Le Facilitateur du dialogue direct arrive à Abidjan avec les autres chefs d`Etat du panel de l`Union africaine. Laurent Gbagbo se prépare à ce face-à-face de la vérité.
Ouagadougou n`accorde aucune valeur aux gesticulations de Charles Blé Goudé, l`autoproclamé ``général de la rue``. A preuve, le palais de Kosyam prépare dans la plus grande sérénité la prochaine visite du président Blaise Compaoré dans la capitale économique ivoirienne. Le facilitateur du dialogue direct foulera le sol ivoirien le 22 février, avec ses quatre autres homologues du panel des chefs d`Etat missionné par l`Union africaine (Ua). Le président du Faso prendra la direction de la Côte d`Ivoire après la réunion du panel à Nouakchott (Mauritanie), le 20 février, avec les experts qui séjournent à Abidjan depuis dimanche dernier. Sauf imprévu lié à l`emploi du temps des cinq présidents, Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré se retrouveront dans douze petits jours.
C`est dire donc que Blé Goudé et compagnie qui se sont agités samedi à la place de la République comptent donc pour peu dans la résolution de la crise. Ils sont si insignifiants que, parallèlement à leur vacarme, Laurent Gbagbo a entamé un discret rapprochement avec Ouagadougou.
Il a tant et si bien insisté que Blaise Compaoré a accepté de recevoir le week-end, dernier un émissaire informel venu d`Abidjan. La presse qui s`en est fait l`écho croit savoir qu`il s`agit de l`ancien ministre Lia Bi Douayoua. Le choix d`un émissaire neuf s`explique par la volonté de Gbagbo de faire oublier les coups bas qu`il a donné volontairement donnés au parrain de l`Accord politique de Ouagadougou (Apo).
L`émissaire de Gbagbo était chargé d`abord de désavouer Blé Goudé et tous ceux qui s`acharnent contre le président Compaoré. Ce dernier a été prié de ne pas prendre en compte les gesticulations de la jeunesse patriotique qui « n`est pas la voix officielle » du clan qui confisque le vote des Ivoiriens.
Ensuite, l`envoyé de Gbagbo a officiellement transmis une demande d`aide de son mentor au président burkinabé. L`ex-président est allé tâter le terrain pour un schéma de sortie de crise qui pourrait le sauver en cas de catastrophe. Malgré les milliards dépensés pour manipuler l`Ua et sa mission, il sait que sa marge de manœuvre est très, très réduite, voire quasi-nulle à terme. Il y a peu de chances pour que le recomptage des voix et même la reprise du scrutin qui lui assureraient du répit soient imposés par le panel de l`Ua.
Secrètement, Gbagbo sait donc que le président du Faso est sa dernière bouée de sauvetage face à cette éventualité. Il espère que ce dernier acceptera de le tirer du pétrin comme il l`avait fait en 2006, en acceptant d`abriter le dialogue direct entre lui et Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles (Fn), ex-rébellion.
Selon les milieux diplomatiques, le plan que Gbagbo cherche à vendre à Blaise Compaoré tourne autour d`une plate-forme d`entente entre lui et Alassane Ouattara, le vainqueur de la présidentielle du 28 novembre 2010. Cette entente consacrerait un partage du pouvoir, dans le cadre d`une transition qui permettrait à Gbagbo de rester au pouvoir. Au bout de deux ou trois années, des élections anticipées seront organisées et Gbagbo s`engage à ne pas se présenter contre Ouattara. Comme le président du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié, ne sera plus de la partie pour cause de limite d`âge, le vainqueur du 28 novembre serait alors quasiment un candidat unique.
Malgré toute sa débauche d`énergie pour s`offrir à grands frais des soutiens en Afrique et même au Conseil de sécurité de l`Onu, le mauvais perdant qu`est Laurent Gbagbo sait que seul Compaoré peut l`aider par ce schéma de la dernière chance politique. Car, il est le seul à avoir l`oreille de Ouattara et de Soro.
Sans préjuger de la réponse du président burkinabé, il convient de noter que Gbagbo aura bien du mal à convaincre de sa bonne foi. Le parrain de l`Apo l`a véritablement sauvé des griffes de la communauté internationale en se portant garant de sa bonne foi auprès des pays devéloppés, de l`Onu et de l`Union européenne qui financent le processus de sortie de crise depuis 2003. Et, en novembre, il a été proprement roulé dans la farine sur la question du couvre-feu imposé par Gbagbo, à la veille du scrutin du 28 novembre. Le candidat de La majorité présidentielle (Lmp) a promis de rapporter son décret, mais n`a pas tenu parole. Le début du hold-up électoral, en fait.
Mieux, comment comprendre que Gbagbo n`approuve pas Blé Goudé et consorts qui ont déversé toutes sortes de vilenies sur Compaoré dès que la composition du panel de chefs d`Etat de l`Ua a été rendue publique ? Pendant plus d`une semaine, la télévision ``mille lagunes`` a déversé des torrents de haine sur Compaoré et les Burkinabè. Samedi dernier, Simone Gbagbo est venue apporter son soutien au rassemblement anti-Compaoré de Blé Goudé. La manifestation a été encadrée par les forces favorables à l`ex-chef de l`Etat.
Assurément, il faudra le meilleur du Gbagbo d`avant 2006 pour convaincre Compaoré, Ouattara et Soro.
Kesy B. Jacob
Ouagadougou n`accorde aucune valeur aux gesticulations de Charles Blé Goudé, l`autoproclamé ``général de la rue``. A preuve, le palais de Kosyam prépare dans la plus grande sérénité la prochaine visite du président Blaise Compaoré dans la capitale économique ivoirienne. Le facilitateur du dialogue direct foulera le sol ivoirien le 22 février, avec ses quatre autres homologues du panel des chefs d`Etat missionné par l`Union africaine (Ua). Le président du Faso prendra la direction de la Côte d`Ivoire après la réunion du panel à Nouakchott (Mauritanie), le 20 février, avec les experts qui séjournent à Abidjan depuis dimanche dernier. Sauf imprévu lié à l`emploi du temps des cinq présidents, Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré se retrouveront dans douze petits jours.
C`est dire donc que Blé Goudé et compagnie qui se sont agités samedi à la place de la République comptent donc pour peu dans la résolution de la crise. Ils sont si insignifiants que, parallèlement à leur vacarme, Laurent Gbagbo a entamé un discret rapprochement avec Ouagadougou.
Il a tant et si bien insisté que Blaise Compaoré a accepté de recevoir le week-end, dernier un émissaire informel venu d`Abidjan. La presse qui s`en est fait l`écho croit savoir qu`il s`agit de l`ancien ministre Lia Bi Douayoua. Le choix d`un émissaire neuf s`explique par la volonté de Gbagbo de faire oublier les coups bas qu`il a donné volontairement donnés au parrain de l`Accord politique de Ouagadougou (Apo).
L`émissaire de Gbagbo était chargé d`abord de désavouer Blé Goudé et tous ceux qui s`acharnent contre le président Compaoré. Ce dernier a été prié de ne pas prendre en compte les gesticulations de la jeunesse patriotique qui « n`est pas la voix officielle » du clan qui confisque le vote des Ivoiriens.
Ensuite, l`envoyé de Gbagbo a officiellement transmis une demande d`aide de son mentor au président burkinabé. L`ex-président est allé tâter le terrain pour un schéma de sortie de crise qui pourrait le sauver en cas de catastrophe. Malgré les milliards dépensés pour manipuler l`Ua et sa mission, il sait que sa marge de manœuvre est très, très réduite, voire quasi-nulle à terme. Il y a peu de chances pour que le recomptage des voix et même la reprise du scrutin qui lui assureraient du répit soient imposés par le panel de l`Ua.
Secrètement, Gbagbo sait donc que le président du Faso est sa dernière bouée de sauvetage face à cette éventualité. Il espère que ce dernier acceptera de le tirer du pétrin comme il l`avait fait en 2006, en acceptant d`abriter le dialogue direct entre lui et Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles (Fn), ex-rébellion.
Selon les milieux diplomatiques, le plan que Gbagbo cherche à vendre à Blaise Compaoré tourne autour d`une plate-forme d`entente entre lui et Alassane Ouattara, le vainqueur de la présidentielle du 28 novembre 2010. Cette entente consacrerait un partage du pouvoir, dans le cadre d`une transition qui permettrait à Gbagbo de rester au pouvoir. Au bout de deux ou trois années, des élections anticipées seront organisées et Gbagbo s`engage à ne pas se présenter contre Ouattara. Comme le président du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié, ne sera plus de la partie pour cause de limite d`âge, le vainqueur du 28 novembre serait alors quasiment un candidat unique.
Malgré toute sa débauche d`énergie pour s`offrir à grands frais des soutiens en Afrique et même au Conseil de sécurité de l`Onu, le mauvais perdant qu`est Laurent Gbagbo sait que seul Compaoré peut l`aider par ce schéma de la dernière chance politique. Car, il est le seul à avoir l`oreille de Ouattara et de Soro.
Sans préjuger de la réponse du président burkinabé, il convient de noter que Gbagbo aura bien du mal à convaincre de sa bonne foi. Le parrain de l`Apo l`a véritablement sauvé des griffes de la communauté internationale en se portant garant de sa bonne foi auprès des pays devéloppés, de l`Onu et de l`Union européenne qui financent le processus de sortie de crise depuis 2003. Et, en novembre, il a été proprement roulé dans la farine sur la question du couvre-feu imposé par Gbagbo, à la veille du scrutin du 28 novembre. Le candidat de La majorité présidentielle (Lmp) a promis de rapporter son décret, mais n`a pas tenu parole. Le début du hold-up électoral, en fait.
Mieux, comment comprendre que Gbagbo n`approuve pas Blé Goudé et consorts qui ont déversé toutes sortes de vilenies sur Compaoré dès que la composition du panel de chefs d`Etat de l`Ua a été rendue publique ? Pendant plus d`une semaine, la télévision ``mille lagunes`` a déversé des torrents de haine sur Compaoré et les Burkinabè. Samedi dernier, Simone Gbagbo est venue apporter son soutien au rassemblement anti-Compaoré de Blé Goudé. La manifestation a été encadrée par les forces favorables à l`ex-chef de l`Etat.
Assurément, il faudra le meilleur du Gbagbo d`avant 2006 pour convaincre Compaoré, Ouattara et Soro.
Kesy B. Jacob