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Politique Publié le samedi 5 février 2011 | Le Mandat

Panel des chefs d’Etat/ Samouka Diabaté (membre fondateur du FPI) : “Attention, soyons vigilants !”

Le décor est planté avec la décision du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine de mettre en place un panel de cinq chefs d’Etats avec pour mission de réfléchir sur la sortie de crise post-électorale. Réfléchir sur quoi ? De toutes les façons, ce panel est loin de celui de Laurent Gbagbo qui sollicitait la mise en place d’un comité dans lequel la Chine et l’URSS se trouveraient. Le plus important, l’Union africaine reconnaît que le Dr Alassane Ouattara est le Président démocratiquement élu du scrutin du 28 novembre 2010. Malgré cette reconnaissance, j’ai cette impression que M. Jean Ping est pris dans l’étau des vieux briscards de la politique africaine comme Mugabe, Dos Santos et Yoweri Museveni, etc. Je ne peux pas comprendre que la CEDEAO qui maitrise mieux le dossier de la crise en Côte d’Ivoire soit mise en minorité devant la SADC. J’ose croire cependant que cette reconnaissance par l’Union Africaine ne souffrira d’aucune contestation par Gbagbo et son clan. C’est-à-dire que lorsqu’il s’agira de lui dire de quitter le Palais, il obéira a l’Union Africaine mais en doute fort, puisque Laurent Gbagbo n’est pas prêt à quitter le Palais et cela, il l’a dit et redit « pour prendre le pouvoir, Alassane doit passer sur mon corps » mieux, ses derniers agissements par rapport à la BCEAO et à la réquisition de l’électricité sont des signes forts que l’homme ne s’est pas préparé à reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara. L’Union Africaine a plusieurs fois essayé d’amener Gbagbo à se retirer du pouvoir mais en vain, puisque tout les médiations ont accouché d’une souris. J’ose croire que cette reconnaissance d’ADO par l’Union Africaine comme Président n’est pas du saupoudrage aux yeux de l’ONU, de l’UE, de la CEDEAO et de la Francophonie. J’ose aussi croire que l’Union Africaine ne se rebiffera pas et ne se contredira pas face aux mensonges et au jeu de falsification de tous les procès-verbaux de l’élection présidentielle. Mais, à vrai dire, était- il nécessaire de créer un panel pour régler une crise qui tire son dénouement dans le respect de la volonté du peuple. ? J’ose croire enfin que le panel de chefs d’états ne débordera pas un mois et respectera le délai qu’ils se sont eux-mêmes donné pour dégager une position qui ne peut être que le départ négocié de Gbagbo. Le face-à-face préconisé par Raila Odinga doit suivre des règles de principe bien établi, il faut des termes de référence lesquels il faut que Gbagbo reconnaisse de vive voix qu’ADO est le Président de la République de Côte d’Ivoire avant tout. Au moment où les Ivoiriens croupissent sous le poids de la misère, notre pays est transformé a un champ d’expérimentation de la médiation. A quand alors la fin des médiations et des réunions interminables pour amener Gbagbo à accepter sa défaite ? L’Union Africaine veut régler le problème inter-ivoirien à l’africaine comme si cette crise avait été réglée par les Occidentaux. Il faut rappeler que le dialogue direct dont Gbagbo se pavane être l’initiateur a été conçu par des Africains pour les Ivoiriens. Mais force est de constater que Gbagbo , dans sa logique de confisquer le pouvoir, trouve toujours des alibis pour contourner les décisions. Ceux qui ne comprennent rien dans cette crise, pensent que Gbagbo est victime des Occidentaux. Non !!! Gbagbo est l’axe du mal en Afrique de l’Ouest. N’oublions pas, que pour les élections de novembre 2010, ce sont les Ivoiriens qui sont allés voter et non les Occidentaux. Il est facile de taxer les autres de néo-colonisateurs, mais si c’était à refaire, je préfère les colons que nos dirigeants qui s’enrichissent à la vitesse de la lumière dès qu’ils accèdent au pouvoir. Si l’Afrique du Sud et de façon générale l’Afrique Australe a un niveau de développement nettement plus élevé que nous, c’est parce que les Blancs y ont vécu longtemps. Les grands progrès de l’Afrique Australe et de l’Afrique du Sud viennent des Blancs. Je rappelle que ce ne sont pas les Occidentaux qui ont demandé aux Ivoiriens de la filière Café-Cacao et de la filière pétrole et gaz de se mettre plein la poche. Ce ne sont pas également les Occidentaux qui ont demandé à Gbagbo de se tailler 75 milliards de FCFA de budget de souveraineté, et j’en passe. Le Fpi a installé une confusion totale après les élections. Nous sommes passés des élections au panafricanisme, à la libération, à la souveraineté etc. Tout un tas de mensonges. Chaque Ivoirien aime son pays et il ne faut pas que Gbagbo, Blé Goudé et autres pensent qu’ils sont plus soucieux du devenir de la Côte d’Ivoire que nous autres. L’Union Africaine oublie que la résolution de la crise est passée par Accra 1, 2 et 3, par Pretoria, au Togo et au Gabon et que c’est le ministre des Affaires étrangères du Sénégal qui a éteint le premier feu de la crise. L’accord politique de Ouaga n’est pas un accord chinois encore moins un accord américain. On veut nous faire croire que la CEDEAO vise des intérêts en engageant la force légitime et cela va de soit pour l’Afrique du Sud, l’Angola et autres qui sont fortement présents dans l’exploitation minière et pétrolière de notre pays. Je rejoins Venance Konan dans ce qu’il appelle « où sont donc passés les intellectuels pour Ouattara » mais moi je dirai « où sont donc passés les juristes et les cadres des sept départements électoraux invalidés » et je propose un « collectif des juristes et cadres des départements invalidés » avec pour mission de saisir ce panel de chefs d’Etat sur la crise ivoirienne. Parce que le droit n’a pas été dit. Paul Yao Ndré a plus fait de la politique que du droit et cela est suffisant pour passer devant les juridictions internationales pour incitation à la haine et à la violence. Au lieu d’avoir honte, Gbagbo persiste et signe qu’il a gagné et que la vérité n’a pas été dite. C’est de la pure comédie animée par son chef dans une troupe théâtrale qu’est le FPI Je demande qu’on me donne les lois et les institutions de la République qui disent qu’il faut trois jours à la CEI pour proclamer les résultats provisoires d’une élection présidentielle, qu’on me donne les lois et les institutions de la République qui disent qu’il faut que le Président de CEI s’entoure de ses membres pour donner des résultats, qu’on me donne les lois et les institutions de la Républiques qui disent qu’il faut que les résultats ne soient proclamer qu’ au siège de la CEI, qu’on me donne les lois et les institutions de la République qui disent qu’on peut annuler partiellement les résultats d’une élection présidentielle. La lutte au niveau du RHDP a pris un coup avec l’embastillement de son élite à l’hôtel du Golf. Quant on a une élite embastillée dans un hôtel, on ne peut pas faire la même chose qu’en Tunisie ou en Egypte. La communauté internationale a fait et continue de faire sa part en s’engageant résolument dans la voie du respect de la volonté du peuple. Nous autres Ivoiriens, devrions faire notre part de sacrifice. Et il faut que les FDS acquises à la cause du RHDP sortent de la clandestinité pour se déterminer au grand jour. On peut s’attendre d’ici deux semaines à un coup fourré que Gbagbo va préparer pour créer un climat qui empêchera le panel de travailler. Si Dieu est juste, le temps de la justice n’est plus loin. La possibilité du partage du pouvoir a été évoquée par plusieurs dont Railla Odinga. Le partage du pouvoir a été expérimenté au Kenya, au Zimbabwe mais on connaît ce que cela a réservé aux Kenyans et aux zimbabwéens. Mieux, on ne peut pas partager le pouvoir avec quelqu’un qui a une armée structurée à sa cause. Je pense qu’il faut qu’on s’habitue aux bonnes pratiques. Celui qui gagne, gouverne et celui qui perd, s’oppose. A l’heure où nous sommes, est-il imaginable de penser qu’ADO après avoir nommé son ambassadeur à l’ONU, aux USA, en France et bientôt dans toute l’Union européenne acceptera t-il une autre décision autre que celle de la victoire. Est-il imaginable qu’ADO après avoir nommé le Gouverneur de la BCEAO acceptera une autre décision que celle de la victoire. Est-il imaginable de penser qu’ADO après avoir formé un gouvernement acceptera une autre décision autre que celle de la victoire. Notre constitution n’ayant pas prévu un poste de Vice-président, cette hypothèse est à écarter. Il faut éviter le bicéphalisme au sommet de l’Etat surtout que nous venons d’une grave crise où le président doit avoir réellement le pouvoir pour exercer pleinement sa mission. Certains dirigeants africains veulent retarder la Côte d’Ivoire au nom de leurs intérêts. Je ne m’explique pas la venue de Thabo Mbeki l’affairiste qui a eu un précédent en CI. Je ne comprends pas les prises de position en faveur de Gbagbo du controversé Jacob ZUMA. Lui qui avait subi les frasques de Thabo Mbeki, le président opérateur economique. Il est bon de rappeler que la SADC a soutenu militairement Laurent Désiré Kabila pour chasser Mobutu du pouvoir et la CEDEAO ne s’y était pas opposée. La SADC a soutenu le dictateur Mugabe et n’a pas rendu service au Zimbabwe. L’Afrique du Sud de Jacob Zuma est une honte. Quand l’ambassadeur de ce pays se fait l’honneur d’assister à la fameuse prestation d’investiture de Gbagbo, on ne peut pas dire que le pays de Nelson Mandela est neutre. L’Afrique du Sud était l’un des rares pays avec l’Angola à assister à la prestation de serment de Gbagbo. L’Afrique du Sud, celle qui s’est battue contre l’injustice soutien le cafouillage en Côte d’Ivoire. Et pour qui connaît les héritiers de Madiba, nous ne sommes pas étonnés. C’est la course effrénée aux affaires. L’Union Africaine quant à elle, si elle n’y prend pas garde, se fera discréditer en Côte d’Ivoire. Comment le chef de la mission d’observation de l’Union Africaine, Son Excellence Monsieur Kofi GOH, après avoir donné un rapport erroné du déroulement des élections se paie le luxe, lui aussi d’assister à l’investiture de Gbagbo et selon lui, il l’a fait en qualité d’ami et non en qualité de chef de mission. On est en droit de penser que la mission sous son impulsion était pro- Gbagbo. Il n’est pas venu au pays d’Houphouët-Boigny en qualité d’ami mais d’observateur. La réaction du soi-disant Avocat observateur de l’Union Africaine pendant les élections sur LMP TV en est une parfaite illustration. Monsieur Mohamed Aref a outrepassé la mission d’observation qui lui avait été confiée puisqu’il s‘attaque maintenant à la France et à l’accréditation de l’ambassadeur nommé par ADO en France. Tous savent réellement ce qui s’est passé et ils savent que Gbagbo et son clan ne font que mentir non pas aux Ivoiriens mais aux Chefs d’Etats africains pour trouver des portes de sortie. Ils savent mieux que quiconque les résultats et ils l’ont bien dit aux présidents Jacob Zuma et Dos Santos. Ces deux renards sont à nos portes pour le partage de la richesse du pays. Qu’est ce que nous avons à tirer de l’Afrique du Sud même si c’est un pays émergent. Nous n’avons rien à envier à l’Afrique du Sud du point de vue économique, social et culturel. Ce n’est pas et ce ne sera pas à l’Afrique du Sud de nous dire si on doit faire ou pas la guerre. Elle a assez de choses à régler au plan interne avec ses millions de pauvres. Les ambassadeurs de l’Angola et d’Afrique du sud en Côte d’Ivoire savent la vérité. Que les gens arrêtent de dire que Dos Santos a été piégé par Gbagbo. Quand l’Angola livre des armes de combats a Gbagbo, quand l’Angola met à la disposition de Gbagbo en 2002 et 2010 des mercenaires et des tueurs de carrière pour tuer les Ivoiriens, on ne peut pas dire jusqu'à ce point que Dos Santos a perdu la raison. Mieux, à quoi sert alors une représentation diplomatique. Les Ivoiriens l’ont compris. L’intérêt du peuple n’est plus entre les mains de Gbagbo puisqu’il est et sera de plus en plus isolé du monde. Ces pays Africains qui défendent bec et ongle Gbagbo sont incapables de nous apporter le développement. Gbagbo ne se bat pas pour les Ivoiriens encore moins pour les africains. Il se bat pour sauver sa tête et se mettre à l’abri de la justice internationale. Voilà un monsieur qui a fini de rouler les Ivoiriens dans la farine, maintenant c’est au tour des Africains de prendre leur dose de roublardise. Et ils appellent cela faire du lobbying. Si cela est avéré, la décision du Ghana de se retirer de L’ONUCI me semble être cohérente. Le Ghana ne peut pas soutenir Gbagbo et être dans une force qui est en rupture avec celui-ci. Mieux, l’armement angolais transite par le Ghana pour la Côte d’ivoire. Le Ghana est la base arrière de Gbagbo. Gbagbo et son groupe de menteurs continuent de mentir partout et, s’il plaît à Dieu, beaucoup laisseront leur peau dans cette affaire ivoirienne. Attendons de voir les masques tomber.
Membre fondateur démissionnaire du FPI
Expert en développement
Médiateur en prévention et résolution aux conflits
Educateur aux droits humains
Contact : devcotedivoire@yahoo.fr

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