier plat était servi. Pourtant d’habitude, il faut attendre jusqu’à 11 heures, voire plus, avant qu’elle ne regagne son domicile. «On ne peut pas rester longtemps en ville parce que la situation du pays est incertaine. Il faut qu’on nous libère avec les résultats et que les perdants acceptent leur défaite», lance la restauratrice, apparemment dépitée par cette longue attente.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa
