Le chef de la majorité présidentielle ne veut en aucune manière perdre les élections en cours. Pour se maintenir au pouvoir, tous les moyens sont utilisés par le FPI et ses affidés. A l’occasion des dernières joutes électorales, des techniques de fraudes ont été utilisées par ce mouvement pour se donner un bon score à Abengourou. Si par leur vigilance des scrutateurs et autres superviseurs des partis de l’opposition ont pu faire échec à certaines de ces pratiques malhonnêtes, d’autres plus raffinées n’ont pu être décelées. Fidèles à la réputation de leur parti, les représentants locaux du FPI, avec l’aide de certains individus sans foi ni loi ont usé de la violence ou de l’intimidation pour empêcher des électeurs identifiés comme ceux des autres candidats d’accéder aux bureaux de vote. Certains scrutateurs du PDCI et du RDR, notamment ont ainsi été victimes de menaces. Dans certains cas, des militants du FPI guettent les électeurs et donnent de fausses informations à ceux-ci en leur disant que leur bureau de vote n’est pas celui où ils se trouvent. Ils espèrent ainsi faire perdre le temps aux électeurs qui, découragés de ne pas retrouver leur bureau de vote seront surpris par l’heure de fermeture des bureaux. Dame Koffi, l’épouse d’un agent du CNRA a failli être victime d’une telle pratique au lieu de vote du centre social d’Abengourou. Des témoins ont rapporté le cas de certains villages où l’intimidation a lieu même dans l’isoloir où des individus cachés en ce lieu exigent que les allogènes ou les militants de l’opposition mettent la croix dans la case du candidat aux deux doigts s’ils ne le font à leur place. Une autre des pratiques frauduleuses de LMP consiste à acheter le vote des électeurs. Ils disposent de plusieurs méthodes à ce niveau. A Niablé, Aboudou Yao Fils a été surpris de constater que nombre de militants du RDR ont confié en privé avoir voté pour Laurent Gbagbo. La raison expliquent ces renégats est l’argent qu’un député de la région a remis à de nombreuses familles la veille des élections pour qu’ils votent pour LMP. A côté de cela, il y a l’utilisation du téléphone portable pour filmer ou photographier la case montrant que l’électeur a effectivement choisi le candidat-président. L’électeur reçoit 10.000FCFA sur présentation du film ou de la photo. Fort de leurs immenses moyens financiers, les membres de LMP utilisent également la méthode du bulletin «vierge payé ». Elle consiste à remettre à un premier électeur un bulletin obtenu avec la complicité de certains agents électoraux. Ce bulletin marqué pour le candidat de LMP est remis à un votant avec ordre de glisser ce bulletin dans l’urne. L’électeur recevra 10.000FCFA ou 5.000FCFA en ramenant son bulletin de vote vierge qu’il aura dissimulé dans sa poche une fois seul dans l’isoloir. Cette opération sera reprise plusieurs fois. Par ailleurs, avec la complicité de certaines autorités, des personnes se présentant le plus souvent comme agents du CCI en mission ou des fonctionnaires d’autres secteurs d’activités ont pu voter sur simple présentation d’un soi-disant ordre de mission. Nom de code, «opération maïs ». Entendez, un seul épi à plusieurs grains ou plus clairement, un seul électeur effectue plusieurs votes. A l’EPP Indénié sis au quartier plateau, Tia Ousmane responsable de la DCCQE (ex CTE) régionale du RDR a fait échec à une telle forfaiture. Malheureusement quatre individus ont pu voter de cette manière avant la découverte du pot aux roses. Ces personnes et certains véritables agents des FDS refusent que leurs doigts soient trempés dans l’encre indélébile. M. L. professeur dans un collège d’Abengourou a confirmé avoir reconnu un élève d’un lycée de la ville qui s’était fait passer pour un membre du CCI. De nombreux fonctionnaires réquisitionnés comme agents électoraux ne reviennent pas encore de leur surprise. Leur fonction et affectation sur une première liste ont été changées sur une deuxième liste. De plus presque tous les postes de président de BV ont été attribués à des militants bien connus pour leur amour indéfectible pour le FPI. C’est bien souvent que les trois agents électoraux d’un même bureau sont des membres de la cellule des enseignants du FPI. De nombreux observateurs pensent que ce noyautage des agents électoraux par les éléments du FPI est loin d’être le fait du hasard et pourrait bien justifier plusieurs méthodes frauduleuses indiquées plus haut. Pour preuve, un scrutateur du RDR avait protesté contre le Président du BV 02 au lieu de vote de l’EPP Boko qui avait la main maculée d’encre frais avant que ce dernier tout confus ne daigne nettoyer l’encre. Dans le même esprit, des témoignages rapportent que les résultats de certaines délibérations ont été tronqués dans les PV de délibération transmis à la CEI. La vigilance doit donc être le mot d’ordre si le désormais candidat de fait du RHDP veut l’emporter face à celui de LMP prêt à tout pour pérenniser son règne.
Armand Déa, Correspondant
Armand Déa, Correspondant