On les connaît enfin ! Les cinq (5) chefs d’Etat mandatés par l’Union africaine pour trouver une issue négociée à la crise ivoirienne se désignent comme suit : Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Idriss Deby (Tchad), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaoré (Burkina Faso) et Jakaya Kikwete (Tanzanie). La composition du panel ou groupe de haut niveau été donnée, hier, et si on en croit le porte-parole de la Commission de l’Ua citée par l’Agence France presse, le groupe se rendra prochainement à Abidjan, à une date qui reste à déterminer. La première mission du groupe de haut niveau devrait se faire toutefois sans trop tarder : le temps presse et le Conseil de paix et de sécurité a donné seulement un mois aux panélistes pour rendre leurs conclusions. Le groupe que préside le Mauritanien Ould Abdel Aziz sera accompagné en Côte d’Ivoire de deux personnalités clés : le président de la Commission de l’Ua, Jean Ping
et celui de la Commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), James Victor Gbého.
Léger arrêt sur la composition du groupe de haut niveau. Des noms qui y figurent ne sont pas parfaitement étrangers aux protagonistes de la crise ivoirienne. D’abord, Blaise Compaoré, président du Faso. Il a joué le rôle de facilitateur dans la sortie de crise en Côte d’Ivoire- avec une représentation permanente à Abidjan- jusqu’à l’élection du 28 novembre. Il ne fait aucun doute que pour Blaise Compaoré, Alassane Ouattara est le vainqueur de l’élection présidentielle. L’une de ses dernières déclarations sur le dossier ivoirien avait été enregistrée à Paris alors que Compaoré sortait d’une audience avec Nicolas Sarkozy. Il souhaitait le « rétablissement de l’ordre constitutionnel » et espérait que le « président choisi par les Ivoiriens (s’installe) à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire ». Autant que dire Blaise Compaoré n’est pas aujourd’hui le meilleur ami de Laurent Gbagbo, lequel- dans une
interview à Le figaro fin décembre 2010- s’en prenait à Compaoré et à ses « 80% » obtenus lors de la présidentielle 2010 au Burkina Faso. Autre chose : Gbagbo et ses proches voient bien Compaoré, un fervent soutien de l’option militaire contre le régime encore en place à Abidjan.
Ensuite, Idriss Déby Itno, du Tchad. Dans l'une de ses rares sorties sur la crise post-électorale, il affichait son hostilité à une intervention militaire contre Laurent Gbagbo parce que, concevait-il, « les solutions militaires sont des trucs provisoires qui ne règlent rien ». « Il faut le dialogue. Qu'importe le temps. Il faut éviter une déchirure de la Côte d'Ivoire », avait déclaré Idriss Déby interrogé par France 24. L’homme fort de N’Djamena considérait Alassane Ouattara vainqueur de la présidentielle mais plaidait pour un « dialogue entre les deux hommes ».
Vient le président tanzanien Jakaya Kikwete. Sa position correspond à celle des nations unies et de l’Union africaine. Il a formé récemment le vœu que Laurent Gbagbo « entende les appels de l’Onu, de l’Union africaine, des leaders africains et du monde entier pour qu’il respecte la volonté du peuple ivoirien ». Jakaya Kiwete s’était exprimé le 7 janvier à Dar es Salam lors d’une rencontre avec le corps diplomatique.
Le Sud-africain Jacob Zuma est l’autre membre du groupe de haut niveau. Sa vision de la crise ivoirienne tranche parfaitement d’avec celle de nombre de ses homologues. Le 21 janvier 2011, en conférence de presse, il avait demandé que l’on « fasse quelque chose d’autre que de demander à l’un des deux chefs de partir ». « Nous devons trouver un moyen de vérifier les faits et, en fonction des résultats, de pouvoir avancer », avait déclaré Jacob Zuma, rejoignant implicitement Laurent Gbagbo qui a déjà appelé à un recompte des voix.
Les déclarations du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz n’affluent pas. Mais pour être membre de l’Ua, le pays et son président sont censés endosser les positions officielles de l’Union. Ould Abdel Aziz paraît à équidistance des radicalismes. De ce point de vue, il incarne probablement- et assez bien- son statut de président du groupe de haut niveau sur la Côte d’Ivoire.
Le groupe de chefs d’Etat est attendu « pour évaluer la situation et formuler, sur la base des décisions pertinentes de l’Ua et de la Cedeao, une solution politique d’ensemble ». Ses décisions telles qu’elles seront entérinées par le Conseil de paix et de sécurité seront contraignantes pour « toutes les parties ivoiriennes ».
Kisselminan COULIBALY
et celui de la Commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), James Victor Gbého.
Léger arrêt sur la composition du groupe de haut niveau. Des noms qui y figurent ne sont pas parfaitement étrangers aux protagonistes de la crise ivoirienne. D’abord, Blaise Compaoré, président du Faso. Il a joué le rôle de facilitateur dans la sortie de crise en Côte d’Ivoire- avec une représentation permanente à Abidjan- jusqu’à l’élection du 28 novembre. Il ne fait aucun doute que pour Blaise Compaoré, Alassane Ouattara est le vainqueur de l’élection présidentielle. L’une de ses dernières déclarations sur le dossier ivoirien avait été enregistrée à Paris alors que Compaoré sortait d’une audience avec Nicolas Sarkozy. Il souhaitait le « rétablissement de l’ordre constitutionnel » et espérait que le « président choisi par les Ivoiriens (s’installe) à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire ». Autant que dire Blaise Compaoré n’est pas aujourd’hui le meilleur ami de Laurent Gbagbo, lequel- dans une
interview à Le figaro fin décembre 2010- s’en prenait à Compaoré et à ses « 80% » obtenus lors de la présidentielle 2010 au Burkina Faso. Autre chose : Gbagbo et ses proches voient bien Compaoré, un fervent soutien de l’option militaire contre le régime encore en place à Abidjan.
Ensuite, Idriss Déby Itno, du Tchad. Dans l'une de ses rares sorties sur la crise post-électorale, il affichait son hostilité à une intervention militaire contre Laurent Gbagbo parce que, concevait-il, « les solutions militaires sont des trucs provisoires qui ne règlent rien ». « Il faut le dialogue. Qu'importe le temps. Il faut éviter une déchirure de la Côte d'Ivoire », avait déclaré Idriss Déby interrogé par France 24. L’homme fort de N’Djamena considérait Alassane Ouattara vainqueur de la présidentielle mais plaidait pour un « dialogue entre les deux hommes ».
Vient le président tanzanien Jakaya Kikwete. Sa position correspond à celle des nations unies et de l’Union africaine. Il a formé récemment le vœu que Laurent Gbagbo « entende les appels de l’Onu, de l’Union africaine, des leaders africains et du monde entier pour qu’il respecte la volonté du peuple ivoirien ». Jakaya Kiwete s’était exprimé le 7 janvier à Dar es Salam lors d’une rencontre avec le corps diplomatique.
Le Sud-africain Jacob Zuma est l’autre membre du groupe de haut niveau. Sa vision de la crise ivoirienne tranche parfaitement d’avec celle de nombre de ses homologues. Le 21 janvier 2011, en conférence de presse, il avait demandé que l’on « fasse quelque chose d’autre que de demander à l’un des deux chefs de partir ». « Nous devons trouver un moyen de vérifier les faits et, en fonction des résultats, de pouvoir avancer », avait déclaré Jacob Zuma, rejoignant implicitement Laurent Gbagbo qui a déjà appelé à un recompte des voix.
Les déclarations du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz n’affluent pas. Mais pour être membre de l’Ua, le pays et son président sont censés endosser les positions officielles de l’Union. Ould Abdel Aziz paraît à équidistance des radicalismes. De ce point de vue, il incarne probablement- et assez bien- son statut de président du groupe de haut niveau sur la Côte d’Ivoire.
Le groupe de chefs d’Etat est attendu « pour évaluer la situation et formuler, sur la base des décisions pertinentes de l’Ua et de la Cedeao, une solution politique d’ensemble ». Ses décisions telles qu’elles seront entérinées par le Conseil de paix et de sécurité seront contraignantes pour « toutes les parties ivoiriennes ».
Kisselminan COULIBALY