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Politique Publié le mardi 1 février 2011 | Le Patriote

Que peut le panel des chefs d’Etat ?

Et rebelote ! Le ballet diplomatique reprend cette semaine. Sauf changement de dernière minute, c’est aujourd’hui que commence la médiation du Panel des cinq chefs d’Etat. Les présidents mauritanien, burkinabé, sud-africain, tchadien et tanzanien viendront rencontrer Laurent Gbagbo à Abidjan. Mohamed Ould Abdel Aziz, Blaise Compaoré, Jacob Zuma, Idris Itno Deby, Jakaya Kikwete ont au maximum un mois pour convaincre l’ancien chef d’Etat. Réussiront-ils là où la communauté internationale, Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont échoué ? Rien n’est moins sûr. Car déjà, dans le camp présidentiel, les velléités de contestation se font sentir. Répondant à la presse, Alcide Djédjé ne reconnaît pas la base de la feuille de route. A savoir, la reconnaissance de la victoire du président Alassane Ouattara au second tour de l’élection présidentielle, le 28 novembre dernier. Pour le chef de mission de Laurent Gbagbo à Addis Abeba, l’Union africaine n’a fait qu’endosser le communiqué de la CEDEAO qui parle de la victoire du candidat du RHDP. Interrogé sur la question, il a déclaré ceci : « L’Union africaine ne reconnaît pas Alassane Ouattara comme président élu de la Côte d’Ivoire. Le communiqué est obligé de reprendre toutes les positions qui avaient été données auparavant. Si vous vous souvenez bien, l’Union africaine ne s’est pas prononcée en tant que tel mais a endossé les décisions de la CEDEAO. C’est différent». Il est allé plus loin en ajoutant : « Si Alassane Ouattara était reconnu comme président élu par l’Union africaine, l’Union africaine n’aurait pas envoyé ce panel de chefs d’Etat pour évaluer la situation sur le terrain ». Alcide Djédjé fait de la manipulation. Il sait très bien que c’est la maigre consolation qu’ont pu obtenir Jacob Zuma et Robert Mugabe pour le compte de Laurent Gbagbo au cours de la houleuse réunion du vendredi dernier. Le panel de chefs d’Etat présidé par le mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz ne vient pas pour refaire l’élection présidentielle ou pour évaluer quoi que ce soit. Mais essayer de convaincre Gbagbo a quitté le pouvoir par la « voie pacifique ». Jacob Zuma et les autres chefs d’Etat de la SADC estiment qu’il faut trouver une sortie honorable à Laurent Gbagbo. Il ne s’agit donc de venir discuter d’un quelconque partage du pouvoir. Il est plutôt question de trouver une « solution à l’africaine » pour éviter d’en venir à la force. A ce sujet, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, présent à Addis Abeba, a été on ne peut plus clair. « La question de partage du pouvoir ne se pose pas. L’Union africaine, la CEDEAO et l’ONU ont parfaitement été claires là-dessus et ont réaffirmé que M. Ouattara est le président légitimement élu de la Côte d’Ivoire, les chiffres (des résultats) sont clairs, il n’est pas question de partage du pouvoir », a précisé Alain Le Roy. Le président de la Commission de la CEDEAO, James Victor Gbeho, qui a suivi de près les travaux dans la capitale éthiopienne ne dit pas autre chose. Pour lui, il est hors de question de reconnaître en Gbagbo le président de la République de Côte d’Ivoire. « La décision qu’ils (les chefs d’Etat) ont prise est d’entreprendre une initiative pacifique pour faire partir Gbagbo, pas pour légitimer Gbagbo. C’est hors de question », a-t-il tenu à préciser. Ces positions, comme l’on peut le constater, ne souffrent d’aucune ambiguïté. Mais quand on suit le raisonnement d’Alcide Djédjé, on comprend pourquoi peu de personnes mettent leur foi en cette énième médiation. Ce qu’il dit est la chose la mieux partagée dans le camp Gbagbo. Il serait donc difficile pour le panel des chefs d’Etat de ramener à la raison, des personnes qui n’envisagent rien d’autre qu’un partage du pouvoir où Gbagbo garde toujours les rênes du pouvoir. C’est pourquoi, l’on peut affirmer sans tirer des conclusions actives que les cinq mousquetaires de l’Union africaine échoueront comme les autres qui ont tenté avant eux de raisonner le boulanger d’Abidjan. A moins qu’ils viennent avec des arguments plus « convaincants ». Mais avec la présence de Jacob Zuma dans leurs rangs, il faut fort en douter. Car il s’agit pour le régime FPI de gagner du temps. Dans tous les cas, le président Goodluck Jonathan a averti : « la CEDEAO a les moyens de régler cette crise ». En cas d’échec donc, elle saura prendre ses responsabilités en temps opportun.
Jean-Claude Coulibaly

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