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Politique Publié le samedi 8 janvier 2011 | Nord-Sud

Conférence épiscopale de Côte d`Ivoire - Tous les évêques ne sont pas pro-Gbagbo

Ç'aurait été ailleurs comme dans le monde syndical où les opinions s'expriment plus librement, que des voix se seraient déjà élevées au sein des évêques de Côte d'Ivoire pour se démarquer de la déclaration publiée lundi au nom de la Conférence épiscopale nationale. Mais ceux des guides catholiques qui ne partagent pas entièrement le contenu de ce message, ne le diront jamais publiquement. Certes, chaque évêque est autonome vis-à-vis du Vatican, mais par pudeur et pour ne pas donner l'image d'un clergé en disharmonie, les prélats gênés par les passages à coloration gbagboiste du message se garderont de le faire savoir à la Nation. Il est, en effet, impensable, voire impossible, que certains chefs de diocèses qui ont clairement démontré, ces derniers mois, leur neutralité à travers des mots et actes connus de tous, soutiennent aujourd'hui des positions susceptibles de fâcher l'un des camps opposés dans la crise post-électorale. Demander dans le contexte actuel que l'on s'en remette à la décision du Conseil constitutionnel ou s'opposer à l'intervention militaire de la sous-région demandée par Alassane Ouattara pour déloger son adversaire Laurent Gbagbo du pouvoir, est une impartialité flagrante contraire aux efforts d'équité que tous les Ivoiriens ont vu accomplir un guide comme l'archevêque d'Abidjan. Avant et après l'élection, Mgr Jean Pierre Kutwa n'a pas hésité, chaque fois que c'était nécessaire, à se rapprocher des guides des autres confessions pour appeler, ensemble, les protagonistes de la longue crise, à la droiture. Une attitude que l'on avait rarement constatée chez un chef de l'archidiocèse d'Abidjan depuis le décès du cardinal Bernard Yago. Et, c'est sûrement pour ne pas blesser des susceptibilités chez leurs fidèles respectifs que les leaders des chrétiens et des musulmans se sont sagement abstenus, dans leur déclaration post-électorale, de réitérer le respect du verdict des urnes qu'ils avaient régulièrement recommandé à la veille du second tour de la présidentielle. Par ailleurs, si Mgr Kutwa avait un parti pris, il n'aurait pas accédé à la demande des chrétiens résidents du Golf hôtel vers qui un prêtre a été exceptionnellement dépêché à deux reprises, pour les messes du 24 et du 31 décembre. Un geste qui a fini de convaincre que pour l'ancien évêque de Gagnoa, l'église doit se mettre au-dessus des considérations politiques et éviter toute discrimination entre ses fidèles. D'autres prélats réputés objectifs et qui, comme lui, participent activement à la recherche d'une issue heureuse à la crise actuelle, ne peuvent pas, eux non plus, avoir approuvé les parties du message favorables à un des camps. C'est le cas de l'archevêque métropolitain de Bouaké, Mgr Paul Siméon Ahouana ou de l'archevêque de Korhogo, Mgr Marie-Daniel Dadié, par ailleurs président de la Commission justice et paix de la conférence. La liste des pasteurs impartiaux du clergé catholique ne s'arrête pas là.
Cissé Sindou

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