Les Ivoiriens sont contraints par l`Union africaine d`être masochistes, obligés qu`ils sont de supporter, pour encore un mois, le pouvoir illégitime de Laurent Gbagbo.
Masochistes malgré eux. Les Ivoiriens et autres habitants de la Côte d`Ivoire devront supporter, encore pendant trente jours, les conséquences de l`entêtement du clan de l`ex-président, Laurent Gbagbo, à se maintenir au pouvoir malgré le désaveu de 54,1% des électeurs, le 28 novembre dernier. Ainsi en a décidé la 259ème réunion du Conseil paix et sécurité de l`Union africaine (Ua) qui s`est tenue le vendredi 28 janvier dernier, à Addis-Abéba, en Ethiopie. Et, entérinée, deux jours après, par le 16ème Sommet de l`Ua influencé par des chefs d`Etat-dictateurs et autres dirigeants qui, tels des charognards, veulent s`engraisser sur les cadavres des Ivoiriens en traitant avec le président déchu.
C`est un supplice de trop que l`organisation africaine impose-là à la population. Elle qui avait placé un grand espoir en cette rencontre. En effet, croyant que le souci de préserver la démocratie prévaudrait, le peuple avait espéré des mesures fermes pour chasser immédiatement le mauvais perdant du pouvoir. Au lieu de cela, c`est une solution qui ressemble fort bien à un manque de courage qu`on lui sert. La population de Côte d`Ivoire pourra-t-elle supporter cette attente de trente jours ? Ce ne sera pas facile. Dans la mesure où, gagnés par le découragement, les citoyens caressent le vœu que Laurent Gbagbo partirait dans un bref délai. Cette rallonge de trente jours- quoiqu` un mois pouvant paraître court- accentue le découragement mal contenu chez ces nombreux électeurs et millions de défenseurs de la démocratie qui espèrent le changement avec le départ rapide de l`ancien dirigeant. Aussi, le satisfecit affiché au lendemain de la réunion par les partisans de la majorité ( ?) présidentielle contribue-t-il à accroître leurs inquiétudes. Accentuant la psychose chez des gens qui assistent, depuis bientôt dix ans, aux différents tours de passe-passe que “le boulanger d`Abidjan`` improvise chaque fois qu`il a un pied hors du Palais.
Le peuple, essentiellement la majorité proche du pouvoir légitime, vit dans la peur d`un assaut final des soldats du clan Gbagbo. Qui, dans une dernière volonté de créer le chaos, pourrait s`attaquer à lui. Déjà, après deux mois de maintien forcé au pouvoir, on dénombre environ trois cents morts. Soit une moyenne de 150 tués par mois. Si la logique arithmétique devait être respectée, il y a fort à craindre qu`à la fin de ce mois, le bilan passe à 450 morts. Et, l`atmosphère de suspicion qui prévaut dans le pays est malheureusement favorable à une telle situation. Laurent Gbagbo continue de recruter et d`armer ses miliciens. Le feu couve toujours dans la zone forestière. Et, dans de nouvelles localités comme Dabou, les autochtones menacent ouvertement les allogènes d`extermination.
Apeurée et affamée, la vie n`est vraiment pas rose pour la population. Les denrées alimentaires se font rares sur le marché. Et, lorsqu`elles sont disponibles, impossible de les acheter. Les embargos de l`Union européenne sur des secteurs d`activité-clé comme le port, de même que l`interdiction de l`exportation du cacao contribuent à accentuer les difficultés économiques. Bien qu`ayant pour objectif d`asphyxier le pouvoir Gbagbo, la population en paie un lourd tribut. On comprend que le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ait appelé, lundi, l`Ua à rendre, « le plus rapidement possible ses conclusions sans attendre nécessairement le délai d`un mois qui paraît long, et ce pour tenir compte des souffrances du peuple ». Malgré cela, “l`enfant des élections`` s`accroche au pouvoir. Par amour pour le peuple ? Drôle de façon d`aimer !
Bamba K. Inza
Masochistes malgré eux. Les Ivoiriens et autres habitants de la Côte d`Ivoire devront supporter, encore pendant trente jours, les conséquences de l`entêtement du clan de l`ex-président, Laurent Gbagbo, à se maintenir au pouvoir malgré le désaveu de 54,1% des électeurs, le 28 novembre dernier. Ainsi en a décidé la 259ème réunion du Conseil paix et sécurité de l`Union africaine (Ua) qui s`est tenue le vendredi 28 janvier dernier, à Addis-Abéba, en Ethiopie. Et, entérinée, deux jours après, par le 16ème Sommet de l`Ua influencé par des chefs d`Etat-dictateurs et autres dirigeants qui, tels des charognards, veulent s`engraisser sur les cadavres des Ivoiriens en traitant avec le président déchu.
C`est un supplice de trop que l`organisation africaine impose-là à la population. Elle qui avait placé un grand espoir en cette rencontre. En effet, croyant que le souci de préserver la démocratie prévaudrait, le peuple avait espéré des mesures fermes pour chasser immédiatement le mauvais perdant du pouvoir. Au lieu de cela, c`est une solution qui ressemble fort bien à un manque de courage qu`on lui sert. La population de Côte d`Ivoire pourra-t-elle supporter cette attente de trente jours ? Ce ne sera pas facile. Dans la mesure où, gagnés par le découragement, les citoyens caressent le vœu que Laurent Gbagbo partirait dans un bref délai. Cette rallonge de trente jours- quoiqu` un mois pouvant paraître court- accentue le découragement mal contenu chez ces nombreux électeurs et millions de défenseurs de la démocratie qui espèrent le changement avec le départ rapide de l`ancien dirigeant. Aussi, le satisfecit affiché au lendemain de la réunion par les partisans de la majorité ( ?) présidentielle contribue-t-il à accroître leurs inquiétudes. Accentuant la psychose chez des gens qui assistent, depuis bientôt dix ans, aux différents tours de passe-passe que “le boulanger d`Abidjan`` improvise chaque fois qu`il a un pied hors du Palais.
Le peuple, essentiellement la majorité proche du pouvoir légitime, vit dans la peur d`un assaut final des soldats du clan Gbagbo. Qui, dans une dernière volonté de créer le chaos, pourrait s`attaquer à lui. Déjà, après deux mois de maintien forcé au pouvoir, on dénombre environ trois cents morts. Soit une moyenne de 150 tués par mois. Si la logique arithmétique devait être respectée, il y a fort à craindre qu`à la fin de ce mois, le bilan passe à 450 morts. Et, l`atmosphère de suspicion qui prévaut dans le pays est malheureusement favorable à une telle situation. Laurent Gbagbo continue de recruter et d`armer ses miliciens. Le feu couve toujours dans la zone forestière. Et, dans de nouvelles localités comme Dabou, les autochtones menacent ouvertement les allogènes d`extermination.
Apeurée et affamée, la vie n`est vraiment pas rose pour la population. Les denrées alimentaires se font rares sur le marché. Et, lorsqu`elles sont disponibles, impossible de les acheter. Les embargos de l`Union européenne sur des secteurs d`activité-clé comme le port, de même que l`interdiction de l`exportation du cacao contribuent à accentuer les difficultés économiques. Bien qu`ayant pour objectif d`asphyxier le pouvoir Gbagbo, la population en paie un lourd tribut. On comprend que le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ait appelé, lundi, l`Ua à rendre, « le plus rapidement possible ses conclusions sans attendre nécessairement le délai d`un mois qui paraît long, et ce pour tenir compte des souffrances du peuple ». Malgré cela, “l`enfant des élections`` s`accroche au pouvoir. Par amour pour le peuple ? Drôle de façon d`aimer !
Bamba K. Inza
