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Politique Publié le samedi 6 novembre 2010 | Notre Voie

Second tour de la présidentielle Les enjeux économiques d’un scrutin

© Notre Voie
A polling agent starts holds up a ballot at a polling station in Williamsville, Abidjan, October 31, 2010. The west African state of Ivory Coast voted peacefully on Sunday in long-delayed elections aimed at reuniting a nation split in two by a civil war that has also shaken a once-healthy economy.
A polling agent starts holds up a ballot at a polling station in Williamsville, Abidjan, October 31, 2010. The west African state of Ivory Coast voted peacefully on Sunday in long-delayed elections aimed at reuniting a nation split in two by a civil war that has also shaken a once-healthy economy.
La sortie définitive de crise en Côte d’Ivoire est d’autant plus liée à la tenue de l’élection présidentielle du 31 octobre dernier que le ballotage entre les candidats avec un second tour remet en scelle les enjeux économiques véritables du scrutin qui devrait en principe se tenir fin novembre. Les populations ivoiriennes, les opérateurs économiques, les investisseurs, les bailleurs de fonds, les partenaires au développement retiennent leur souffle quant à la sortie définitive de crise en Côte d’Ivoire. Celle-ci est non seulement liée à la tenue de l’élection présidentielle, mais aussi aux défis économiques que sont la gestion de la dette et l’attrait de l’investissement privé en vue de la création d’emplois. Le premier second tour d’un scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire est d’autant plus prometteur qu’il y va de la sauvegarde de la Nation ivoirienne tout entière avec tous les dangers possibles. L’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE (Pays pauvre très endetté) permettrait à la Côte d’Ivoire de voir l’essentiel de ses 7400 milliards FCFA de dette annulée. Pour atteindre cet objectif, la Côte d’Ivoire devrait avoir réalisé tous les paramètres dénommés déclencheurs du point d’achèvement réunis en six catégories. Il s’agit de la mise en œuvre satisfaisante du Document stratégique de réduction de pauvreté (DSPR) pendant au moins un an, la stabilité macroéconomique telle que convenu dans le programme avec le Fmi, la bonne gestion des finances publiques, la gestion des secteurs sociaux (éducation et santé), la gestion de la dette et la gouvernance dans les secteurs de l’électricité, des hydrocarbures et de la filière café-cacao. La tenue de l’élection présidentielle ne figure pas de façon explicite parmi les critères, mais il faut savoir que les partenaires de la Côte d’Ivoire dont les pays occidentaux ne seront pas disposés à plaider pour l’annulation de la dette ivoirienne au conseil d’administration de la Banque mondiale et du Fmi tant que l’élection présidentielle n’aura pas connu son terme. Le président du Groupe de la Banque mondiale, Robert Zoellick, lors de son séjour, à Abidjan, en janvier dernier, n’a pas manqué d’exprimer cette préoccupation. En outre, la répartition du stock de la dette de la Côte d’Ivoire révèle que la portion bilatérale est la plus importante. Le second tour doit se tenir dans le délai Et que la France, le principal partenaire de la Côte d’Ivoire, y détient une créance d’environ 1300 milliards FCFA après l’annulation de 250 milliards FCFA (455 millions de dollars) consentie fin 2009. C’est d’ailleurs pourquoi les autorités françaises n’apprécient pas toutes les tergiversations relatives au scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire. Il faut savoir que le Club de Paris détient plus de la moitié des 7400 milliards FCFA de créances sur la Côte d’Ivoire. A travers la créance de la France, l’Agence française de développement (AFD) financerait des projets d’investissement public dans le cadre du mécanisme C2D (Contrat de désendettement-développement) dès que le point d’achèvement de l’Initiative PPTE serait atteint. Quand bien même l’effacement de la créance de l’AFD n’est pas explicitement conditionné par l’élection présidentielle, le lien entre cette échéance et la réalisation de certains catalyseurs du point d’achèvement de l’Initiative PPTE est établi. Le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, envoyé du président Sarkozy, à Abidjan, le 3 octobre dernier, n’a pas dérogé à la règle lorsqu’il dit que l’élection présidentielle est la condition pour que les relations entre la Côte d’Ivoire et le reste du monde se normalisent. «Je pense à la relation entre la Côte d’Ivoire et la France», a-t-il avoué. Le second tour de la présidentielle doit se tenir dans un délai raisonnable. Logiquement, cette étape devrait se dérouler fin novembre, selon le code électoral. En ce qui concerne l’investissement privé et la création d’entreprises (source de création de valeur ajoutée), l’énorme potentiel de la Côte d’Ivoire ne suffit plus. Il faut plutôt créer les conditions de la confiance, de la stabilité des institutions, de la lisibilité et la prévisibilité des actions de l’Etat. Condition de stabilité et de retour à la normalité, le scrutin présidentiel constitue la première des assurances pour les investisseurs qui impatientent d’entreprendre en Côte d’Ivoire, pays qui ambitionne devenir émergent. Ce sont les investisseurs qui créent la valeur ajoutée, c’est-à-dire des emplois pour les jeunes, de la fiscalité pour les finances publiques, des dividendes pour les actionnaires, des provisions et amortissements pour le réinvestissement, en somme, de la richesse. Les Ivoiriens doivent faire preuve de maturité pour transcender les problèmes relatifs au scrutin présidentiel car il y va du devenir économique et social du pays et par ricochet des populations qui ont besoin de vivre dans le bonheur. Ce d’autant que la pauvreté est estimée à 49% en 2008, selon l’Institut national de la statistique (INS) contre 38% en 2002 et 10% en 1995. Gomon Edmond (Source, L’Espoir, magazine de la Banque mondiale)
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