Du pain béni ! Ils ont mis à exécution leur menace. Les policiers appartenant à la brigade anti-émeute (Bae) à Yopougon et ceux de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs) basée à Williamsville et à Marcory sont entrés en grève illimitée, depuis hier. Ils protestent contre le non- payement de la prime ''Hauts-les-cœurs'' à laquelle ils n'auraient pas droit, selon l'inspecteur général Brindou M'Bia, directeur général de la police nationale. Ce dernier aurait indiqué que ces éléments de la promotion 2008 n'avaient pas participé à la guerre déclenchée le 19 septembre 2002. Mais ceux-ci n'entendent pas les choses de cette oreille. Ils réclament la fameuse prime car selon eux, ils ne perçoivent pas de salaires depuis trois ans. Un gradé de la police nous explique que les différentes sanctions financières contre le président battu, Gbagbo et l'essoufflement des finances, sont autant de facteurs qui menacent l'intégration de cette classe. Le second point à l'origine de la colère des flics, selon nos interlocuteurs, est la détérioration des conditions de travail et le manque d'outils de travail et d'équipements dont les autos phones, les armes à feu et les véhicules de transport vétustes depuis plusieurs années. L'information est passée de bouche à oreille et relayée sur les autos phones appelant les policiers à cesser de travailler jusqu'à la satisfaction des revendications énumérées. L'affaire est prise au sérieux par le haut-commandement. Hier, selon une source policière, le commissaire Yorro Claude, directeur des unités d'intervention, est arrivé en pompier dans les casernes de la Crs 1 et de celle de la Bae pour, apprenons-nous, remobiliser les troupes et tenter d'aplanir les «dysfonctionnements » et «l'affront» lors du raid des Fds à Abobo, la semaine dernière. Au dire de notre interlocuteur, le DG, M. Brindou, aurait affirmé qu'il n'était pas au courant de la présence des policiers de la Bae et de la Crs tombés lors de l'expédition d'Abobo et celle d'Anyama. Pour sa part, le commissaire Yorro a souligné que les éléments doivent restés mobilisés. Le malaise que vit la police ne date pas d'aujourd'hui. L'on se souvient qu'en novembre 2010, le sergent-chef Goué en service au commissariat de Bingerville, avait recensé dans un document les maux qui minent la police. Il avait appelé ses collègues à un arrêt de travail pour protester contre l'indifférence de la hiérarchie. « J'assume mon combat », avait soutenu le sous-officier dans l'entretien accordé à Nord-Sud Quotidien.
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa