Le Secrétaire général permanent du Forum des Rois, Sultans, Princes, Cheiks et Leaders traditionnels africains a accordé un entretien à l’I.A. Il aborde, sans détours, les questions liées à l’actualité en Côte d’Ivoire, notamment ce que les leaders traditionnels attendent du panel des chefs d’Etats commis par l’Union africaine pour la résolution de la crise postélectorale. Tchiffi Zié en profite pour lancer un appel aux acteurs politiques ivoiriens afin qu’ils fassent l’ultime sacrifice pour sortir la Côte d’Ivoire d’une crise qui perdure.
Vous bougez beaucoup ces derniers temps, vous vous impliquez dans la résolution de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, quel bilan pouvez-vous faire de votre médiation traditionnelle ?
Le Forum est satisfait du processus. Depuis le début, nous avons dit que Malick Moulouk, le Roi des Rois, ne voulait pas de guerre en Côte d’Ivoire. C’est dans ce sens que nous avons pris toutes les initiatives et nous avons écrit à la CEDEAO pour lui demander un délai de grâce, nous avons également écrit à l’Union africaine, nous avons eu une réunion avec le représentant de l’Union africaine en Côte d’Ivoire. Nous avons été reçus par une partie des belligérants, nous attendons incessamment la rencontre avec l’autre partie, il faut être patient. Comme le temps a toujours raison sur l’histoire, nous pensons que Dieu permettra que ce temps arrive pour que nous discutions avec nos enfants que nous n’avons pas encore vus, afin de clore notre médiation, tirer des conclusions et proposer des solutions au panel des chefs d’Etats qui arrive bientôt. Nous sommes satisfaits, parce que notre volonté a été prise en compte ; nous avons demandé que la crise ivoirienne soit réglée par le dialogue, cela a été adopté à l’unanimité par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Nous devons approfondir notre médiation pour pouvoir les soutenir, les aider. Il faut éviter de poser des actes qui peuvent nuire, sinon retarder le travail de nos experts. Il faut favoriser cela, que chacun apporte sa contribution pour que nous puissions sortir de cette crise.
Après votre rencontre avec Laurent Gbagbo, vous deviez aller rencontrer Alassane Ouattara au Golf. Qu’est-ce qui a freiné votre élan ?
On est allé même plus loin et aujourd’hui nous avons un laissez-passer de l’armée ivoirienne pour aller au Golf. Mais nous ne voulons pas y aller pour faire du tourisme, mais pour discuter avec nos enfants. Nous attendons que leur calendrier le permette, mais à ce niveau, nous avons beaucoup avancé. Vous savez qu’il y a un blocus et si vous ne pouvez pas traverser le premier barrage, il vous sera impossible d’arriver au Golf. Mais, avec l’appui du chef d’état major, l’autorisation de circuler librement pour aller au Golf nous a été donnée. Ce sont des facteurs nécessaires pour nous permettre d’atteindre notre objectif. J’espère que nous allons les rencontrer pour débattre des vrais problèmes de la Côte d’Ivoire. Quand on est Ivoirien et que son pays est dans une situation difficile, on est obligé de faire des sacrifices sur soi pour l’intérêt de la République. Je pense que le moment est venu pour que nos enfants du Golf fassent aussi des concessions. Je sais qu’ils sont grands et qu’ils seront à la hauteur et c’est une victoire de savoir grandir au-dessus de toute situation difficile. Nous sommes ouverts à toute discussion avec eux pour faciliter le travail du panel des chefs d’Etats, qui doivent s’appuyer sur les leaders traditionnels qui vivent quotidiennement les choses, pour qu’ils puissent trouver une solution durable, une bonne fois pour toute. Aujourd’hui, il y a un problème, il faut réfléchir, impliquer les leaders traditionnels.
Les locataires du Golf n’ont pas apprécié le fait que vous ayez demandé la permission à Laurent Gbagbo pour discuter avec eux, de sorte que vous êtes taxés d’avoir pris parti…
Votre journal a fait le reportage de notre rencontre avec le président Sud africain, Jacob Zuma, qui nous a conseillé de tout faire pour éviter que les leaders traditionnels fassent la politique. Si aujourd’hui je prends parti pour un de mes fils, cela veut dire que je fais la politique. Mais, je voudrais dire à mes enfants de ne pas confondre ma lutte et le problème de la Côte d’Ivoire. Ma lutte, c’est l’anticolonialisme, la libération de l’Afrique. Ma lutte, c’est la lutte de Kwame Nkrumah, de Nelson Mandela, de Malick Moulouk le Roi des Rois, pour unifier notre continent. Si par hasard ceux qui refusent de nous aider à aller aux Etats-Unis d’Afrique font partie des soutiens à un de mes enfants, il peut se sentir touché par mon discours. Mais, il ne faudrait pas qu’il pense que j’ai quelque chose contre sa personne. Jamais ! Si j’ai un conseil à leur donner, c’est de chercher des soutiens au niveau national, en Afrique. Il faut qu’on coupe la branche des soutiens occidentaux, parce qu’à cause d’eux on ne peut pas avancer. Ils nous clouent dans un sous-développement calculé, il y a un embargo naturel sur nos vies, nos populations souffrent. Nous sommes fatigués, nous ne voulons pas de colons en Côte d’Ivoire pour nous imposer des lois sur notre territoire. Si un tel ou un autre est président de la République en Côte d’Ivoire, en quoi cela peut-il toucher le Forum des Rois ? Nous n’avons aucun problème avec cela, mais nous souhaitons que le président se fasse aimer par les Ivoiriens, qu’il reste Ivoirien, qu’il ne se laisse pas influencer par une puissance quelconque pour affamer le peuple de Côte d’Ivoire. Je suis heureux aujourd’hui parce qu’il n’est plus question que Alassane Ouattara ne soit pas candidat à une élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Il est Ivoirien, il n’y a plus de problème. Notre rôle, c’est d’apaiser nos enfants, les soutenir pour qu’ils soient ensemble et non de les diviser. Notre rôle, c’est de trouver une solution équitable qui aide la Côte d’Ivoire, mais qui n’aide pas un individu.
Vous êtes proche du Guide libyen, vous prenez des positions que les Ivoiriens n’arrivent pas à comprendre. Il y a une ambassade de la Lybie en Côte d’Ivoire, mais pourquoi c’est vous qui réagissez chaque fois au nom du Malick Moulouk Mouammar Kadhafi ?
Si nous faisons de la diplomatie traditionnelle, c’est bien grâce à Malick Moulouk, le Roi des Rois, qui a bien voulu que nous existions pour créer un courant continental, une base de données qui est naturelle, parce que les cultures en Afrique sont pareilles partout et c’est ce fil qu’il a fait renaître. Quand on parle de Malick Moulouk en Côte d’Ivoire, son représentant c’est l’ambassadeur de Lybie en Côte d’Ivoire, mais quand on parle de Malick Moulouk sur le continent, il a un représentant qui est le secrétaire général du Forum des Rois. L’ambassadeur est là pour sauvegarder les intérêts de la Lybie en Côte d’Ivoire, moi je suis là pour sauvegarder les intérêts de la lutte, de l’orientation de la bataille de Malick Moulouk pour aller aux Etats-Unis d’Afrique. Dès lors qu’on dit que Malick Moulouk intervient dans un dossier ivoirien, cela prend un contour continental et à ce niveau, ce n’est plus une affaire de la Lybie. Malick Moulouk est le doyen des chefs d’Etats africains, son poids est tellement important qu’il ne faut pas le confiner dans un secteur du continent. Il représente le continent africain sur le plan spirituel et matériel, parce qu’à travers les leaders traditionnels, il couvre tout le continent africain. Les chefs d’Etats peuvent ne pas être d’accord avec sa politique, mais il est en phase avec la population, les réalités. A chaque kilomètre en Afrique, il y a un chef ou un roi, mais comment voulez-vous que celui qui est en contact avec tous ces royaumes, tous ces peuples ne soit pas le maître de ce continent ? Mais Malick Moulouk a dit une chose, c’est que les gens pensent qu’il veut devenir le président de l’Afrique. Il m’a dit : «Si l’Afrique est une voiture et qu’il faut un chauffeur, je préfère me mettre derrière pour pousser la voiture, afin qu’elle aille de l’avant pour arriver à destination». C’est ce que les peuples africains doivent comprendre. Son objectif n’est pas d’être le président de l’Afrique, mais de relever le défi de la mondialisation, la place de l’Afrique dans le monde, que le monde entier comprenne que l’Afrique peut se prendre en charge et qu’elle a des capacités qu’il sous-estime. Malick Moulouk est le président du Forum, je suis le secrétaire général du Forum, donc son plus proche collaborateur et c’est à ce titre que j’interviens. Il ne faut surtout pas voir une dualité entre l’ambassade et le Forum, parce que le Forum qui couvre tout le continent africain est au-dessus de l’ambassade. Il n’y a donc pas de comparaison à faire, parce que la Lybie en tant que pays a ses relations diplomatiques avec tous les pays. Mais quand le débat arrive au niveau de Malick Moulouk, le Roi des Rois, il prend une autre dimension.
La délégation des experts mandatés par le panel des chefs d’Etats est arrivée en Côte d’Ivoire depuis le dimanche et ils se sont mis au travail. En tant que leader traditionnel, qu’attendez-vous des experts qui transmettront leurs conclusions aux 5 chefs d’Etats africains ?
Je voudrais féliciter l’Union africaine qui a pris ses responsabilités. Ils doivent réussir leur mission, c’est une obligation naturelle parce que s’ils ne réussissent pas, le monde entier va rire de l’Afrique, la Côte d’Ivoire va perdurer dans la crise. Mais, les chefs d’Etats qui vont venir bientôt, doivent prendre des décisions qui doivent contenter toutes les parties pour une paix durable en Côte d’Ivoire. Il ne faut pas qu’ils prennent une décision en faveur d’une partie au détrimer de l’autre, dans la mesure où ils parlent d’un règlement de la crise à l’africaine. Je voudrais donc en appeler à tous les enfants qui vivent sur le territoire de l’Eburnie, de penser à la Côte d’Ivoire, d’éviter de penser aux organisations qu’on appelle parti politique. Nous sommes à un carrefour de notre destin, il est temps que nous fassions maintenant l’ultime sacrifice pour la paix. Je souhaite que le panel ne se trompe pas d’interlocuteurs, leur vrai interlocuteur ce sont les leaders religieux et les leaders traditionnels pour être équitable. Ils peuvent écouter tout le monde, mais avant de conclure, il faut qu’ils rentrent dans le bois sacré avec les leaders traditionnels et les religieux, de sorte que ce qu’ils vont décider soit une loi pour tout le monde. Je pense que nos enfants qui sont au Golf doivent faire un ultime sacrifice pour l’intérêt de la Côte d’Ivoire. Tu peux avoir raison, mais je l’ai toujours dit, la raison est une violence. Quand tu veux défendre ta raison, tu choques les autres et on a l’impression que tu crées d’autres problèmes. Je leur demande pardon, qu’ils s’asseyent avec leur frère Gbagbo pour discuter. La question de la présidence est un fait de Dieu.
Si Dieu dit qu’un tel doit être président, il sera président, mais si Dieu dit qu’un tel autre ne sera pas président, il ne le sera pas. Est-ce qu’on peut croire en Dieu, s’élever dans la volonté de Dieu, Allah le Dieu Tout-Puissant pour qu’il nous dirige et nous emmène vers une solution définitive ? Je leur demande d’avoir la foi en Dieu et de se confier à Dieu. Si Dieu dit que ce n’est peut-être pas le moment, il peut créer des problèmes, mais s’il dit que c’est le moment, il peut arranger la situation.
Laissons notre destin dans la main de Dieu. Je leur demande donc de regarder la face de Dieu pour nous aider à sortir de cette crise.
Réalisée par Huberson Digbeu
Vous bougez beaucoup ces derniers temps, vous vous impliquez dans la résolution de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, quel bilan pouvez-vous faire de votre médiation traditionnelle ?
Le Forum est satisfait du processus. Depuis le début, nous avons dit que Malick Moulouk, le Roi des Rois, ne voulait pas de guerre en Côte d’Ivoire. C’est dans ce sens que nous avons pris toutes les initiatives et nous avons écrit à la CEDEAO pour lui demander un délai de grâce, nous avons également écrit à l’Union africaine, nous avons eu une réunion avec le représentant de l’Union africaine en Côte d’Ivoire. Nous avons été reçus par une partie des belligérants, nous attendons incessamment la rencontre avec l’autre partie, il faut être patient. Comme le temps a toujours raison sur l’histoire, nous pensons que Dieu permettra que ce temps arrive pour que nous discutions avec nos enfants que nous n’avons pas encore vus, afin de clore notre médiation, tirer des conclusions et proposer des solutions au panel des chefs d’Etats qui arrive bientôt. Nous sommes satisfaits, parce que notre volonté a été prise en compte ; nous avons demandé que la crise ivoirienne soit réglée par le dialogue, cela a été adopté à l’unanimité par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Nous devons approfondir notre médiation pour pouvoir les soutenir, les aider. Il faut éviter de poser des actes qui peuvent nuire, sinon retarder le travail de nos experts. Il faut favoriser cela, que chacun apporte sa contribution pour que nous puissions sortir de cette crise.
Après votre rencontre avec Laurent Gbagbo, vous deviez aller rencontrer Alassane Ouattara au Golf. Qu’est-ce qui a freiné votre élan ?
On est allé même plus loin et aujourd’hui nous avons un laissez-passer de l’armée ivoirienne pour aller au Golf. Mais nous ne voulons pas y aller pour faire du tourisme, mais pour discuter avec nos enfants. Nous attendons que leur calendrier le permette, mais à ce niveau, nous avons beaucoup avancé. Vous savez qu’il y a un blocus et si vous ne pouvez pas traverser le premier barrage, il vous sera impossible d’arriver au Golf. Mais, avec l’appui du chef d’état major, l’autorisation de circuler librement pour aller au Golf nous a été donnée. Ce sont des facteurs nécessaires pour nous permettre d’atteindre notre objectif. J’espère que nous allons les rencontrer pour débattre des vrais problèmes de la Côte d’Ivoire. Quand on est Ivoirien et que son pays est dans une situation difficile, on est obligé de faire des sacrifices sur soi pour l’intérêt de la République. Je pense que le moment est venu pour que nos enfants du Golf fassent aussi des concessions. Je sais qu’ils sont grands et qu’ils seront à la hauteur et c’est une victoire de savoir grandir au-dessus de toute situation difficile. Nous sommes ouverts à toute discussion avec eux pour faciliter le travail du panel des chefs d’Etats, qui doivent s’appuyer sur les leaders traditionnels qui vivent quotidiennement les choses, pour qu’ils puissent trouver une solution durable, une bonne fois pour toute. Aujourd’hui, il y a un problème, il faut réfléchir, impliquer les leaders traditionnels.
Les locataires du Golf n’ont pas apprécié le fait que vous ayez demandé la permission à Laurent Gbagbo pour discuter avec eux, de sorte que vous êtes taxés d’avoir pris parti…
Votre journal a fait le reportage de notre rencontre avec le président Sud africain, Jacob Zuma, qui nous a conseillé de tout faire pour éviter que les leaders traditionnels fassent la politique. Si aujourd’hui je prends parti pour un de mes fils, cela veut dire que je fais la politique. Mais, je voudrais dire à mes enfants de ne pas confondre ma lutte et le problème de la Côte d’Ivoire. Ma lutte, c’est l’anticolonialisme, la libération de l’Afrique. Ma lutte, c’est la lutte de Kwame Nkrumah, de Nelson Mandela, de Malick Moulouk le Roi des Rois, pour unifier notre continent. Si par hasard ceux qui refusent de nous aider à aller aux Etats-Unis d’Afrique font partie des soutiens à un de mes enfants, il peut se sentir touché par mon discours. Mais, il ne faudrait pas qu’il pense que j’ai quelque chose contre sa personne. Jamais ! Si j’ai un conseil à leur donner, c’est de chercher des soutiens au niveau national, en Afrique. Il faut qu’on coupe la branche des soutiens occidentaux, parce qu’à cause d’eux on ne peut pas avancer. Ils nous clouent dans un sous-développement calculé, il y a un embargo naturel sur nos vies, nos populations souffrent. Nous sommes fatigués, nous ne voulons pas de colons en Côte d’Ivoire pour nous imposer des lois sur notre territoire. Si un tel ou un autre est président de la République en Côte d’Ivoire, en quoi cela peut-il toucher le Forum des Rois ? Nous n’avons aucun problème avec cela, mais nous souhaitons que le président se fasse aimer par les Ivoiriens, qu’il reste Ivoirien, qu’il ne se laisse pas influencer par une puissance quelconque pour affamer le peuple de Côte d’Ivoire. Je suis heureux aujourd’hui parce qu’il n’est plus question que Alassane Ouattara ne soit pas candidat à une élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Il est Ivoirien, il n’y a plus de problème. Notre rôle, c’est d’apaiser nos enfants, les soutenir pour qu’ils soient ensemble et non de les diviser. Notre rôle, c’est de trouver une solution équitable qui aide la Côte d’Ivoire, mais qui n’aide pas un individu.
Vous êtes proche du Guide libyen, vous prenez des positions que les Ivoiriens n’arrivent pas à comprendre. Il y a une ambassade de la Lybie en Côte d’Ivoire, mais pourquoi c’est vous qui réagissez chaque fois au nom du Malick Moulouk Mouammar Kadhafi ?
Si nous faisons de la diplomatie traditionnelle, c’est bien grâce à Malick Moulouk, le Roi des Rois, qui a bien voulu que nous existions pour créer un courant continental, une base de données qui est naturelle, parce que les cultures en Afrique sont pareilles partout et c’est ce fil qu’il a fait renaître. Quand on parle de Malick Moulouk en Côte d’Ivoire, son représentant c’est l’ambassadeur de Lybie en Côte d’Ivoire, mais quand on parle de Malick Moulouk sur le continent, il a un représentant qui est le secrétaire général du Forum des Rois. L’ambassadeur est là pour sauvegarder les intérêts de la Lybie en Côte d’Ivoire, moi je suis là pour sauvegarder les intérêts de la lutte, de l’orientation de la bataille de Malick Moulouk pour aller aux Etats-Unis d’Afrique. Dès lors qu’on dit que Malick Moulouk intervient dans un dossier ivoirien, cela prend un contour continental et à ce niveau, ce n’est plus une affaire de la Lybie. Malick Moulouk est le doyen des chefs d’Etats africains, son poids est tellement important qu’il ne faut pas le confiner dans un secteur du continent. Il représente le continent africain sur le plan spirituel et matériel, parce qu’à travers les leaders traditionnels, il couvre tout le continent africain. Les chefs d’Etats peuvent ne pas être d’accord avec sa politique, mais il est en phase avec la population, les réalités. A chaque kilomètre en Afrique, il y a un chef ou un roi, mais comment voulez-vous que celui qui est en contact avec tous ces royaumes, tous ces peuples ne soit pas le maître de ce continent ? Mais Malick Moulouk a dit une chose, c’est que les gens pensent qu’il veut devenir le président de l’Afrique. Il m’a dit : «Si l’Afrique est une voiture et qu’il faut un chauffeur, je préfère me mettre derrière pour pousser la voiture, afin qu’elle aille de l’avant pour arriver à destination». C’est ce que les peuples africains doivent comprendre. Son objectif n’est pas d’être le président de l’Afrique, mais de relever le défi de la mondialisation, la place de l’Afrique dans le monde, que le monde entier comprenne que l’Afrique peut se prendre en charge et qu’elle a des capacités qu’il sous-estime. Malick Moulouk est le président du Forum, je suis le secrétaire général du Forum, donc son plus proche collaborateur et c’est à ce titre que j’interviens. Il ne faut surtout pas voir une dualité entre l’ambassade et le Forum, parce que le Forum qui couvre tout le continent africain est au-dessus de l’ambassade. Il n’y a donc pas de comparaison à faire, parce que la Lybie en tant que pays a ses relations diplomatiques avec tous les pays. Mais quand le débat arrive au niveau de Malick Moulouk, le Roi des Rois, il prend une autre dimension.
La délégation des experts mandatés par le panel des chefs d’Etats est arrivée en Côte d’Ivoire depuis le dimanche et ils se sont mis au travail. En tant que leader traditionnel, qu’attendez-vous des experts qui transmettront leurs conclusions aux 5 chefs d’Etats africains ?
Je voudrais féliciter l’Union africaine qui a pris ses responsabilités. Ils doivent réussir leur mission, c’est une obligation naturelle parce que s’ils ne réussissent pas, le monde entier va rire de l’Afrique, la Côte d’Ivoire va perdurer dans la crise. Mais, les chefs d’Etats qui vont venir bientôt, doivent prendre des décisions qui doivent contenter toutes les parties pour une paix durable en Côte d’Ivoire. Il ne faut pas qu’ils prennent une décision en faveur d’une partie au détrimer de l’autre, dans la mesure où ils parlent d’un règlement de la crise à l’africaine. Je voudrais donc en appeler à tous les enfants qui vivent sur le territoire de l’Eburnie, de penser à la Côte d’Ivoire, d’éviter de penser aux organisations qu’on appelle parti politique. Nous sommes à un carrefour de notre destin, il est temps que nous fassions maintenant l’ultime sacrifice pour la paix. Je souhaite que le panel ne se trompe pas d’interlocuteurs, leur vrai interlocuteur ce sont les leaders religieux et les leaders traditionnels pour être équitable. Ils peuvent écouter tout le monde, mais avant de conclure, il faut qu’ils rentrent dans le bois sacré avec les leaders traditionnels et les religieux, de sorte que ce qu’ils vont décider soit une loi pour tout le monde. Je pense que nos enfants qui sont au Golf doivent faire un ultime sacrifice pour l’intérêt de la Côte d’Ivoire. Tu peux avoir raison, mais je l’ai toujours dit, la raison est une violence. Quand tu veux défendre ta raison, tu choques les autres et on a l’impression que tu crées d’autres problèmes. Je leur demande pardon, qu’ils s’asseyent avec leur frère Gbagbo pour discuter. La question de la présidence est un fait de Dieu.
Si Dieu dit qu’un tel doit être président, il sera président, mais si Dieu dit qu’un tel autre ne sera pas président, il ne le sera pas. Est-ce qu’on peut croire en Dieu, s’élever dans la volonté de Dieu, Allah le Dieu Tout-Puissant pour qu’il nous dirige et nous emmène vers une solution définitive ? Je leur demande d’avoir la foi en Dieu et de se confier à Dieu. Si Dieu dit que ce n’est peut-être pas le moment, il peut créer des problèmes, mais s’il dit que c’est le moment, il peut arranger la situation.
Laissons notre destin dans la main de Dieu. Je leur demande donc de regarder la face de Dieu pour nous aider à sortir de cette crise.
Réalisée par Huberson Digbeu