Le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, a soutenu, hier à Ouagadougou où il est en visite, que la France "n'appelle pas" au recours à la force pour mettre fin à la crise post-électorale en Côte d'Ivoire. « La France n'appelle pas et n'appellera jamais au recours aux forces armées », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au palais présidentiel, après un entretien avec le chef du Faso, Blaise Compaoré. « Ce n'est pas la France (...) qui dirait un jour aux diplomates de rentrer chez eux et que ce sont les soldats qui vont faire le travail. La France en aucune manière ne saurait prôner la violence », a souligné M. de Raincourt. « Ne comptez pas sur la France pour décider à la place des Ivoiriens et à la place des Africains », a poursuivi le ministre français de la coopération, relativement à la posture guerrière qu'aurait la France dans la crise post-électorale ivoirienne. Car, pour déloger Laurent Gbagbo qui continue de s'accrocher au pouvoir perdu dans les urnes, le camp Ouattara appelle sans relâche à une opération militaire. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) qui a reconnu l'élection d'Alassane Ouattara a brandi également la même menace. Mais l'Union africaine a opté pour une solution pacifique et demandé à un panel de cinq chefs d'Etat de dénouer la crise d'ici à fin février. Paris « soutient totalement l'action du panel et souhaite ardemment qu'il puisse parvenir à dégager une issue positive », a encore déclaré M. de Raincourt. Alors que le chef de l'Etat burkinabé Blaise Compaoré a été récusé par les partisans de M. Gbagbo comme membre du panel, le ministre français s'est voulu clair : « si on commence à dire je récuse untel, comment voulez-vous qu'on avance? »
M.D. avec Afp
M.D. avec Afp