Victime expiatoire de la barbarie des militants du FPI à Zépréguhé à l’entrée sud de Daloa, N’Guessan Konan Gervais, tout comme la plupart des planteurs Baoulé de la région, a frôlé la mort Parce qu’il n’a pas voté le candidat Laurent Gbagbo. Dans cet entretien, qu’il nous a accordé dans la soirée d’hier, il nous décrit les conditions de son agression.
Le Patriote : N’Guessan Konan Gervais, comment vous portez-vous depuis votre agression par les jeunes du FPI ?
N’Guessan Konan Gervais : Merci d’être venus me rendre visite. Grâce à Dieu, je me porte un peu mieux. Néanmoins, je souffre toujours des coups de machette au dos et aux doigts. Mais aussi de ma jambe droite qui a été littéralement fracassée en plusieurs morceaux par les jeunes du Fpi.
LP : Qu’est ce qui c’est réellement passé ce jour là, que vous reprochait exactement ces jeunes proches du candidat Laurent Gbagbo et du FPI ?
NKG : Tout a commencé le dimanche soir, jour de l’élection présidentielle. Après le vote auquel mes frères et moi avons participé, lors du dépouillement, le PDCI que mon frère Kouadio Kouassi Honoré représentait, a eu 58 voix. Ce dernier et moi somme allés déposer le procès verbal chez le secrétaire du PDCI. A notre retour, sur la route de notre domicile, ils ont commencé à nous poursuivre en nous lançant des pierres. Arrivés à domicile, j’ai appelé mon secrétaire pour l’informer de la situation. Par la suite, ces jeunes se sont rendus dans le quartier baoulé du village pour nous menacer et nous jeter à nouveau des pierres. Le lendemain, nous nous sommes rendus chez le chef du village de Zéprégfuhé, Koko Paul à qui nous sommes allés nous confier. Mais là-bas, les menaces ont continué de plus belle. Mais plus grave, le chef, contre toute attente, nous traite d’ingrats parce que nous n’avons pas voté pour Gbagbo. Pour eux, le problème c’est pourquoi 58 voix pour Bédié. Ce qui pour nous, sonnait comme une mise a mort.
LP : Comment çà ?
NKG : Après que le chef nous eut rabroués et qu’il a promis de réunir les populations pour régler le problème, nous sommes rentrés chez nous au quartier Baoulé pour rendre compte à la communauté. Il était 9 heures ce lundi dans la matinée, lorsque venus de Kanonguhé une localité située non loin du quartier, une cohorte de jeunes du FPI, armés de machette et de fusil ont fondu sur nous. Dans la débandade, pendant que les parents fuyaient pour se sauver de la barbarie, j’ai été fauché par deux jeunes bété connus au village sous le nom de Zagadou et Martial. Ils m’ont asséné plusieurs coups de machette et de bois à la tête, au dos et aux doigts de la main gauche, après m’avoir fracturé la jambe droite à coup de gourdin. Mon frère Kouassi Honoré, lui, a échappé de peu à plusieurs coups de fusils. Non contents de leur forfait, ces jeunes ont fracturé les portes de nos domiciles pour s’adonner à un pillage systématique de nos biens. Argents, vélos, motos, vêtements, portables ont été emportés. Le reste de nos biens a été incendié. Nous ne comprenons pas pourquoi toute cette barbarie du FPI. Laissé pour mort, J’ai dû puiser dans mes dernières forces pour me cacher quelque part derrière des herbes, sinon j’aurais été brûlé avec mes habits. Même nos animaux ont été emportés.
LP : Et les force de l’ordre, leur avez-vous fait appel ?
NKG : Oui ! Après la virée punitive des jeunes du FPI, qui par la suite se sont repliés dans leurs bases, les parents ont appelé un de nos frères, qui a fait venir la brigade de recherche à Zépréguhé. C’est seulement en ce moment que nous sommes tous sortis de nos cachettes. Les gendarmes de la brigade de recherche ont procédé à l’interpellation du nommé Zagadou avec lui, certains de nos parents agressés et le chef du village, Koko Paul. Le nommé Martial quant à lui, aidé de certains jeunes surexcités, a refusé de monter avec les gendarmes. Ces derniers ont vu leur véhicule bloqué par les jeunes qui exigeaient que le chef et Zagadou descendent du véhicule. Finalement, seul Zagadou a été conduit à la brigade de recherche pour être entendu.
LP : Et vous dans tous çà, ou étiez-vous lors des interpellations ?
NKG : Certains de mes parents, après le départ des gendarmes m’ont transporté dans un taxi jusqu’à l’hôpital où je suis actuellement.
LP : Après leur forfait, avez-vous reçu la visite des responsables locaux du FPI ?
NKG : C’est seulement hier que le représentant du FPI à Zépréguhé, Jean Pierre Kipré, est venu nous rendre visite.
LP : Que vous a-t-il dit ?
NKG : Il nous a présenté des excuses et nous a demandé de ne rien entreprendre pour le moment en attendant ma guérison. Chose que nous n’avons pas bien compris. Nous lui avons demandé ce qu’il voulait signifier par ‘‘laisser tomber pour le moment’’. Mais nous n’avons pas eu de réponse.
LP : Avez-vous reçu le soutien de vos responsables du PDCI ?
NKG : Le Ministre Brito Nama Boniface nous a soutenus depuis le début, et le maire Kossougro Séry aussi est passé nous rendre visite hier. Nous avons aussi reçu le réconfort très appréciable de monsieur Gnizako Antoine, le Directeur régional de campagne adjoint du candidat Alassane Ouattara, qui a promis nous rendre visite lorsqu’il sera à Daloa, et aussi d’une forte délégation du RDR conduite par monsieur Koné Boubacar (DDC adjoint d’ADO à Daloa). En tout cas, nous avons été soutenus. Nous les remercions pour tout.
LP : Et vos agresseurs, avez-vous des nouvelles d’eux ?
NKG : Ce qui est déplorable dans tous çà, c’est que ces derniers ont été libérés par la brigade de recherche. On ne sait pas pour quelle raison. Les deux jeunes qui ont essayé de me tuer, Zagadou et Martial, avec leurs camarades sont libres en ce moment et ne sont nullement inquiétés. Je trouve cela déplorable.
LP : Après ce que vous avez vécu avec vos parents, et maintenant que vous êtes hors de danger, que comptez-vous faire après être sorti de l’hôpital. N’avez-vous pas peur de retourner à Zépreguhé pour aller prendre part au second tour de la présidentielle ?
NKG : non ! Ils ont essayé de nous faire peur. Mais nous ferons tout pour aller voter. Ce que je souhaite par-dessus tout, c’est que les forces de l’ordre fassent leur travail et aillent surveiller les bureaux de vote et les populations dans les villages plutôt que de rester en ville. Au moment où je vous parle, dans les localités de Logbodidia, Keibla, Doboua et à Gregbé, des Baoulés et même des Dioulas sont la cible de menaces et agression de tout genre. Il n’y a pas de problème, nous allons aller voter ; advienne que pourra. Nous sommes plus que déterminés à aller choisir le candidat de notre choix et tout le monde partout où il se trouve doit être libre de designer le président qu’il veut à la tête du pays. Nous sommes plus que déterminés.
Interview réalisée par D. KONATE, correspondant
Le Patriote : N’Guessan Konan Gervais, comment vous portez-vous depuis votre agression par les jeunes du FPI ?
N’Guessan Konan Gervais : Merci d’être venus me rendre visite. Grâce à Dieu, je me porte un peu mieux. Néanmoins, je souffre toujours des coups de machette au dos et aux doigts. Mais aussi de ma jambe droite qui a été littéralement fracassée en plusieurs morceaux par les jeunes du Fpi.
LP : Qu’est ce qui c’est réellement passé ce jour là, que vous reprochait exactement ces jeunes proches du candidat Laurent Gbagbo et du FPI ?
NKG : Tout a commencé le dimanche soir, jour de l’élection présidentielle. Après le vote auquel mes frères et moi avons participé, lors du dépouillement, le PDCI que mon frère Kouadio Kouassi Honoré représentait, a eu 58 voix. Ce dernier et moi somme allés déposer le procès verbal chez le secrétaire du PDCI. A notre retour, sur la route de notre domicile, ils ont commencé à nous poursuivre en nous lançant des pierres. Arrivés à domicile, j’ai appelé mon secrétaire pour l’informer de la situation. Par la suite, ces jeunes se sont rendus dans le quartier baoulé du village pour nous menacer et nous jeter à nouveau des pierres. Le lendemain, nous nous sommes rendus chez le chef du village de Zéprégfuhé, Koko Paul à qui nous sommes allés nous confier. Mais là-bas, les menaces ont continué de plus belle. Mais plus grave, le chef, contre toute attente, nous traite d’ingrats parce que nous n’avons pas voté pour Gbagbo. Pour eux, le problème c’est pourquoi 58 voix pour Bédié. Ce qui pour nous, sonnait comme une mise a mort.
LP : Comment çà ?
NKG : Après que le chef nous eut rabroués et qu’il a promis de réunir les populations pour régler le problème, nous sommes rentrés chez nous au quartier Baoulé pour rendre compte à la communauté. Il était 9 heures ce lundi dans la matinée, lorsque venus de Kanonguhé une localité située non loin du quartier, une cohorte de jeunes du FPI, armés de machette et de fusil ont fondu sur nous. Dans la débandade, pendant que les parents fuyaient pour se sauver de la barbarie, j’ai été fauché par deux jeunes bété connus au village sous le nom de Zagadou et Martial. Ils m’ont asséné plusieurs coups de machette et de bois à la tête, au dos et aux doigts de la main gauche, après m’avoir fracturé la jambe droite à coup de gourdin. Mon frère Kouassi Honoré, lui, a échappé de peu à plusieurs coups de fusils. Non contents de leur forfait, ces jeunes ont fracturé les portes de nos domiciles pour s’adonner à un pillage systématique de nos biens. Argents, vélos, motos, vêtements, portables ont été emportés. Le reste de nos biens a été incendié. Nous ne comprenons pas pourquoi toute cette barbarie du FPI. Laissé pour mort, J’ai dû puiser dans mes dernières forces pour me cacher quelque part derrière des herbes, sinon j’aurais été brûlé avec mes habits. Même nos animaux ont été emportés.
LP : Et les force de l’ordre, leur avez-vous fait appel ?
NKG : Oui ! Après la virée punitive des jeunes du FPI, qui par la suite se sont repliés dans leurs bases, les parents ont appelé un de nos frères, qui a fait venir la brigade de recherche à Zépréguhé. C’est seulement en ce moment que nous sommes tous sortis de nos cachettes. Les gendarmes de la brigade de recherche ont procédé à l’interpellation du nommé Zagadou avec lui, certains de nos parents agressés et le chef du village, Koko Paul. Le nommé Martial quant à lui, aidé de certains jeunes surexcités, a refusé de monter avec les gendarmes. Ces derniers ont vu leur véhicule bloqué par les jeunes qui exigeaient que le chef et Zagadou descendent du véhicule. Finalement, seul Zagadou a été conduit à la brigade de recherche pour être entendu.
LP : Et vous dans tous çà, ou étiez-vous lors des interpellations ?
NKG : Certains de mes parents, après le départ des gendarmes m’ont transporté dans un taxi jusqu’à l’hôpital où je suis actuellement.
LP : Après leur forfait, avez-vous reçu la visite des responsables locaux du FPI ?
NKG : C’est seulement hier que le représentant du FPI à Zépréguhé, Jean Pierre Kipré, est venu nous rendre visite.
LP : Que vous a-t-il dit ?
NKG : Il nous a présenté des excuses et nous a demandé de ne rien entreprendre pour le moment en attendant ma guérison. Chose que nous n’avons pas bien compris. Nous lui avons demandé ce qu’il voulait signifier par ‘‘laisser tomber pour le moment’’. Mais nous n’avons pas eu de réponse.
LP : Avez-vous reçu le soutien de vos responsables du PDCI ?
NKG : Le Ministre Brito Nama Boniface nous a soutenus depuis le début, et le maire Kossougro Séry aussi est passé nous rendre visite hier. Nous avons aussi reçu le réconfort très appréciable de monsieur Gnizako Antoine, le Directeur régional de campagne adjoint du candidat Alassane Ouattara, qui a promis nous rendre visite lorsqu’il sera à Daloa, et aussi d’une forte délégation du RDR conduite par monsieur Koné Boubacar (DDC adjoint d’ADO à Daloa). En tout cas, nous avons été soutenus. Nous les remercions pour tout.
LP : Et vos agresseurs, avez-vous des nouvelles d’eux ?
NKG : Ce qui est déplorable dans tous çà, c’est que ces derniers ont été libérés par la brigade de recherche. On ne sait pas pour quelle raison. Les deux jeunes qui ont essayé de me tuer, Zagadou et Martial, avec leurs camarades sont libres en ce moment et ne sont nullement inquiétés. Je trouve cela déplorable.
LP : Après ce que vous avez vécu avec vos parents, et maintenant que vous êtes hors de danger, que comptez-vous faire après être sorti de l’hôpital. N’avez-vous pas peur de retourner à Zépreguhé pour aller prendre part au second tour de la présidentielle ?
NKG : non ! Ils ont essayé de nous faire peur. Mais nous ferons tout pour aller voter. Ce que je souhaite par-dessus tout, c’est que les forces de l’ordre fassent leur travail et aillent surveiller les bureaux de vote et les populations dans les villages plutôt que de rester en ville. Au moment où je vous parle, dans les localités de Logbodidia, Keibla, Doboua et à Gregbé, des Baoulés et même des Dioulas sont la cible de menaces et agression de tout genre. Il n’y a pas de problème, nous allons aller voter ; advienne que pourra. Nous sommes plus que déterminés à aller choisir le candidat de notre choix et tout le monde partout où il se trouve doit être libre de designer le président qu’il veut à la tête du pays. Nous sommes plus que déterminés.
Interview réalisée par D. KONATE, correspondant