Henri Konan Bédié, le président du parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) vient d’apporter son soutien à Alassane Dramane Ouattara pour le deuxième tour de la présidentielle. C’est normal. Car, cela résulte des accords dans le cadre du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), signé avec le Rdr, le Mfa et l’Udpci. Si ce soutien est lancé en direction des militants du Pdci, malheureusement cet appel ne concerne véritablement pas le peuple Baoulé dans son entière globalité. Plusieurs raisons le justifient. Parce que, les Baoulé, les vrais descendants de la Reine Abla Pokou, ne se reconnaissent pas dans cet appel lancé par Henri Konan Bédié. En effet, ces militants se souviendront une fois de plus qu’en 1993, c’est Alassane Dramane Ouattara, qui, après la mort du père fondateur feu-Félix-Houphouët-Boïgny a tenté d’éjecter constitutionnellement le dauphin Henri Konan Bédié. Il a fallu les dignitaires de ce parti pour restaurer cette donne. Le sachant gênant et Burkinabé, c’est Henri Konan Bédié qui, trouvant Alassane Dramane Ouattara encombrant pour son pouvoir après son élection au poste de Président de la République, avait lancé un mandat d’arrêt international contre lui pour fraude sur sa nationalité. C’est pour laver cet affront que lui, Alassane Dramane Ouattara a demandé aux jeunes soldats de faire partir du pouvoir Henri Konan Bédié en 1999. Encore, les descendants de la Reine Abla Pokou doivent en mémoire que c’est le mentor du Rdr, Alassane Dramane Ouattara qui, dans la nuit du 18 septembre 2002 a déclenché la crise. Une crise qui a causé beaucoup d’atrocités au peuple de Côte d’Ivoire et particulièrement aux Baoulé. A titre d’exemple, au plus fort de cette crise commanditée et financée par Alassane Dramane Ouattara, Bouaké a été vidé de son monde. Les villages Baoulé ont été pillés. Les forêts sacrées ont été violées. Les femmes d’Adjanou de Sakassou au cœur du peuple du Walèbo ont été violées et tuées par les envoyés de Ouattara. Ces atrocités feront réfléchir par deux fois, les enfants et petits enfants de la Reine Abla Pokou pour ne pas porter leur choix sur Alsassane Dramane Ouattara. Il en sera de même pour plusieurs autres ressortissants Baoulé qui ont vu leurs villages pillés, incendiés. C’est le cas des villes de Prikro, Brobo, Djebonoua, M’Bahiakro, Bouaké, Béoumi, Diabo, Didiévi et bien d’autres. En plus des populations rurales, leurs frères partis en basse côte, dans les régions forestières ont subi le même sort. Certains d’entre eux n’ont plus accès à leurs plantations. Elles sont devenues la propriété privée des rebelles au compte de Ouattara. D’autres ont été tués. Ceux qui sont encore en vie gardent des séquelles. Voter Ouattara comme le veut le président du Pdci Henri Konan Bédié équivaut tout simplement au fait que la mort de leurs parents ne signifie rien.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Joseph Atoumgbré
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