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Politique Publié le mardi 1 février 2011 | Le Patriote

San-Pedro : Panel de 5 chefs d’Etats sur la Côte d’Ivoire - La population impatiente et indignée

© Le Patriote
Sommet de L`Union africaine (UA) a Addis Ababa
Le President Blaise Compaore en premier plan
Deux mois après l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, de nombreuses réunions sur la situation sociopolitique du pays et en fonction des dernières nouvelles qui leur parviennent, - mise en place d’un panel de chefs d’Etat pour une nouvelle médiation qui prendra un mois -, les populations de San-Pedro crient leur impatience et leur indignation face à la situation et au nouveau délai qu’ils trouvent trop long. Sous le sceau de l’anonymat, certains ont bien voulu se confier à notre micro. Morceaux choisis : « Cela fait plus de deux mois que le pays est bloqué par la faute de Laurent Gbagbo qui ne veut pas quitter le pouvoir qu’il a perdu par les urnes. Moi je suis dans le cacao. Aujourd’hui, les usines sont fermées. Moi je fais quoi en attendant ? Ils veulent notre mort ou quoi ? Alors que j’ai une famille à nourrir » lance M.S.K., travaillant dans la filière café cacao. Quant à Y.C., transporteur, il déplore la résurgence des corridors et nombreux barrages sauvages. « A cause de l’état de la côtière, nous mettions entre 6 et 7 heures entre San-Pedro et Abidjan. Maintenant, à cause de cette situation de blocage, tous les corridors et barrages sont ressortis. On fait descendre les passagers pour le contrôle. On ne sait plus combien de temps on peut mettre à chaque voyage. Mes camarades m’ont dit que d’ici à Soubré, même jusqu’à Man, c’est la même chose. Il faut que le Président élu, Alassane Dramane Ouattara soit rétabli dans ses fonctions pour que nous puissions enfin travailler normalement ». Madame F.K., commerçante, ne dit pas autre chose: « Nous avons fini les élections. On nous a dit que c’est Alassane qui a gagné mais que Gbagbo ne veut pas quitter. Cette situation a rendu les choses très difficiles pour nous. Tout est devenu très cher et les gens n’ont plus d’argent. Bientôt, nous allons tout arrêter et on va se regarder ». Parmi ceux qui suivent l’actualité politique, il se dégage deux courants : ceux qui croient encore à la résolution de la crise par la concertation et le dialogue et ceux qui sont pour l’exercice de la force pour faire partir Laurent Gbagbo. M.T., l’un de ces modérés : « Pour moi, ce panel des Présidents est une autre étape en plus de la négociation. Je pense que c’est la dernière bien que je crains que Gbagbo ne demeure dans sa ligne de refus. Dans ce cas, je souhaite que l’ONU signe un mandat pour exfiltrer Gbagbo de la Côte d’Ivoire. Les histoires de guerre civile, je pense que ce sont des rumeurs d’intoxication pour juste faire peur ». Dans la même lignée, G.D.S. déclarera : « Si les décideurs du monde pensent que c’est par le dialogue qu’ils peuvent nous aider, moi je suis d’accord à part que le délai est trop long. Tout est bloqué. Bientôt les banques n’auront plus d’argent. Qu’allons-nous faire ? ». Un autre modéré de poursuivre : « Ce qui me réjouit, c’est que toutes ces négociations vont se faire sur la base que c’est Alassane Dramane Ouattara qui est le Président légitime reconnu par tous. Alors, qu’ils viennent et qu’on en finisse. Sinon à dire vrai, un mois, c’est tout de même long ». A l’opposé, d’autres n’envisagent que la force pour faire partir Laurent Gbagbo qui, bien qu’ayant perdu les élections, refuse de céder le pouvoir au vainqueur, Alassane Dramane Ouattara. « Cela fait près de 10 ans que la communauté internationale discute avec Laurent Gbagbo. Je suis pleinement d’accord avec la CEDEAO qui a décidé de le dégager par la force. Je souhaite qu’ils ne changent pas de position. Il faut qu’ils le fassent sauter pour qu’on ait la paix dans ce pays » lance, furieux, M.S., enseignant de son état. A sa suite, B.S.T., ingénieur des ponts et chaussées, se voulant calme, est pourtant trahi par la pointe de colère que l’on décèle dans sa voix : « Allez-y comprendre ! Gbagbo a perdu et Alassane a gagné. Qu’ils le dégagent ! Tout le monde est unanime qu’Alassane a gagné, de quel panel de chefs d’Etat nous parle-t-on encore ? Pour quoi faire et ce, pendant encore un long mois ? Est-ce qu’ils savent comment nous vivons ici ? Savent-ils que chaque jours, il y a des enlèvements suivis de mort d’hommes ? Savent-ils que des mensonges sont diffusés sur la RTI qui, heureusement n’est plus regardée que par une infime partie de la population ? Tout cela par la faute d’un seul homme qui refuse la démocratie. Que la CEDEAO vienne le déloger. Nous sommes fatigués » conclut-il amer.

SORY BLINTIAKA (Correspondant)
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