La suspicion continue de battre son plein à la suite de la proclamation des résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle. A cet effet, la commune d’Abobo a connu, hier, une ambiance surchauffée. Des milliers de personnes se réclamant du Rdr, parti d’Alassane Dramane Ouattara, ont assiégé la mairie d’Abobo. Quand nous arrivions sur les lieux à 17 heures 45, il y avait une forte présence de gendarmes commandos et de policiers. La foule surexcitée qui forçait l’entrée de la mairie donnait du fil à retordre aux forces de l’ordre. Selon des informations recueillies auprès des manifestants, 38 urnes auraient été cachées dans l’enceinte de la mairie. Et le principal accusé est le maire, Adama Tounkara. Les militants du Rdr lui reprochent d’avoir caché ces urnes au profit du parti au pouvoir pour réduire les voix du Rdr. C’est donc dans cette ambiance mouvementée que notre photographe, Mélèdje Trésore, a été prise à parti par des éléments survoltés dès notre entrée dans la cour de la mairie. Il lui est reproché d’avoir fait des photos. Grâce à des jeunes qui se sont interposés et les forces de l’ordre présentes, ces bourreaux, après l’avoir relachée, lui intiment l’ordre d’effacer les images qu’elle vient de prendre. Elle va tout de suite s’exécuter avant que nous soyons escortés dans l’arrière cour de la mairie et confiés aux gendarmes. Ainsi, de sources policières, l’information selon laquelle des urnes auraient été cachées dans la mairie était infondée. Approché, le chargé de communication de la mairie d’Abobo, Yves Doumbia, va démentir cette information. « Ce n’est pas vrai, ce qui se raconte. Il n’y a pas d’urnes cachées à la mairie. Pour quel intérêt le maire Adama Tounkara cacherait-il des urnes au profit de ses adversaires politiques ? C’est un cadre du Rdr qui a été élu sous la bannière de ce parti. De ce fait, il ne pourrait être contre son parti et son candidat. Des gens véhiculent des rumeurs, on ne sait pour quelle raison. Mais, le maire n’est nullement concerné et aucune urne n’est cachée à la mairie », nous a-t-il dit. Avant que nous ne quittions les lieux, un confrère du journal ‘’Le Temps’’ se plaignait d’avoir été brutalisé et dépossédé de son argent, alors qu’il essayait d’avoir accès à la mairie.
Lance Touré
Lance Touré