Le ministre du Plan et du développement du gouvernement Guillaume Soro, Albert Mabri Toikeusse et celui de l’Economie et des finances, Charles Diby Koffi ont pris une part active, vendredi dernier, à Bamako (Mali), à la réunion du Conseil des ministres de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). Hier, sur les ondes de Onuci-Fm, Mabri Toikeusse est revenu sur les grandes orientations de cette rencontre.
- Quel a été l’objet de la réunion des ministres de l’Uemoa?
C’est une réunion ordinaire qui porte sur le fonctionnement de la banque. Ce sont des réunions que nous organisons quatre fois l’an. Mais la spécificité de la réunion d’hier (ndlr : vendredi), qui concerne la Côte d’Ivoire, c’est qu’il a été inscrit à l’ordre du jour, la mise en œuvre des décisions de la session extraordinaire du Conseil des ministres de Bissau concernant la Bceao et la Côte d’Ivoire. Des décisions qui indiquaient que désormais, c’est Monsieur Alassane Ouattara et tous ceux qu’il désigne, qui sont responsables des comptes Bceao de la Côte d’Ivoire.
- La question ne se pose plus en ces termes…
Non, elle ne se pose plus. Le Conseil des ministres où il y a deux ministres par pays, est l’organe de décision au niveau de l’Uemoa. Donc, la décision a été prise le 23 décembre. Et cela doit être exécuté. La réunion a plutôt demandé au gouverneur de faire le point de la mise en œuvre des décisions.
- Qu’en a-t-il été exactement ?
Le gouverneur a dit que la mise en œuvres, a commencé. Ils ont commencé à exécuter les décisions. Ils sont confrontés à quelques difficultés sécuritaires. Mais, ils sont en train de l’exécuter. Autre chose que je voudrais ajouter, c’est que pour permettre un compte rendu global et final de la mise en œuvre de ces décisions, il a été arrêté par le président Toumani Touré, le président en exercice de l’Uemoa, qu’une conférence des chefs d’Etat se réunisse le 22 janvier prochain pour entendre le rapport final du gouverneur et aussi les commentaires du Conseil des ministres.
- Certaines langues à Abidjan estiment que cette réunion du 22 janvier prochain, pourrait renverser la décision des ministres des finances de l’Uemoa…
Vous savez les gens ne savent pas comment l’Etat fonctionne. Moi, je ne pars pas à une réunion sans prendre les instructions du président de la République. Le ministre malien des Finances ou chargé de la Coopération, ne part pas à une réunion sans prendre des instructions. C’est ainsi que ça fonctionne. Chacun des membres du gouvernement, pour aller à une réunion communautaire ou internationale, prend les instructions de son Premier ministre ou du chef de l’Etat le cas échéant. C’est ce que chacun a fait avant d’aller à Bissau. Donc, les ministres n’ont pas cette liberté. C’est l’organe de décision, c’est-à-dire quand ils ont décidé, les statuts de l’Uemoa disent que la décision s’exécute. La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement est un organe d’orientation qui dit aux ministres, voilà dans quel sens vous devez aller. Comme c’est l’organe d’orientation, chacun prend des orientations. Donc la réunion qui aura lieu le 22 janvier, fera entendre les comptes rendus. Et ça m’étonnerait qu’ils aient des instructions qui soient contraires à ce qui a déjà été décidé à Bissau et dont le compte rendu nous a été fait ici.
- Comment le gouvernement du président élu, Alassane Ouattara, va-t-il manœuvrer pour avoir cet argent et éventuellement, s’en servir pour payer les fonctionnaires ?
Vous savez, cet argent revient à la Côte d’Ivoire. Donc, notre souci, c’est d’éviter que ceux qui n’ont plus droit à l’utilisation de cet argent, ceux qui ne devraient plus avoir accès à ces comptes, le prennent pour payer des mercenaires, pour mettre des jeunes gens dans la rue, pour se permettre de faire des choses qui ne servent pas à la Côte d’Ivoire. Donc le gouverneur a confirmé que les comptes ont effectivement été bloqués. Nous allons donc nous mettre en rapport avec la direction nationale de la Bceao dès le début de la semaine prochaine, pour la suite à donner à toutes les décisions qui ont été prises.
- Est-ce que ces avoirs ne pourraient pas permettre que les opérations, comme par exemple le payement des salaires, soient entreprises par votre gouvernement. Etant donné que vos opposants n’ont plus accès à ces fonds ?
S’ils s’installent par la force dans les locaux de l’administration ivoirienne, ils verront comment ils vont payer les salaires. Ce que je voudrais dire, c’est qu’il y a un certain nombre d’entreprises qui sont en train de prendre des risques. Elles s’exposent de fait à un certain nombre de sanctions de tous ordres. Il y a des entreprises ivoiriennes ou à participation publique qui sont en train de financer cette équipe illégitime.
- Ces responsables d’entreprises ne sont-ils pas contraints de le faire ?
Ils diront certainement que c’est sous contrainte. Mais, nous avons des informations précises sur les agissements des uns et des autres. Il y en a qui le font avec plaisir. Il y en a certainement qui ont quelques contraintes. Nous saurons apprécier. Mais en tout état de cause, je pense que cette collaboration doit cesser. Le gaspillage des deniers publics pour des buts inavoués, tout cela doit cesser. Et chacun devra rendre compte.
- Le ministre de l’Economie et des finances, Charles Diby Koffi, n’a pas été beaucoup entendu. Confirmez-vous qu’il était au Mali pour la réunion de l’Uemoa ?
Le ministre Diby Koffi est avec moi. Nous venons de nous parler, il y a juste 5 minutes. C’est-à-dire entre votre premier appel et le deuxième. Nous nous sommes parlé. Je viens de m’entretenir avec le directeur national de la Bceao. Nous sommes tous les deux encore ici pour régler les derniers détails avant de quitter Bamako.
Propos retranscrits par Cissé Cheick Ely
- Quel a été l’objet de la réunion des ministres de l’Uemoa?
C’est une réunion ordinaire qui porte sur le fonctionnement de la banque. Ce sont des réunions que nous organisons quatre fois l’an. Mais la spécificité de la réunion d’hier (ndlr : vendredi), qui concerne la Côte d’Ivoire, c’est qu’il a été inscrit à l’ordre du jour, la mise en œuvre des décisions de la session extraordinaire du Conseil des ministres de Bissau concernant la Bceao et la Côte d’Ivoire. Des décisions qui indiquaient que désormais, c’est Monsieur Alassane Ouattara et tous ceux qu’il désigne, qui sont responsables des comptes Bceao de la Côte d’Ivoire.
- La question ne se pose plus en ces termes…
Non, elle ne se pose plus. Le Conseil des ministres où il y a deux ministres par pays, est l’organe de décision au niveau de l’Uemoa. Donc, la décision a été prise le 23 décembre. Et cela doit être exécuté. La réunion a plutôt demandé au gouverneur de faire le point de la mise en œuvre des décisions.
- Qu’en a-t-il été exactement ?
Le gouverneur a dit que la mise en œuvres, a commencé. Ils ont commencé à exécuter les décisions. Ils sont confrontés à quelques difficultés sécuritaires. Mais, ils sont en train de l’exécuter. Autre chose que je voudrais ajouter, c’est que pour permettre un compte rendu global et final de la mise en œuvre de ces décisions, il a été arrêté par le président Toumani Touré, le président en exercice de l’Uemoa, qu’une conférence des chefs d’Etat se réunisse le 22 janvier prochain pour entendre le rapport final du gouverneur et aussi les commentaires du Conseil des ministres.
- Certaines langues à Abidjan estiment que cette réunion du 22 janvier prochain, pourrait renverser la décision des ministres des finances de l’Uemoa…
Vous savez les gens ne savent pas comment l’Etat fonctionne. Moi, je ne pars pas à une réunion sans prendre les instructions du président de la République. Le ministre malien des Finances ou chargé de la Coopération, ne part pas à une réunion sans prendre des instructions. C’est ainsi que ça fonctionne. Chacun des membres du gouvernement, pour aller à une réunion communautaire ou internationale, prend les instructions de son Premier ministre ou du chef de l’Etat le cas échéant. C’est ce que chacun a fait avant d’aller à Bissau. Donc, les ministres n’ont pas cette liberté. C’est l’organe de décision, c’est-à-dire quand ils ont décidé, les statuts de l’Uemoa disent que la décision s’exécute. La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement est un organe d’orientation qui dit aux ministres, voilà dans quel sens vous devez aller. Comme c’est l’organe d’orientation, chacun prend des orientations. Donc la réunion qui aura lieu le 22 janvier, fera entendre les comptes rendus. Et ça m’étonnerait qu’ils aient des instructions qui soient contraires à ce qui a déjà été décidé à Bissau et dont le compte rendu nous a été fait ici.
- Comment le gouvernement du président élu, Alassane Ouattara, va-t-il manœuvrer pour avoir cet argent et éventuellement, s’en servir pour payer les fonctionnaires ?
Vous savez, cet argent revient à la Côte d’Ivoire. Donc, notre souci, c’est d’éviter que ceux qui n’ont plus droit à l’utilisation de cet argent, ceux qui ne devraient plus avoir accès à ces comptes, le prennent pour payer des mercenaires, pour mettre des jeunes gens dans la rue, pour se permettre de faire des choses qui ne servent pas à la Côte d’Ivoire. Donc le gouverneur a confirmé que les comptes ont effectivement été bloqués. Nous allons donc nous mettre en rapport avec la direction nationale de la Bceao dès le début de la semaine prochaine, pour la suite à donner à toutes les décisions qui ont été prises.
- Est-ce que ces avoirs ne pourraient pas permettre que les opérations, comme par exemple le payement des salaires, soient entreprises par votre gouvernement. Etant donné que vos opposants n’ont plus accès à ces fonds ?
S’ils s’installent par la force dans les locaux de l’administration ivoirienne, ils verront comment ils vont payer les salaires. Ce que je voudrais dire, c’est qu’il y a un certain nombre d’entreprises qui sont en train de prendre des risques. Elles s’exposent de fait à un certain nombre de sanctions de tous ordres. Il y a des entreprises ivoiriennes ou à participation publique qui sont en train de financer cette équipe illégitime.
- Ces responsables d’entreprises ne sont-ils pas contraints de le faire ?
Ils diront certainement que c’est sous contrainte. Mais, nous avons des informations précises sur les agissements des uns et des autres. Il y en a qui le font avec plaisir. Il y en a certainement qui ont quelques contraintes. Nous saurons apprécier. Mais en tout état de cause, je pense que cette collaboration doit cesser. Le gaspillage des deniers publics pour des buts inavoués, tout cela doit cesser. Et chacun devra rendre compte.
- Le ministre de l’Economie et des finances, Charles Diby Koffi, n’a pas été beaucoup entendu. Confirmez-vous qu’il était au Mali pour la réunion de l’Uemoa ?
Le ministre Diby Koffi est avec moi. Nous venons de nous parler, il y a juste 5 minutes. C’est-à-dire entre votre premier appel et le deuxième. Nous nous sommes parlé. Je viens de m’entretenir avec le directeur national de la Bceao. Nous sommes tous les deux encore ici pour régler les derniers détails avant de quitter Bamako.
Propos retranscrits par Cissé Cheick Ely