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Politique Publié le vendredi 5 novembre 2010 |

FIDHOP : Bilan du scrutin du 31 octobre 2010 en côte d’ivoire

© Par Nathan Koné
1er anniversaire des Communicateurs bénévoles pour le plébiscite de Laurent Gbagbo: Abidjan abrite une Table ronde stratégique
Jeudi 16 septembre 2010. Abidjan, Hôtel Pullman Plateau. "Evaluation du processus de sortie de crise", tel est le thème de la Table ronde stratégique organisée par les Communicateurs bénévoles. Photo: Dr Boga Sako Gervais, Président-Fondateur du FIDHOP
Introduction :

La Fondation ivoirienne pour l`observation et la surveillance des droits de l`homme et de la vie politique, en abrégé : FIDHOP, témoigne son infinie reconnaissance au Tout-puissant, pour avoir manifesté de la Miséricorde en faveur de la Côte d’Ivoire et pour avoir inspiré sa Sagesse aux filles et aux fils de ce pays.

En effet, attendues depuis près de six années (depuis octobre 2005) et reportée à six reprises, l’élection présidentielle a finalement eu lieu en Côte d’Ivoire ; et le ciel n’est pas tombé sur les Ivoiriens.
Dans l’ensemble, l’élection du 31 octobre 2010 s’est bien déroulée. Les Ivoiriennes et les Ivoiriens ont déjoué tous les mauvais pronostics sur la Côte d’Ivoire. Une nation démocratique est donc en train de naître en Afrique !
La FIDHOP dit BRAVO ! à chacune et à chacun des cinq millions d’électeurs et à l’ensemble de la population ivoirienne, pour avoir fait preuve de maturité et de responsabilité. Ils ont démontré qu’ils sont fatigués de la guerre et qu’ils ont plutôt soif de paix.
Cependant, que de frayeurs n’avons-nous pas ressenties !
Que ce soit pendant la période de la campagne électorale, ou le jour même du scrutin, ou encore pendant l’épreuve fatidique de la proclamation des résultats, les communautés nationale et internationale ont tremblé.
C’est pourquoi, la FIDHOP, en tant qu’Observatoire de la vie sociopolitique ivoirienne et de laboratoire de réflexion et d’analyse des événements politiques du pays, se propose, à l’occasion de cette conférence de presse, de revisiter ces différentes étapes, afin de prévenir la suite du processus.

I. DE LA CAMPAGNE ELECTORALE
1- QUELQUES NOTES POSITIVES
a/ Les satisfactions au niveau de la Primature :
La FIDHOP a pu noter durant la période de la campagne électorale, des efforts d’objectivité et de neutralité de la part de la Primature pour la réussite de ce scrutin. La FIDHOP en félicite la Primature.
La FIDHOP adresse aussi ses remerciements à M. le Premier Ministre, surtout pour avoir compris la nécessité d’impliquer la Société civile, à travers les communautés religieuses, dans cette phase critique du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Le Premier Ministre a pu sans doute se rendre compte que la Société civile, de façon générale, ne demande qu’à être respectée et pleinement associée au destin de la nation ; et rien d’autre.
b/ Les satisfactions au niveau de la CEI, du CNCA et de la RTI :
- La CEI : la CEI a réussi un grand pari, celui du respect de la date du 31 octobre 2010. C’est le lieu de féliciter tous les membres de cette Institution ; même si nous dénonçons plus loin les gros risques que ses responsables ont fait courir à la Côte d’Ivoire.
- Le CNCA : parce qu’il a bien fixé au départ les règles d’équité et d’égalité entre les quatorze (14) candidats ; parce qu’il a eu l’initiative de mettre en place une commission interne chargée de l’organisation des débats radiotélévisés, comprenant des représentants des candidats, ainsi que des spécialistes nationaux de l’audiovisuel ; mais surtout, parce que cette structure a bien réussi à réguler les médias publics nationaux et la presse audiovisuelle internationale, le Conseil National de la Communication Audiovisuel (CNCA) mérite d’être félicité.
Néanmoins, la FIDHOP a trouvé des limites au CNCA, qui seront présentées plus loin.
- La RTI : la radiodiffusion-télévision ivoirienne a joué son va-tout dans cette période cruciale. Des techniciens, aux plus hauts responsables, en passant par les journalistes ; tous ont été à la hauteur de la tache ; ils ont fait montre de leur professionnalisme.
La FIDHOP dit à chaque agent de la RTI et à son Directeur Général : félicitations !
c/ Des exemples d’humilité et de rivalités en politique :
- La FIDHOP a pu observer sur le terrain, notamment à Angré, à Yopougon et même à l’intérieur du pays, comme à Divo, des groupes de jeunes partisans de LMP et du RHDP, notamment du RDR, se lancer des défis à travers des chansons et des paroles, sans jamais s’affronter. Ce sont des rivalités politiques exemplaires qui méritent d’être notées par tous les jeunes adeptes de la Démocratie.
- La poignée de main très amicale entre M. Charles Blé Goudé de LMP et l’ex-ministre Hamed Bakayoko du RDR, suite au débat houleux qui les a opposé sur le plateau de la télévision Africa24, le jeudi 28 octobre 2010, a été fort admirable ; c’est un bel exemple d’adversité pour les jeunes militants et sympathisants des deux bords.
- Les excuses publiques du Chef de l’Etat sortant et candidat de LMP à l’endroit de ses adversaires, d’abord lors de son dernier meeting au stade Félix Houphouët Boigny, le vendredi 29 octobre 2010, puis sur la 1ère chaine de la télévision nationale, à l’émission « Face aux électeurs » de ce même vendredi : c’est une leçon d’humilité en politique à retenir…
2- LES NOTES NEGATIVES
a/ Les limites du CNCA et de la RTI :
- On se souvient de ce que quelques jours avant l’ouverture officielle de la campagne électorale, le CNCA a intimé l’ordre de fermer aux radios et télés illégales qui émettent depuis le début de la crise dans les zones CNO.
Malheureusement cette injonction est restée lettre morte, puisque la Primature, dont le locataire se trouve être le premier responsable des Forces Nouvelles, n’a pu exiger la fermeture de ces organes. Cette situation a pu créer une discrimination entre les candidats. Ceci démontre une limite et une impuissance du CNCA.
- Une autre limite du CNCA, ce sont les deux méthodologies différentes adoptées par cet organe pour établir l’ordre de passage des différents candidats dans les médias publics. D’une part, le tirage au sort a été retenu pour la diffusion des reportages de 2mn à la télé, 1mn30s à la radio et des prêt à diffusé (PAD) de 5mn et d’autre part, c’est l’ordre de dépôt des candidatures à la CEI qui a permis de recevoir les candidats à l’émission de 90mn, « Face aux électeurs ». Cette situation a suscité des commentaires et a servi de prétexte au boycott de l’émission de 90mn par le candidat du PDCI-RDA.
Le tirage au sort ou l’ordre alphabétique aurait permis d’éviter tous ces commentaires.
- S’agissant du contenu des éléments diffusés sur les chaines de la RTI, des propos tenus par plusieurs personnes interviewés dans certains PAD, notamment ceux du candidat du PDCI-RDA, qui ont été résumés dans l’expression « trop c’est trop ! », ont été parfois excessifs et souvent dénués de justifications tangibles.
En effet, si tous les dires des acteurs étaient totalement vrais, chacune et chacun de nous devrait en assumer sa part de responsabilité, à commencer par les membres du PDCI-RDA, qui savaient toutes les misères décrites par ces populations et qui n’ont pas daigné les assister comme et quand il le fallait.
Par ailleurs, la FIDHOP soutient la décision de censure du document comportant le témoignage de feu le Président Félix H. Boigny, puisque les règles du jeu avaient été préalablement définies par le CNCA et adoptées par l’ensemble des candidats.
Pour la FIDHOP, il était donc infondé, voire fallacieux, cet argument, qui a constitué le principal prétexte du candidat Henry Konan Bédié pour refuser de se soumettre a l’exercice déterminant des 90mn « Face aux électeurs », frustrant par là le Peuple de Côte d’Ivoire.
b/ Les limites de la CEI :
- Lors du retrait des cartes d’identité et des cartes d’électeurs, quelques actes d’intimidation ont été noté ici et là. On a été informé de situations où des personnes ont arraché des cartes à d’autres pour s’enfuir avec ; certains auraient racheté ou confisqué des cartes d’électeurs à d’autres.
La FIDHOP a été témoin d’un cas à Divo, pour lequel le président de la CEI a dû se rendre sur place dans le village de Datta, à quelques kilomètres de Divo, pour faire restituer la carte d’électeur.
- Plusieurs affiches de plusieurs candidats ont été déchirées ou salies, à Abidjan comme à l’intérieur du pays.
- En zone CNO et principalement à Bouaké, des militants et sympathisants de LMP soutiennent avoir eu du mal à battre campagne pour leur candidat. Certains disait craindre le comandant Chérif Ousmane considéré proche du RDR.
c/ Propos discourtois et accusations publiques graves :
- Au cours d’un débat télévisé sur la chaîne Africa24, M. Hamed Bakayoko, représentant le candidat du RDR, a accusé sans preuves M. Charles Blé Goudé d’être l’instigateur d’une révolte contre la communauté française, ce qui serait à la base des sanctions de l’ONU contre ce dernier.
En retour M. Blé Goudé a traité M. Hamed Bakayoko d’ex-loubard, qui serait à l’origine de l’introduction des machettes à l’université.
- Sur la même chaîne de télé, M. Karamoko Yayoro, représentant le candidat du RDR, a traité sans preuves les jeunes patriotes, dont un membre, M. Dacoury Richard, qui représentait à ce débat, le candidat de LMP, d’être responsables des attaques perpétrées contre des opérateurs économiques européens pendant les évènements de novembre 2004 ; et d’avoir droit de vie ou de mort sur des citoyens ivoiriens.
En retour, M. Dacoury Richard a avancé sans preuves aussi que M. Alassane Ouattara serait le parrain de la rébellion parce que ce dernier aurait qualifié l’action des rebelles « d’indispensable ».
- Toujours sur Africa24, M. Pascal Affi N’guessan représentant le candidat de LMP a accusé sans preuves M. Alassane Ouattara, représenté sur le plateau par M. Ahmadou Gon Coulibaly, d’avoir financé et parrainé la rébellion du 19 septembre 2002.
En réponse à cette attaque, M. Gon Coulibaly a qualifié M. Affi N’guessan d’être le principal auteur de l’assassinat du Général Robert Guéï.
- Enfin, toujours sur Africa24, le professeur Ouraga Obou a qualifié l’attitude du professeur Martin Bléou, qui représentait le candidat du PIT sur le plateau, « d’irresponsable » et de « malhonnête », en laissant insinuer, sans l’accuser, que celui-ci aurait marchandé (ou laisser faire) des places au concours d’entrée à l’école de police, au moment où celui-ci était ministre de la sécurité intérieure.
Pour la FIDHOP, tous ces propos sont très graves. Ils portent atteinte à l’honorabilité et à l’image des personnalités mises en cause, surtout que leurs auteurs ne sont pas en mesure d’apporter les preuves de leurs accusations. Ce sont des violations des Droits de l’Homme !
En sus, ces propos constituent des violations flagrantes du Code de bonne conduite que tous les candidats ont librement signé.

II. DU DEROULEMENT DU SCRUTIN

1- QUELQUES NOTES POSITIVES
a/ La forte mobilisation des électrices et des électeurs :
La FIDHOP a pu noter un engouement exceptionnel des populations pour participer à cette élection. Les bureaux de vote ont été pris d’assaut depuis l’aube par les électeurs ; des vieillards et même des malades ont tenu à voter, comme s’ils voulaient eux aussi contribuer à sauver la Côte d’Ivoire par leur vote.
Cet engouement à favoriser le taux de participation des plus élevés sur la planète (plus de 80%).
b/ L’observance de la discipline par les populations :
La FIDHOP a pu remarquer que, malgré les intempéries, la lenteur des agents électoraux et quelquefois l’ouverture tardive des bureaux de vote, la population est restée calme et disciplinée jusqu`à la fermeture des bureaux de vote. Elle a fait preuve d’un civisme remarquable.
La FIDHOP profite pour remercier les Ivoiriennes et les Ivoiriens qui, par leur comportement citoyen ont déjoué tous les mauvais pronostics sur la Côte d’Ivoire.
Nous venons de prouver que si chacun de nous y met du sien, avec de la volonté, ensemble nous pouvons bâtir une vraie Démocratie en Côte d’Ivoire et en Afrique.
c/ La discrétion et l’efficacité des forces de l’ordre :
La FIDHOP a pu noter qu’un plan de sécurisation consensuel a été adopté à la dernière minute par les forces de sécurité présentes sur le territoire ivoirien : les FDS au sud du pays, au nord les FAFN et le CCI et en soutien les forces impartiales. Ce plan a permis la sécurisation totale du processus électoral sur l’ensemble du territoire ivoirien avec une présence discrète des forces de sécurité dans les lieux de vote.
La FIDHOP se félicite de cette collaboration qui présage d’une armée unifiée au lendemain de l’élection présidentiel.
Toutefois, la FIDHOP dénonce les sorties intempestives du CEMA, le Général Philipe MANGOU, d’abord à la veille, puis au lendemain du scrutin ; comme si la Côte d’Ivoire était dirigée par des militaires.
d/ La transparence du scrutin :
Dans tous les bureaux de vote, l’on à pu observer la présence des représentants des candidats notamment ceux des trois grands partis et chacun d’eux a pu avoir copies du procès verbal de dépouillement.
Il faut noter aussi la présence massive des observateurs nationaux et internationaux ainsi que des journalistes de la presse internationale. Ceux-ci ont circulé librement dans les lieux et bureaux vote pour avoir leur propre opinion du déroulement du scrutin.

2- LES NOTES NEGATIVES
a/ Quelques insuffisances techniques et matériel :
Le jour du scrutin, la FIDHOP a pu noter :
- L’ouverture tardive de certains bureaux de vote dans des communes d’Abidjan et à l’intérieur du pays ;
- L’absence ou l’insuffisance de bulletins de vote, de stickers ou d’encrier dans des bureaux de vote ; etc.
b/ Les rapports entre la CEI et les agents électoraux :
La FIDHOP a pu noter avec regret :
- Des lenteurs et des improvisations dans l’exécution de leur tâche par certains présidents de bureaux de vote et leurs accesseurs sur le terrain. Ceci s’explique par le mauvais recrutement et la formation peu rigoureuse de ces agents par la CEI.
- Plus grave : c’est avec indignation que beaucoup d’Ivoiriens ont appris comme la FIDHOP, la confiscation par le personnel électoral des documents électoraux dans certaines localités, juste après le dépouillement, pour des raisons de perdiems ; alors que les Ivoiriens s’attendaient au démarrage immédiat de la proclamation des résultats.
C’est une situation que la FIDHOP qualifie de scandaleuse et d’inadmissible, ce d’antan plus que l’Etat de Côte d’Ivoire avait annoncé avant le scrutin avoir sécurisé les fonds pour la tenue de cette élection.
La FIDHOP exige donc la clarification des comptes de la CEI pour éviter à l’avenir de tels désagréments.

III. DE LA PROCLAMATION DES RESULTATS
Avant toute chose, la FIDHOP tient à marquer son étonnement devant la révélation inattendue par la CEI du dossier SILS-Technologie, à une dizaine de jours du premier tour du scrutin présidentiel.
La FIDHOP s’interroge encore sur la teneur de ce contrat et l’opportunité de cette révélation, qui pourraient expliquer l’absence de mode opératoire efficace et les balbutiements dont l’institution à fait preuve dans la phase de proclamation des résultats.
1- LA NOTE POSITIVE
A l’étape de la proclamation des résultats, la FIDHOP note simplement que cette proclamation s’est faite publiquement, c`est-à-dire à la radio et à la télévision nationale, et de façon détaillée (par département et par région).


2- LES NOTES NEGATIVES

a/ La lourdeur dans la proclamation des résultats :
Dans la phase de proclamation des résultats, la FIDHOP a constaté :
- Une opacité dans la mise en œuvre des méthodes de comptage des voix :
L’absence de confiance entre les différents acteurs intervenant dans le processus a alourdi l’étape de la proclamation des résultats, entrainant ainsi un doute sur le double procédé de comptage utilisé : comptage manuel et électronique.
- Un convoyage pénible des procès verbaux :
Malgré les dizaines de milliards mis à la disposition de la CEI et l’assurance que cette structure a donné à la communauté nationale et internationale d’organiser au mieux cette élection ; la FIDHOP est surprise de constater que cette étape non moins importante ait été mal organisée par la CEI.
b/ L’amateurisme confirmé de la CEI :
La FIDHOP a noté, à l’occasion de la diffusion des différents résultats, de nombreuses improvisations de la part de la CEI, même dans les moindres détails : que ce soit dans le choix de la personne devant lire les résultats, comme dans celui du cadre approprié.
Tous ces balbutiements ont conduit la CEI à dépasser le délai de rigueur prévu par la loi pour proclamer les résultats provisoires du premier tour de la présidentiel (Article 59 du Code électoral), en occultant la publication de certains résultats, tels que ceux des localités de Fresco, de Tiassalé et de la France.

3- L’ANALYSE DES RESULTATS
Au regard des résultats du scrutin du 31 octobre 2010, la FIDHOP a relevé des messages forts que le Peuple de Côte d’Ivoire adresse, d’une part à toute la classe politique, et d’autre part à chacun des 14 candidats à cette élection.


a / Le message du Peuple à la classe politique :
De par sa mobilisation enthousiaste lors de ce scrutin, dont le taux de participation est estimé à plus de 80%, le peuple ivoirien a exprimé à la classe politique les trois vérités suivantes :
- Le peuple ivoirien dit clairement qu’il est fatigué de la guerre et des crises militaro-politiques à répétition que traverse la Côte d’Ivoire depuis le coup d’Etat de décembre 1999 ;
- Le peuple dit qu’il veut la Paix ; mais la Paix par les urnes, plutôt que par la force ou la violence ;
- Le peuple affirme enfin qu’il a repris son pouvoir et qu’il entend l’exercer dorénavant, pleinement et exclusivement, sans tenir compte des questions sociologiques, tribales, ethniques, ou religieuses : seules les valeurs et les compétences des individus doivent compter.
b / Le message du Peuple aux candidats :
- à chacun des candidats dits « petits » : le peuple de Côte d’Ivoire salue le mérite de chacune et de chacun d’eux, pour avoir participé avec patriotisme à la construction d’une nation démocratique nouvelle. Elle et ils doivent considérer leur défaite comme glorieuse.
- aux trois candidats dits « grands » : le peuple de Côte d’Ivoire vient d’exprimer à M. Laurent GBAGBO, à M. Allassane OUATTARA et à M. Aimé Henri Konan BEDIE, toute son admiration, mais surtout sa profonde résignation et sa lassitude : les Ivoiriens sont fatigués de leur guerre fratricide qui a fait tant de mal à la mère patrie.
Aussi, les deux protagonistes du second tour devraient-ils avoir le triomphe très modeste, car le choix du futur Président de la République dépend du Peuple, détenteur authentique et exclusif du pouvoir de choisir son représentant, comme c’est le cas dans tout Etat démocratique.

IV. RECOMMANDATIONS : POUR REUSSIR LES ETAPES A VENIR
Ces recommandations s’adressent principalement :
- au gouvernement de Côte d’Ivoire, notamment à la Primature, ainsi qu’à la CEI ;
- aux candidats du premier et du second tour ;
- à la Société civile et à la population, et enfin
- à la communauté internationale.

1 / AU GOUVERNEMENT ET A LA CEI
La FIDHOP exhorte le gouvernement ivoirien, notamment la Primature, et la CEI, à remédier urgemment à tous les manquements et dysfonctionnements relevés par tous les observateurs, afin de réussir les étapes à venir. Il s’agit de :
- Confier à la Société civile, le volet de la formation et la sensibilisation des populations sur comment voter et la nécessité d’une élection apaisée, en vue de réduire le taux de bulletins nuls, qui avoisine près de 5%.
- Mettre les forces de l’ordre à contribution pendant la période de campagne, afin d’interpeller et de mettre à la disposition de la Justice, tous ceux et toutes celles qui s’adonnent à la lacération d’affiches des candidats ;
- Prendre toutes les mesures qui s’imposent afin d’éviter les mécontentements regrettables des agents électoraux au soir du prochain scrutin ;
- Définir un mode opératoire claire et efficace pour la collecte et le comptage des voix ;
- Proclamer les résultats des scrutins à venir dans les délais les plus brefs, afin d’éviter les suspicions, les rumeurs et les contestations.




2 / AUX CANDIDATS
a/ aux perdants du premier tour du scrutin :
La FIDHOP invite incessamment les candidats malheureux du premier tour du scrutin à s’inscrire résolument dans la voie prévue par la loi pour toutes contestations et réclamations (Articles 60 et suivant du Code électoral).
Tout moyen en dehors de la loi est condamnable parce qu’anti-démocratique.
En conséquence, la FIDHOP demande la cessation immédiate des manifestations de rues, qui sont susceptibles de plonger à nouveau la Côte d’Ivoire dans le chao.
b / Aux deux candidats admis au second tour :
La FIDHOP, au regard du contexte particulièrement tendu qui prévaut dans le pays, invite M. Laurent GBAGBO et M. Allassane OUATTARA, à une campagne plus que civilisée, faite de courtoisie et de respect mutuel.
L’essentiel ne devant être focalisé que sur le programme de gouvernement de chacun.
La FIDHOP se permet de leur donner le conseil suivant : faites preuve d’HUMILITE, de SINCERITE et de REALISME devant le Peuple.
Enfin, la FIDHOP invite surtout ces deux protagonistes du second tour à faire preuve de RESPONSABILITE jusqu’au bout, en respectant scrupuleusement le Code de bonne conduite et en canalisant au mieux ses militants et sympathisants, dans la perspective des résultats à venir ; car il n’y aura qu’un seul vainqueur. Ceci pour éviter les conflits post-électoraux.

3 / A LA SOCIETE CIVILE ET A LA POPULATION IVOIRIENNE
a/ à la Société civile :
La FIDHOP, tout en renouvelant ses vives félicitations à la Société civile ivoirienne, notamment aux confessions religieuses chrétiennes et musulmanes, aux ONGs de Droits de l’Homme et de Démocratie, ainsi qu’aux organisations féminines, pour leur mobilisation et leur implication salutaires dans le processus électoral, invite chacune et chacun à redoubler d’ardeur et de vigilance pour la suite du processus.
b/ à la population ivoirienne :
La FIDHOP se réjouit encore de la mobilisation exceptionnelle de toute la Côte d’Ivoire à l’occasion de ce scrutin historique.
La FIDHOP invite toutefois la population à garder le cap, en continuant de faire preuve de sérénité et de dignité, pour un retour rapide de la paix dans le pays, grâce à cette élection.

4 / A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

La FIDHOP salue l’ONUCI, les pays amis de la Côte d’Ivoire et le Nonce apostolique, pour leur implication remarquable et leur assistance, qui ont permis la réussite du premier tour scrutin présidentiel.
La FIDHOP les prie de continuer à accompagner la Côte d’Ivoire, afin de l’aider à sortir définitivement et pacifiquement de cette crise.

Fait à Abidjan, le 05 novembre 2010

Dr BOGA Sako Gervais
Enseignant-Chercheur à l’Université de Bouaké ;
Ex-Président de l’APDH (Actions pour la Protection des Droits de l’Homme) ;
Membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
PRESIDENT-FONDATEUR de la FIDHOP
(Fondation Ivoirienne pour les Droits de l’Homme et la vie Politique)

(225) 09 322 223 // 23 484 084
www.fidhop.org // keranbog@yahoo.fr;
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