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Politique Publié le mardi 1 février 2011 | L’Inter

Tout sur les 5 chefs d’Etat envoyés au chevet de la Côte d’Ivoire

L’Union africaine (UA) a délégué cinq présidents africains pour s’enquérir de la situation post-électorale en Côte d’Ivoire, afin de trouver une solution pacifique à la crise née de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Ainsi, lundi 31 janvier 2011, les chefs d’Etat africains ont désigné le président Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le Burkinabé Blaise Compaoré, le Sud-africain Jacob Zuma, le Tanzanien Jakaya Kikwete et le Tchadien Idriss Deby Itno pour cette mission de réévaluation du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire. Ce panel mis en place par l’UA est présidé par le président mauritanien. Mais qui sont réellement ces chefs d’Etat commis à la résolution d’une crise post-électorale qui dure maintenant plus de deux mois ?
Commençons par le président du panel. Mohamed Ould Abdel Aziz est un général de l’armée mauritanienne. Il est né le 20 décembre 1956 à Akjoujt. Il a participé au coup d’Etat de 2005 dans son pays qui a déposé Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya puis a conduit un coup de force le 6 août 2008. Sidi Ould Cheikh Abdallahi et son Premier ministre, Yahya Ould Ahmed El Waghef sont alors renversés. Après ce putsch, il s’autoproclame président du Haut Conseil d’Etat de la Mauritanie. Ainsi, le 12 avril 2009, il annonce sa démission de l’armée et du Haut Conseil d’Etat pour participer aux élections présidentielles prévues le 6 juin 2009. Mais ces élections ne se tiendront pas à cette date. Et c’est finalement le 18 juillet 2009 qu'un scrutin consensuel est organisé en Mauritanie, en accord avec ses opposants. Il est proclamé président élu mais les résultats de ce scrutin continuent de soulever des doutes.
Jacob Zuma, le président sud-africain est né lui, le 12 avril 1942 et est membre de l’aile gauche du Congrès national africain (ANC). Autodidacte, il est président de l’Afrique du Sud depuis le 9 mai 2009. Très influent et très populaire dans son pays, Jacob Zuma a été de tous les combats anti-apartheid. Il a été emprisonné pendant 10 ans à Robben Island au côté de Nelson Mandela pour son activisme à l’ANC et pour son appartenance à un groupe armé. Il a gravi tous les échelons de la politique sud-africainE avant de se retrouver à la tête de ce géant d'Afrique. Avec le président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, il est médiateur dans le processus de paix au Burundi pour mettre fin à la crise ethnique entre les Hutu et les Tutsi.
Au pouvoir au Burkina Faso depuis 1987 (24 ans) après un coup d'Etat, Blaise Compaoré est accusé d’avoir fait assassiner son frère d’armes Thomas Sankara, la même année. M. Compaoré est le président fondateur de l’actuel parti au pouvoir dans son pays, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Il a été élu président de la République en 1991, puis réélu en 1998, 2005 et 2010 avec chaque fois des scores qui dépassent les 80% des suffrages exprimés. Il a été médiateur dans plusieurs crises politiques en Afrique occidentale notamment au Togo en 2006 puis en Côte d’Ivoire en 2007. Mais sa crédibilité dans ses médiations est contestée par des organismes internationaux comme l’ONG International crisis group (ICG) qui l’accuse d’avoir mené le coup d’Etat contre Thomas Sankara et participé à la déstabilisation de certains Etats de la sous-région. ICG l’accuse également d’être le parrain de
l’ex-chef rebelle et ex-président libérien, Charles Taylor, actuellement jugé pour crime contre l’humanité. ICG trouve qu’il n’est pas « l'homme le plus fiable pour prêcher la démocratie et (favoriser) le pouvoir civil ».
Jakaya Mrisho Kikwete, le président tanzanien, pourrait être considéré comme celui qui traine le moins de casseroles dans ce panel. Il est né le 7 octobre 1950 et est le président réélu de la Tanzanie depuis octobre 2010, après un premier mandat en 2005. M. Kikwete a été élu président en exercice de l’UA le 31 janvier 2008. Candidat du parti révolutionnaire, au pouvoir depuis 1961, ce n’est qu’en 2005 qu’il a remporté l’élection présidentielle dans son pays.
Le très controversé Idriss Deby Itno du Tchad boucle la liste. Il est né en 1952 et est arrivé au pouvoir le 4 décembre 1990, avec l'appui de la France. En effet, il chasse du pouvoir son ancien compagnon d'armes Hissène Habré après une période de lutte armée menée à partir du Soudan et le remplace à cette date avec le titre de président du Conseil d'État. Il est ensuite désigné président de la République du Tchad le 28 février 1991 après l'adoption de la Charte nationale. Idriss Deby est depuis cette date à la tête du pays mais est confronté à une rébellion composée de plusieurs mouvements armés. En février 2008, il manque de se faire renverser par les rebelles qui avaient encerclé son palais. Idriss Deby exhorte alors l’Union européenne de dépêcher la force de paix EUFOR dont le contingent principal est français. Il organise des élections présidentielles dans son pays en mai 2011. Ce sont donc ces cinq chefs
d’Etat qui ont été désignés par l’UA pour aider à résoudre la crise ivoirienne en toute impartialité. Jusqu’à hier lundi, on attendait encore le contenu de la mission de ce panel de chefs d’Etat qui ont un mois à partir de la formation de leur équipe, pour résoudre la crise post-électorale ivoirienne. Toutefois, faut-il le noter, les avis sont divergents en Côte d'Ivoire, en ce qui concerne les émissaires de l'Union africaine.
Hervé KPODION
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