Affaire «urnes cachées à la mairie d’Abobo» - La machine à fabriquer des rumeurs du FPI est en branle

Certainement que le FPI n’a pas encore digéré sa défaite cuisante à Abobo, face au candidat Ouattara à l’élection présidentielle du dimanche dernier. Il a depuis hier, en fin de matinée, mis en branle sa machine à fabriquer les rumeurs. « Toungara a caché des urnes à la mairie ». Et la bombe est ainsi partie. En une fraction de minutes, comme une trainée de poudre, la rumeur fait le tour de la capitale économique et même de la Côte d’Ivoire. Près de 2.000 personnes assiègent la mairie pour en savoir plus. Il était 16h30mn. Quand nous arrivons sur les lieux, une foule immense se bouscule au grand portail de la mairie. Chacun y va de ses commentaires. Certains affirment que les urnes retrouvées seraient le fait des dirigeants locaux du FPI à Abobo que le maître des lieux tente de protéger. D’autres plus excessifs, soutiennent que Toungara (maire et DRC d’ADO) a caché les urnes. Ce qui a fait que Ouattara n’a pas réalisé un grand score à Abobo. Pour quelle raison ? On se perd en conjectures. Pendant ce temps, on parle de 30, 15 ou 5 urnes. La confusion est totale. Nous décidons de rencontrer le maire Toungara. A son bureau, nous le trouvons en train d’échanger des collaborateurs. Quelques minutes après, des policiers et gendarmes arrivent pour s’enquérir de ce qui se passe. Le maire marque son étonnement quant à cette rumeur. Ceux-ci font séance tenante le point à leur hiérarchie par téléphone mobile. Pendant que nous échangeons, une radio internationale joint le maire pour vérifier l’information selon laquelle « Simone Gbagbo serait séquestrée à la mairie d’Abobo par les militants du RDR parce qu’elle aurait caché des urnes là-bas ». Le maire Toungara est catégorique : « « Ce sont des rumeurs et de la manipulation ». Selon lui, ce n’est pas la première rumeur depuis que les élections ont commencé. « C’est le temps des rumeurs. Il y a une floraison de rumeurs en cette période post-électorale» a-t-il dit. L’objectif d’une telle entreprise est clair et nette. En essayant de distiller ce genre de rumeurs, le camp présidentiel cherche à nous démobiliser », affirme-t-il. Ibrahima B. Kamagaté