Honte à la CEDEAO ! Et véritable camouflet pour la communauté ouest-africaine (coachée par la France) qui a préconisé le feu et le sang pour, dit-elle, «régler» le contentieux électoral présidentiel en Côte d’Ivoire. Là où l’Union africaine (UA) jouant de sagesse, de liberté et d’impartialité a pris la décision d’envoyer à Abidjan une équipe «d’enquêteurs » pour rechercher la vérité et proposer une solution pacifique à la crise. Le chef de l’Etat mauritanien, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice du Conseil de sécurité et de paix de l’Union africaine (UA), a rendu public, le vendredi 28 janvier dernier, le communiqué de la 259ème session du Conseil dont l’un des sujets centraux était la crise post électorale en Côte d’Ivoire. Les chefs d’Etat et de
gouvernement de l’UA ont décidé, pour trouver une solution à la situation ivoirienne, «de mettre en place, sous l’autorité de l’Union africaine, un groupe de haut niveau pour le règlement de la crise, dans des conditions qui préservent la démocratie et la paix».
Ce groupe de haut niveau n’est rien d’autre qu’un «panel» de cinq chefs d’Etat.
Le sommet des chefs d’Etat tenu hier à Addis-Abeba (Ethiopie) a choisi les cinq pays conformément aux cinq régions du continent. Ces cinq chefs d’Etat viendront à Abidjan afin de rechercher la vérité sur le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire tenu le 28 novembre dernier. Durant un mois, ces cinq chefs d’Etat, assistés par une équipe d’experts, répondront à la question fondamentale : qui de Gbagbo ou de Ouattara a remporté le scrutin électoral du 28 novembre? Ils répondront également, avec des preuves, aux autres questions tout aussi importantes : comment s’est déroulé le scrutin ? Y a-t-il eu fraude ?
Le vote fut-il équitable, transparent et démocratique ? Le processus de proclamation des résultats a-t-il été respecté ? Quel est le rôle véritable du certificateur de l’ONU ?
Autant de questions auxquelles les émissaires de l’UA vont répondre pour démêler l’écheveau de la crise post électorale ivoirienne. Une démarche de l’UA qui apparaît à la fois sérieuse et crédible. En total déphasage avec l’attitude de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) qui a fait table-rase de la recherche de la vérité dans la crise ivoirienne pour emboucher la trompette partisane et vindicative de la France de Nicolas Sarkozy. Pour Paris dont Alassane Ouattara est le «pion», il n’est point question d’investiguer pour savoir si Ouattara est effectivement le «vainqueur» du scrutin. Puisque le Conseil constitutionnel, institution étatique ivoirienne unique chargée de valider toute victoire à l’élection présidentielle, estime, après avoir statué sur les contestations du scrutin, que le président élu n’est autre que Laurent Gbagbo. Dans un chorus se fondant peu sur le droit et la démocratie que sur des intérêts nébuleux, certains pays de l’Afrique de l’ouest, l’ONU, la France et l’Union européenne crient à tue-tête que Ouattara est le «vainqueur». Ils menacent la Côte d’Ivoire de guerre. Sarkozy donne les ultimatums au Président Gbagbo. Wade, Compaoré, Goodluck font feu de tout bois. Aucun d’entre eux ne cherche à savoir si ce que Choi, le représentant de Ban Ki-moon en Côte d’Ivoire, a certifié comme résultats est exact. C’est mettre fin à cet obscurantisme que l’UA a préconisé la «marche vers la lumière».
Didier Depry
ddepry@hotmail.com
gouvernement de l’UA ont décidé, pour trouver une solution à la situation ivoirienne, «de mettre en place, sous l’autorité de l’Union africaine, un groupe de haut niveau pour le règlement de la crise, dans des conditions qui préservent la démocratie et la paix».
Ce groupe de haut niveau n’est rien d’autre qu’un «panel» de cinq chefs d’Etat.
Le sommet des chefs d’Etat tenu hier à Addis-Abeba (Ethiopie) a choisi les cinq pays conformément aux cinq régions du continent. Ces cinq chefs d’Etat viendront à Abidjan afin de rechercher la vérité sur le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire tenu le 28 novembre dernier. Durant un mois, ces cinq chefs d’Etat, assistés par une équipe d’experts, répondront à la question fondamentale : qui de Gbagbo ou de Ouattara a remporté le scrutin électoral du 28 novembre? Ils répondront également, avec des preuves, aux autres questions tout aussi importantes : comment s’est déroulé le scrutin ? Y a-t-il eu fraude ?
Le vote fut-il équitable, transparent et démocratique ? Le processus de proclamation des résultats a-t-il été respecté ? Quel est le rôle véritable du certificateur de l’ONU ?
Autant de questions auxquelles les émissaires de l’UA vont répondre pour démêler l’écheveau de la crise post électorale ivoirienne. Une démarche de l’UA qui apparaît à la fois sérieuse et crédible. En total déphasage avec l’attitude de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) qui a fait table-rase de la recherche de la vérité dans la crise ivoirienne pour emboucher la trompette partisane et vindicative de la France de Nicolas Sarkozy. Pour Paris dont Alassane Ouattara est le «pion», il n’est point question d’investiguer pour savoir si Ouattara est effectivement le «vainqueur» du scrutin. Puisque le Conseil constitutionnel, institution étatique ivoirienne unique chargée de valider toute victoire à l’élection présidentielle, estime, après avoir statué sur les contestations du scrutin, que le président élu n’est autre que Laurent Gbagbo. Dans un chorus se fondant peu sur le droit et la démocratie que sur des intérêts nébuleux, certains pays de l’Afrique de l’ouest, l’ONU, la France et l’Union européenne crient à tue-tête que Ouattara est le «vainqueur». Ils menacent la Côte d’Ivoire de guerre. Sarkozy donne les ultimatums au Président Gbagbo. Wade, Compaoré, Goodluck font feu de tout bois. Aucun d’entre eux ne cherche à savoir si ce que Choi, le représentant de Ban Ki-moon en Côte d’Ivoire, a certifié comme résultats est exact. C’est mettre fin à cet obscurantisme que l’UA a préconisé la «marche vers la lumière».
Didier Depry
ddepry@hotmail.com