Cherté des produits de grande consommation : Les associations réagissent

Contrairement au communiqué du gouvernement relatif à la hausse des prix des produits de grande consommation publié jeudi dernier, les prix sont restés inchangés. En attendant une réévaluation de la situation par le Conseil interministériel de lutte contre la cherté de la vie, des associations de consommateurs donnent leurs avis.

Marius Comoé
président de la Fédération des Associations de Consommateurs Actifs de Côte d’Ivoire (FACA-CI)
“Une autre hausse est prévue dans les prochains jours”
« Nous constatons effectivement une flambée des prix des produits alimentaires, à savoir le riz, le sucre et l’huile de palme. Nous avons demandé au ministre du Commerce de nous aider à maîtriser les prix. Mais vous n’êtes pas sans ignorer que, malheureusement, il n’y a plus de conseil de gouvernement, encore moins de conseil de ministre, depuis l’ouverture de la campagne présidentielle. Tout le gouvernement est tourné vers l’élection. Jusqu’à la mise en place du prochain gouvernement, il va falloir que le gouvernement actuel fasse en sorte que la situation globale des Ivoiriens s’améliore en terme de conditions de vie et justifie par la même occasion les privilèges et salaires colossaux qui leur sont attribués grâce aux impôts et taxes payés par les usagers que nous sommes. Nous ne saurions passés sous silence les efforts consentis par le ministre du Commerce en vue de permettre au consommateur de payer le juste prix des produits de grande consommation. Nous pensons que l’ensemble du gouvernement doit suivre son exemple. D’autre part, nous appelons les consommateurs et usagers des biens et services et destinataires des actions du gouvernement à aller choisir le candidat dont le programme est conforme à la protection des droits du consommateur.

Doukoua Godé
président de la Fédération des Associations des Consommateurs (FAC-CI)
“Les consommateurs doivent sortir de leur torpeur pour défendre de manière active leurs intérêts”
« Cette situation gravissime doit interpeler tous les acteurs à savoir les opérateurs économiques qui au-delà des intérêts bassement mercantilistes doivent adopter un comportement hautement patriotique en toute responsabilité pour éviter à la Côte d`Ivoire une dérive sociale qui serait une boîte de pandore ouverte aux conséquences incommensurables. Les consommateurs doivent également sortir de leur torpeur pour défendre de manière solidaire et active leurs intérêts très souvent bafoués. La FAC-CI interpelle l`état ivoirien conformément à ses engagements internationaux et aux dispositions de l`article 7 de la constitution ivoirienne à tout mettre en œuvre pour trouver des solutions idoines et durables à ces pratiques abusives et anticoncurrentielles aux conséquences dramatiques pour l`économie, les consommateurs et la paix sociale en cette période électorale très sensible. Le vote d`accord mais le ventre d`abord. »

Soumahoro Ben N’Faly,
président de l’Association pour la Protection des Consommateurs d Côte d’Ivoire (APROCACI)
“Il faut mettre les mesures prises en pratique”
« Nous sommes restés sur notre faim après le communiqué du gouvernement et nous estimons qu’il n’était pas assez précis. A preuve, rien n’a bougé depuis une semaine. Les mesures prises dans ce communiqué n’ont pas été mises en pratique. Au niveau du riz, le gouvernement ne prend que des mesures au plan national alors qu’aucune disposition n’est prise au plan international et on a l’impression qu’on tourne en rond. Nous souhaitons que le président qui sera élu à l’issue de cette élection, prenne les problèmes des consommateurs à bras le corps. »

Sogona Sidibé