Vers un clash entre l'UA et l'Onu en Côte d'Ivoire
Ils n'ont pas encore pris l'avion pour la Côte d'Ivoire que les cinq (5) chefs d'Etat désignés par l'Union africaine (UA) pour assurer la médiation dans la crise ivoirienne voient leur mission déjà plombée par des balises de l'Onu. ''Pas de recomptage des voix ni de partage du pouvoir'', préviennent les autorités onusiennes. Pour le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon, « revenir sur les résultats de l'élection serait une grave injustice et établirait un précédent fâcheux». M. Ban perçoit en effet dans le travail confié au panel de cinq chefs d'Etat par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, une éventuelle remise en cause de la certification des élections par son représentant spécial en Côte d'Ivoire, Young-Jin Choi. Un désaveu, voire une humiliation pour la ligne coréenne dans la gestion de la crise ivoirienne, que le secrétaire général de l'Onu ne semble pas prêt à accepter. Pas plus que Claude
Leroy, secrétaire général adjoint de l'organisation internationale, chargé des opérations de maintien de la paix, qui voit également dans un partage du pouvoir la remise en cause des élections validées par l'Onu. «La question du partage du pouvoir ne se pose pas. L'UA, la Cedeao et l'Onu ont été parfaitement claires là-dessus et ont réaffirmé que M. Ouattara est le président légitimement élu de Côte d'Ivoire, les chiffres sont clairs, il n'est pas question de partage du pouvoir», martèle l'adjoint de Ban Ki-Moon chargé du maintien de la paix. Que viennent donc faire les 5 chefs d'Etat de l'UA en Côte d'Ivoire, dès lors que la possibilité du recomptage, d'une vérification du scrutin du 28 novembre 2010 ou encore d'aboutir à un partage de pouvoir entre Gbagbo et Ouattara ne devrait plus faire partie de leur mission ? L'équipe dirigée par le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, vient-elle négocier le départ en
douceur de Laurent Gbagbo du pouvoir, après que plusieurs autres chefs d'Etat aient échoué à faire plier l'échine à l'actuel locataire du Palais d'Abidjan? Autant le dire tout net, la mission de ces présidents africains s'annonce déjà périlleuse. La difficulté dans la crise post-électorale en Côte d'Ivoire réside dans le fait que chacun des camps au conflit est convaincu d'avoir la vérité. Que vont donc faire le président Mohamed Ould Abdel Aziz et ses pairs face à un Laurent Gbagbo, assis au palais présidentiel, parce qu'investi par le Conseil constitutionnel ivoirien et dont le cercle de soutien s'élargit davantage au niveau africain ? Que diront-ils à un Ouattara Alassane, déclaré élu par la Commission électorale indépendante et fortement soutenu par la communauté internationale qui réclame que le pouvoir lui soit remis ? Des questions qui annoncent les difficultés du panel en Côte d'Ivoire. Par ailleurs, cette mission
des chefs d'Etat africains, il faut le dire, pourrait être dominée par une bataille au sommet entre la ligne européenne et onusienne de résolution de cette crise, et celle des Africains qui ont décidé de prendre le dossier en main. Un clash semble donc pointer à l'horizon entre l'UA et l'Onu dans la gestion du conflit né des élections en Côte d'Ivoire. Selon Jean Ping, président de la Commission de l'Union africaine, la prise en main de la résolution de cette crise, signifie, comme dans un match de football, que « l'Afrique a décidé de remettre la balle au centre du terrain ». Une façon de dire que la partie reste tout à fait jouable pour chacun des camps au conflit et que seule la mission des chefs d'Etat pourra déterminer l'issue à donner au dossier cette perception des choses heurte cependant l'Organisation des nations unies et tous les soutiens qui font bloc derrière Alassane Ouattara, et qui attendent tout simplement qu'il
soit établi dans les fonctions de chef d'Etat. La bataille avait déjà commencé depuis les couloirs du 16è sommet de l'UA à Addis-Abeba. En marge de ce sommet, et après les décisions du Conseil de paix et de sécurité, un huis clos de haut niveau réunissant des chefs d'Etat africains représentant l'UA, ceux de la Cedeao et le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-Moon, s'est en effet tenu dans la soirée du samedi 29 janvier. Il s'agissait d'harmoniser les positions sur la mission du panel des chefs d'Etat africains en Côte d'Ivoire. Apparemment, un accord ne s'est pas dégagé, puisqu'au sortir de cette réunion, Ban Ki-Moon a dit son opposition à un recomptage des voix et même à un partage du pouvoir. Mieux, le secrétaire général de l'Onu a insisté que le panel des chefs d'Etat de l'UA «devrait travailler en étroite collaboration avec l'Onu dans tous les aspects et à toutes les étapes du processus». En clair Ban Ki-Moon
manœuvre pour que son représentant spécial en Côte d'Ivoire, Young-Jin Choi, ne perde pas la main dans la gestion du dossier ivoirien, face à la volonté des Africains de le récupérer. Cette bataille entamée en Éthiopie entre ceux qui veulent une vérification des élections, voire un recomptage des voix et ceux qui s'y opposent, pourrait dominer la mission d'un mois des cinq leaders du panel des Africains. Entre l'UA qui a entériné la proposition du président Zuma de venir enquêter en Côte d'Ivoire pour se faire une idée nette de la situation et l'Onu qui ne voit que le départ de Gbagbo et l'installation de Ouattara, les débats s'annoncent houleux au bord de la lagune Ebrié.
Hamadou ZIAO
Ils n'ont pas encore pris l'avion pour la Côte d'Ivoire que les cinq (5) chefs d'Etat désignés par l'Union africaine (UA) pour assurer la médiation dans la crise ivoirienne voient leur mission déjà plombée par des balises de l'Onu. ''Pas de recomptage des voix ni de partage du pouvoir'', préviennent les autorités onusiennes. Pour le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon, « revenir sur les résultats de l'élection serait une grave injustice et établirait un précédent fâcheux». M. Ban perçoit en effet dans le travail confié au panel de cinq chefs d'Etat par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, une éventuelle remise en cause de la certification des élections par son représentant spécial en Côte d'Ivoire, Young-Jin Choi. Un désaveu, voire une humiliation pour la ligne coréenne dans la gestion de la crise ivoirienne, que le secrétaire général de l'Onu ne semble pas prêt à accepter. Pas plus que Claude
Leroy, secrétaire général adjoint de l'organisation internationale, chargé des opérations de maintien de la paix, qui voit également dans un partage du pouvoir la remise en cause des élections validées par l'Onu. «La question du partage du pouvoir ne se pose pas. L'UA, la Cedeao et l'Onu ont été parfaitement claires là-dessus et ont réaffirmé que M. Ouattara est le président légitimement élu de Côte d'Ivoire, les chiffres sont clairs, il n'est pas question de partage du pouvoir», martèle l'adjoint de Ban Ki-Moon chargé du maintien de la paix. Que viennent donc faire les 5 chefs d'Etat de l'UA en Côte d'Ivoire, dès lors que la possibilité du recomptage, d'une vérification du scrutin du 28 novembre 2010 ou encore d'aboutir à un partage de pouvoir entre Gbagbo et Ouattara ne devrait plus faire partie de leur mission ? L'équipe dirigée par le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, vient-elle négocier le départ en
douceur de Laurent Gbagbo du pouvoir, après que plusieurs autres chefs d'Etat aient échoué à faire plier l'échine à l'actuel locataire du Palais d'Abidjan? Autant le dire tout net, la mission de ces présidents africains s'annonce déjà périlleuse. La difficulté dans la crise post-électorale en Côte d'Ivoire réside dans le fait que chacun des camps au conflit est convaincu d'avoir la vérité. Que vont donc faire le président Mohamed Ould Abdel Aziz et ses pairs face à un Laurent Gbagbo, assis au palais présidentiel, parce qu'investi par le Conseil constitutionnel ivoirien et dont le cercle de soutien s'élargit davantage au niveau africain ? Que diront-ils à un Ouattara Alassane, déclaré élu par la Commission électorale indépendante et fortement soutenu par la communauté internationale qui réclame que le pouvoir lui soit remis ? Des questions qui annoncent les difficultés du panel en Côte d'Ivoire. Par ailleurs, cette mission
des chefs d'Etat africains, il faut le dire, pourrait être dominée par une bataille au sommet entre la ligne européenne et onusienne de résolution de cette crise, et celle des Africains qui ont décidé de prendre le dossier en main. Un clash semble donc pointer à l'horizon entre l'UA et l'Onu dans la gestion du conflit né des élections en Côte d'Ivoire. Selon Jean Ping, président de la Commission de l'Union africaine, la prise en main de la résolution de cette crise, signifie, comme dans un match de football, que « l'Afrique a décidé de remettre la balle au centre du terrain ». Une façon de dire que la partie reste tout à fait jouable pour chacun des camps au conflit et que seule la mission des chefs d'Etat pourra déterminer l'issue à donner au dossier cette perception des choses heurte cependant l'Organisation des nations unies et tous les soutiens qui font bloc derrière Alassane Ouattara, et qui attendent tout simplement qu'il
soit établi dans les fonctions de chef d'Etat. La bataille avait déjà commencé depuis les couloirs du 16è sommet de l'UA à Addis-Abeba. En marge de ce sommet, et après les décisions du Conseil de paix et de sécurité, un huis clos de haut niveau réunissant des chefs d'Etat africains représentant l'UA, ceux de la Cedeao et le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-Moon, s'est en effet tenu dans la soirée du samedi 29 janvier. Il s'agissait d'harmoniser les positions sur la mission du panel des chefs d'Etat africains en Côte d'Ivoire. Apparemment, un accord ne s'est pas dégagé, puisqu'au sortir de cette réunion, Ban Ki-Moon a dit son opposition à un recomptage des voix et même à un partage du pouvoir. Mieux, le secrétaire général de l'Onu a insisté que le panel des chefs d'Etat de l'UA «devrait travailler en étroite collaboration avec l'Onu dans tous les aspects et à toutes les étapes du processus». En clair Ban Ki-Moon
manœuvre pour que son représentant spécial en Côte d'Ivoire, Young-Jin Choi, ne perde pas la main dans la gestion du dossier ivoirien, face à la volonté des Africains de le récupérer. Cette bataille entamée en Éthiopie entre ceux qui veulent une vérification des élections, voire un recomptage des voix et ceux qui s'y opposent, pourrait dominer la mission d'un mois des cinq leaders du panel des Africains. Entre l'UA qui a entériné la proposition du président Zuma de venir enquêter en Côte d'Ivoire pour se faire une idée nette de la situation et l'Onu qui ne voit que le départ de Gbagbo et l'installation de Ouattara, les débats s'annoncent houleux au bord de la lagune Ebrié.
Hamadou ZIAO